français

L’Alliance

Des fourmis dans la bouche

Auteur(s) : Khadi HANE
Pays de parution : Algérie, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Maroc, Togo
Langue(s) : français
Prix : 50 dirhams marocains ; 750 dinars algériens ; 45 000 francs guinées ; 3 000 FCFA

Gratteurs d’écailles dans une poissonnerie, vendeurs ambulants de montres de pacotille ou de statuettes en bois, journaliers payés au noir pour décharger des sacs d’un camion, hommes à tout faire d’un commerçant pakistanais qui revendait des pots de crème à l’hydroquinone censés procurer aux nègres l’éclat d’une peau blanche, la leur ne faisant plus l’affaire. Sur le marché Dejean, on trouvait de tout...

Née au Mali, Khadîja élève seule quatre enfants à Paris, dans le quartier de Château-Rouge. Pétrie de double culture, musulmane mais le doute chevillé au corps, elle se retrouve exclue de sa communauté du fait de sa liaison avec Jacques, le père de son fils métis.
Cercle après cercle, depuis ses voisines maliennes jusqu’aux patriarches du foyer Sonacotra et à ses propres enfants, Khadîja passe en jugement. Mais cette absurde comparution, où Africains et Européens rivalisent dans la bêtise et l’injustice, réveille en elle une force et un humour inattendus.
Tableau intense de Château-Rouge, Des fourmis dans la bouche est porté par une écriture inventive au ton très singulier, fondée sur la double appartenance. Un roman qui dit la difficile liberté d’une femme africaine en France.

Khadi Hane est née à Dakar en 1962. Venue en France pour poursuivre ses études, elle vit aujourd’hui à Paris. En 1998, elle publie son premier roman, Sous le regard des étoiles (Nouvelles éditions africaines du Sénégal). Suivent, entre autres, Le collier de paille (2002), Ma sale peau noire, Il y en a trop dans les rues de Paris (2005), Des fourmis dans la bouche (Denoël, 2011) pour lequel elle reçoit le Prix Thyde Monnier 2012 de la Société des Gens de lettres, et Demain, si Dieu le veut (Joëlle Losfeld, 2015).

Coéditeurs  : Apic (Algérie), Eburnie (Côte d’Ivoire), Ganndal (Guinée Conakry), Graines de Pensées (Togo), Le Fennec (Maroc), Proximité (Cameroun), Sankofa & Gurli (Burkina Faso) et Tombouctou (Mali)
Date de publication de la version panafricaine : 2021, 11,5 X 19 cm
Édition première en France : Éditions Denoël, 2011
Maquettage pour le collectif de maisons d’édition : éditions Apic (Algérie)
Choix de la couverture et corrections : le collectif de maisons d’édition
Impression commune en Algérie pour l’Algérie, la Guinée, le Togo, le Burkina Faso et le Mali. Transport des exemplaires d’Algérie vers le Mali par avion puis dispatch dans les différents pays par voie routière.
Impressions locales directement dans les pays pour la Côte d’Ivoire, le Maroc et le Cameroun.

Cette coédition solidaire porte le label Le livre équitable.

Collection Terres solidaires

Créée en 2007, la collection « Terres solidaires » est une expérience collective. Elle propose des textes littéraires d’autrices et auteurs africain.e.s, édités par un collectif de maisons d’édition en Afrique francophone. Grâce au principe de la coédition solidaire, les textes circulent, sont disponibles et accessibles pour les lecteurs africains ; l’écosystème du livre local est préservé et renforcé.
La collection « Terres solidaires » est soutenue par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

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Assises internationales de l’édition indépendante, Pampelune-Iruñea, 23-26 novembre 2021

Pour en savoir plus sur les participants, les informations pratiques et pour suivre les Assises en ligne, rendez-vous sur Babelica, l’espace virtuel de l’Alliance !

Consulter le programme ci-dessous !
Inscrivez-vous aux Assises ici !

Pour participer aux Assises, cliquez ici.

Les Assises sont organisées par l’Alliance internationale des éditeurs indépendants et l’Association des éditeurs indépendants de Navarre, EDITARGI.

Rencontres physiques, fenêtre virtuelle, archives sonores
Les rencontres pourront être suivies en streaming (via l’espace virtuel Babelica ou la chaîne Youtube de l’Alliance). Elles seront également enregistrées et pourront faire l’objet d’un travail d’édition audiovisuel, en fonction de l’accord des participants. Les conclusions des tables rondes et des ateliers seront diffusées a posteriori à l’ensemble des participant.e.s.

