Littérature

La Nature

Auteur(s) : YUE Dai Yun - Anne SAUVAGNARGUES
Pays de parution : Chine, France
Langue(s) : chinois , français
Prix : 9,45 €

Là où les hommes d’Europe sont en lutte ou en coexistence forcée avec la nature, les Chinois sont, selon la tradition confucéenne, en symbiose, en communion, en dépendance mutuelle. « Nous nous regardons, le ciel et moi, sans nous lasser », chante le célèbre poète Li Po, cité par Mme Yue Dai Yun. Plus encore : à lire les innombrables légendes que rapporte cette dernière, l’homme est, ou devient la nature : combien de jeunes filles, de dieux ou de déesses (anciens humains) ont-il ainsi été transformés en collines, et leurs larmes en torrents ? La montagne, l’eau de la rivière, l’immensité des mers ne sont pas, en Chine, des choses, mais des réalités vivantes qui s’imposent à l’homme et lui enseignent le temps, la mort, l’infranchissable. Dès lors, nous dit Yue Dai Yun, il faut « éviter de se contraindre et surtout de s’opposer à la nature pour s’adapter à soi-même ». La nature est en effet, pour beaucoup de Chinois, la source et non l’objet de la spéculation intellectuelle. Rien de tel, par exemple, que de grimper pour penser : « La succession des montagnes n’a pas de limites pour les Chinois, car elle symbolise l’élévation de leur esprit et l’élargissement de leur pensée ». Ne cherchons pas partout dans ces deux textes l’opposition Orient-Occident. La vénération chinoise pour les reliefs élevés, qui vient d’être évoquée, ne rejoint-elle pas notre propre tradition, celle du Sinaï ou du Thabor, sans oublier la montagne du fameux Sermon ? Nos mystiques seraient-elles à l’opposé, quand les Chinois disent, selon Yue Dai Yun : « Il y a des montagnes au-delà des montagnes ; il y a un autre monde au-delà du nôtre » ? Et la Chine aurait-elle le monopole de l’émerveillement ? La magie des produits de la nature, que les femmes Miao, en automne, rapportent sur les marchés, de ces fruits sauvages d’un rouge éclatant, de ces feuilles de palmiers, Aristote la connut lui aussi, dont Anne Sauvagnargues nous dit que « les idées étaient toujours limpides, pleines de rochers, d’animaux, d’hommes et de ciel étoilé qu’on observe la nuit, allongé sur les terrasses ».
En lisant ces deux textes, très différents, très littéraires, le lecteur est invité à s’intéresser à des visions du monde et de la nature héritées, souvent, d’un lointain passé. Lointain ? Pas tant que cela ! L’histoire du « sauvetage de la lune », auquel participa héroïquement Yue Dai Yun dans son enfance, nous dit assez bien combien les mythes traditionnels imprègnent les hommes et les femmes d’aujourd’hui, et leur donnent, peut-être, la force de se battre pour une nature moins saccagée.

Date de publication : 1999

Collection Proches lointains

La rencontre de deux auteurs, l’un français, l’autre chinois, qui, chacun à sa manière, développe des sujets comme le rêve, le goût, la nature, la nuit, la mort, la beauté, etc. 13 titres sont déjà édités dans chacune des deux langues.

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La Mort

Auteur(s) : TANG Yi Jie - Xavier LE PICHON
Pays de parution : Chine, France
Langue(s) : chinois , français
Prix : 9,91 €

Deux universitaires de haute volée - un géophysicien français et un philosophe chinois - parlant de la mort, voilà qui peut effrayer un lecteur peu rompu au langage académique. Qu’il aborde ce livre rassuré. Ce dont nous parlent ici le professeur Tang Yijie, président de l’Académie de Culture Chinoise et Xavier Le Pichon, professeur au Collège de France, c’est de leur père, de leur mère, de leurs frères et sœurs, de leurs convictions et de leur foi. C’est, avant tout, de la vie.
Tang Yijie et Xavier Le Pichon ont eu plusieurs fois l’occasion de se rencontrer et de dialoguer sur les sujets essentiels de l’existence. Ainsi ces deux textes ne résultent-ils pas d’une simple juxtaposition. Ils se répondent mutuellement, avec un souci quasi pédagogique de s’adresser à la culture de l’autre, de mettre en évidence - et en question - les traits les plus représentatifs de sa propre civilisation.