Ambassadrices et ambassadeurs de la bibliodiversité !
Les ambassadrices et ambassadeurs de la bibliodiversité sont des personnalités qui ont décidé de porter la voix des maisons d’édition indépendantes, d’accompagner les réflexions et pratiques des éditrices et éditeurs, de défendre et soutenir la bibliodiversité. Les personnalités sollicitées seront dévoilées dans les prochaines semaines !

Présence des maisons d’édition indépendant.e.s internationales à la Foire du livre de Navarre (25-28 novembre 2021), organisée par l’Association EDITARGI
Un stand collectif dédié aux éditrices et éditeurs internationaux invités permettra de présenter la variété et la diversité de la production indépendante à l’internationale. Ce stand collectif sera un lieu de rencontre avec les lectrices et lecteurs mais aussi un espace de ventes/achats/trocs de droits entre les professionnel.le.s invité.e.s et les professionnel.le.s locaux.

Le calendrier 2021 de l’Alliance (et des Assises)

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Assises internationales de l’édition indépendante 2019-2021

Les « Assises », une photographie de l’édition indépendante à l’échelle mondiale
Depuis la création de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants (réseau international réunissant 750 maisons d’édition indépendantes de 55 pays dans le monde) en 2002, les « Assises internationales » se tiennent tous les 4 à 8 ans et rassemblent une centaine d’éditrices et d’éditeurs indépendant.e.s du monde entier : en 2003 à Dakar (Sénégal) ; en 2007 à Paris (France) ; en 2014 au Cap (Afrique du Sud) et en 2021 à Pampelune-Iruña (Province de Navarre/Espagne).

Elles représentent un moment phare pour l’édition indépendante internationale, réunissant des actrices et acteurs de tous les continents – elles permettent d’établir collectivement un portrait de l’édition indépendante mondiale (Amérique latine, Afrique, Asie, Europe, monde arabe et Océanie). Elles sont un espace unique de débats, de rencontres et de réflexion sur l’édition indépendante – sans autre équivalent à l’échelle internationale.

Célébrer et REpenser en 2021…
Entre 2017 et 2018, quand le réseau de l’Alliance projetait et amorçait les Assises 2019-2021, les enjeux de cet événement apparaissaient comme une évidence : célébrer la bibliodiversité et le travail des maisons d’édition indépendantes ; REpenser les pratiques solidaires que nous construisons avec patience et détermination, mais aussi les relations aux autres professionnel.le.s du livre, les relations aux lectrices et lecteurs.

Une évidence au vu du chemin parcouru depuis les dernières Assises en 2012-2014 mais aussi au vu de la maturité du réseau de l’Alliance, qui fête ses 20 ans en 2021.

En 2020, une crise sanitaire mondiale, un basculement
Alors que les conséquences de la crise sanitaire sont encore difficiles à évaluer finement d’un point de vue économique, social et politique, REpenser reste une évidence mais devient aussi une nécessité.
Pourquoi les éditrices et éditeurs indépendant.e.s sont des acteurs importants dans cette période de crise ? Comment accompagnent-elles/ils les transformations sociétales, les transitions à l’œuvre ? Quels sont les outils et pratiques qu’elles et ils mettent en place pour appréhender les mondes de demain, les comprendre ? En quoi les livres, les idées qu’ils véhiculent, permettent-ils de défendre et préserver la diversité de créations, de points de vue, d’idées ?

L’édition indépendante « d’après » ?
Ces Assises sont ainsi un temps de documentation sur l’état du monde, une cartographie internationale des mouvements de transition et/ou de rupture en cours.
Elles ont pour objectif de questionner et alimenter les débats quant au rôle du livre – des idées –, comme vecteur social et d’émancipation.
Elles sont un lieu de réflexions, de partages d’expériences et de mises en pratique qui concernent les enjeux d’aujourd’hui et de demain : écologie, économie sociale et solidaire, édition inclusive, plateformisation de la culture…
Les Assises sont enfin un espace de solidarité, de confiance, de relations humaines, de dialogue entre les cultures.