Même s’il juge que la place de la culture chrétienne dans la culture européenne est “sans doute excessive“, Xavier Le Pichon choisit de traiter du mystère de la mort dans la perspective qui est la sienne : catholique. Lucide, il nous montre combien la mort - jadis incorporée à la vie, et rappel que “la destinée de l’homme est le bonheur éternel“ - est devenue en Europe au cours des siècles, et avec les progrès de la médecine, un événement de plus en plus lié à la douleur de la vie. Un passage, certes, vers la lumière, mais bien chèrement acquis ! Impressionnants, par exemple, ces quelques mots écrits par son père évoquant sa mort proche : “La mort est l’acte le plus important de la vie ; elle est comme le sceau qui clït la lettre écrite avec tant de larmes, de sang et de souffrance. Elle doit comme couronner la vie.“

Date de publication : 1999

Collection Proches lointains

La rencontre de deux auteurs, l’un français, l’autre chinois, qui, chacun à sa manière, développe des sujets comme le rêve, le goût, la nature, la nuit, la mort, la beauté, etc. 13 titres sont déjà édités dans chacune des deux langues.

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Le Rêve

Auteur(s) : JIN Si Yan - Maurice BELLET
Pays de parution : Chine, France
Langue(s) : chinois , français

Quand on sait qu’existait jadis dans l’Empire du Milieu un “Grand Augure“, sorte de secrétaire d’État oniromancien placé à la tête d’un “service de la divination“, et quand on lit ce qu’écrit ici Jin Siyan sur le rôle du songe dans sa propre vie, on comprend que pour les Chinois le rêve est une affaire prise au sérieux. Est-ce en contrepoint que Maurice Bellet déplore la difficulté de l’homme occidental - “ce rêveur qui ne se connaît pas lui-même“ - à faire de même ? Pas seulement. Philosophe, psychanalyste, prêtre et parfois romancier, Maurice Bellet connaît et aime le rêve pour l’avoir accompagné et travaillé chez les autres et chez lui-même, et pour en avoir longtemps étudié la valeur créatrice. Et même si, dans sa contribution à ce livre, il ne parle que très rarement de lui-même, ses analyses et ses paraboles le révèlent en profondeur, car elles sont bien plus chargées d’expérience que de spéculation abstraite.
A la spéculation détachée de la vie, Jin Siyan ne tient pas davantage. Ancienne enseignante à l’Université de Pékin, Maître de conférences à l’ENA et professeur de civilisation chinoise et de littérature comparée à l’Université d’Artois, elle tient ici, avant tout, à raconter. Elle raconte les rêves du quotidien de son enfance rurale et heureuse, ceux des légendes et des mythes de la Chine ancienne, elle raconte les revenants, et ce que fut le rêve dans des époques aussi troublées que celle de la Révolution culturelle.
Pour des raisons très différentes, les deux auteurs évoquent ici le rêve comme un médiateur. Pour l’homme occidental décrit par Maurice Bellet, bâti sur des scissions - âme/corps, sujet/objet - le rêve est une manière d’interface “à la jointure de l’esprit et du corps“.
Pour les Chinois, plutôt étrangers à ce type d’oppositions, le rêve est néanmoins, là aussi, un passeur. “Il procède sans entraves, nous dit Jin Siyan, oscillant entre les mondes du yin et du yang“.

Date de publication : 1999

Collection Proches lointains

La rencontre de deux auteurs, l’un français, l’autre chinois, qui, chacun à sa manière, développe des sujets comme le rêve, le goût, la nature, la nuit, la mort, la beauté, etc. 13 titres sont déjà édités dans chacune des deux langues.

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La Nuit

Auteur(s) : TANG Ke Yang - Martine LAFFON
Pays de parution : Chine, France
Langue(s) : chinois , français
Prix : 9,45 €

La géographie des fuseaux horaires nous enseigne que lorsque Paris s’endort, Shanghai se réveille. Mais demandez à un écrivain chinois et à un écrivain français de vous dire la nuit, ce n’est pas de sommeil qu’ils vous parleront, ou si peu. Tang Ke Yang, jeune spécialiste de littérature comparée et Martine Laffon, philosophe, ont trop de fascination pour la nuit multiforme pour en laisser la richesse aux ronfleurs. Et le voyage qu’ils nous proposent chacun, au bout de la nuit de leur âme - et de leur civilisation - est une invitation à voir, dans le noir, ce que nous ne voyons pas, à regarder dans la nuit de l’autre pour mieux le comprendre, pour mieux se comprendre soi-même.
Car, nous disent-ils, la nuit éclaire. Passée la peur de l’enfant perdu dans le noir, une mystérieuse alchimie se produit par quoi la nuit, comme par surprise, nous révèle quelque chose de l’infini. Tang Ke Yang et Martine Laffon en ont fait tous deux l’expérience personnelle, l’un qui découvrit dans la nuit cet « espace de nonchalance dans notre vie cravachée par la raison », l’autre pour qui le temps nocturne donne à « connaître ce que l’oeil et les autres sens ne peuvent plus distinguer, car ils ont oublié ce qu’ils savaient si bien dans la lumière du jour ». Nuits blanches, nuits canailles bien françaises, nuits jadis interdites en Chine, où nul ne pouvait déambuler sans permis spécial, nuits d’ivresse et nuits de clairvoyance, nuits de Pascal et de Descartes qui y formèrent le meilleur de leur pensée, nuits intérieures et nuits pièges, nuits des luminaires, des lanternes rouges et des lumignons chinois, nuits célébrées de la tradition chrétienne, nuit des écrivains et des poètes. De ce florilège d’évocations proposées par nos deux auteurs, on peut tirer un démenti catégorique au doute exprimé au détour d’une page par Martine Laffon : « Et si la nuit n’était que la nuit ? »

Date de publication : 1999

Collection Proches lointains

La rencontre de deux auteurs, l’un français, l’autre chinois, qui, chacun à sa manière, développe des sujets comme le rêve, le goût, la nature, la nuit, la mort, la beauté, etc. 13 titres sont déjà édités dans chacune des deux langues.

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La Science

Auteur(s) : YANG Huanming ; Pierre LÉNA
Pays de parution : Chine, France
Langue(s) : chinois , français

Symbole du progrès, du travail de la raison qui tente d’expliquer inlassablement le réel et le destin de l’univers, la science est aussi un extraordinaire lieu de dialogue entre les cultures par sa vocation à tendre vers l’universel.

Astrophysicien, Pierre LÉNA propose d’abord une “promenade de science“ évoquant des questions que chacuns se pose. La science, traque de l’invisible à travers les apparences du visible, n’est elle qu’une affaire de spécialistes ? Patient exercice de la preuve ou belle construction mathématique, voire relation subtile entre la vérité et le changement ?

Spécialiste du gène humain, YANG Huanming donne quant à lui la perception chinoise de la science, liée à la cosmologie, à la sagesse et à la vision de l’univers et des forces qui l’animent. Il s’interroge à son tour sur la dimension éthique à partir du génome humain.

Collection Proches lointains

La rencontre de deux auteurs, l’un français, l’autre chinois, qui, chacun à sa manière, développe des sujets comme le rêve, le goût, la nature, la nuit, la mort, la beauté, etc. 13 titres sont déjà édités dans chacune des deux langues.

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