Cheminement et étapes des Assises
Les Assises de l’Alliance se construisent volontairement sur un temps long, à contre-courant d’un rythme souvent effréné, devenu la norme. Elles poursuivent un fil conducteur, qui se déroule depuis 20 ans au sein de l’Alliance : les enjeux défendus par l’Alliance depuis sa création sont toujours présents (solidarité, équité des relations, rééquilibre des flux, circulation des idées, créations et productions locales, fair speech, préoccupations écologiques…). Ce sont les bases sur lesquelles repose le mouvement de l’édition indépendante et viennent se greffer les questionnements et débats actuels.

Elles sont bâties collectivement, à partir du travail mené depuis les Assises 2021-2014 et les 80 recommandations qui en découlent, à partir des remontées de terrain des professionnel.le.s du livre, d’un travail de veille sur l’édition indépendante à travers le monde, d’un dialogue régulier avec d’autres actrices et acteurs culturels mais aussi d’une observation des pratiques, des tendances, des alternatives qui émergent ici et là.

Les Assises sont construites sur deux niveaux (public et « interne »), qui s’alimentent l’un l’autre et sont complémentaires.
Un niveau public dans une volonté de rencontrer, dialoguer, apprendre – qui s’incarne par des rencontres ouvertes à toutes et tous (professionnel.le.s du livre, lectrices et lecteurs, actrices et acteurs culturels, universitaires, mouvements de la société civile, etc.). Il s’agit de profiter de l’espace qu’est l’Alliance pour REpenser les pratiques, questionner le rapport des éditrices et éditeurs indépendant.e.s au monde actuel, défricher des thèmes, s’autoriser des utopies, se projeter ensemble.
Un niveau interne (dédié au réseau de l’Alliance) dans un souci de proposer des recommandations et outils, d’élaborer des orientations pour la période future, de préciser et affiner la gouvernance du réseau.

Les Assises s’articulent autour de groupes de travail et d’ateliers thématiques mis en place depuis les Assises de 2012-2014 au sein de l’Alliance (1/ sur les politiques publiques du livre ; 2/sur la liberté d’éditer ; 3/sur le numérique ; 4/sur l’édition en langues locales et nationales ; 5/ sur les partenariats éditoriaux solidaires ; 6/ sur les impacts des pratiques de dons de livres).

Concrètement, pour le réseau de l’Alliance, il s’agit d’aboutir pour la période 2022-2025 aux résultats suivants :
• Des recommandations (à partir des 80 recommandations issues des Assises précédentes mais aussi dans le contexte de crise actuel)
• Des orientations et un plan d’actions pour la période 2022-2025
• Ajustements et validation / réaffirmation de la gouvernance de l’association

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Une sélection internationale de musiques, films et livres : en 2021, cultivons ensemble la bibliodiversité !

Pour 2021, nous avions envie de partager avec vous les coups de cœur et inspirations culturelles des éditrices et éditeurs indépendant.e.s qui font la force de notre réseau : des playlists et sélections internationales de musiques, livres et films proposées par les membres de l’Alliance.

À découvrir chaque semaine sur nos réseaux sociaux (Facebook ; Twitter ; Youtube et Instagram) et tout au long de l’année sur le site de l’Alliance...

Suivez-nous pour étendre vos horizons musicaux, littéraires et cinématographiques !

Sur Youtube, écouter la playlist internationale de l’Alliance pour 2021 et consulter ci-dessous l’ensemble des recommandations des membres de l’Alliance.

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L’Alliance lance un appel pour la libération d’Anges Félix N’Dakpri, président de l’Association des éditeurs de Côte d’Ivoire (Assedi), 9 novembre 2020

L’Alliance internationale des éditeurs indépendants – représentant 750 éditrices et éditeurs à travers 55 pays dans le monde – lance un appel pour la libération d’Anges Félix N’Dakpri, président de l’Association des éditeurs de Côte d’Ivoire (Assedi)

Président de l’Association des éditeurs de Côte d’Ivoire (Assedi) et Commissaire général du Salon international du livre d’Abidjan, Anges Félix N’Dakpri a été enlevé le 25 octobre dernier à Abidjan (voir communiqué de plusieurs associations professionnelles diffusé le 27 octobre 2020). Depuis plusieurs semaines, la Côte d’Ivoire est en proie à de fortes tensions politiques dans le contexte des élections présidentielles.

Plusieurs sources locales et médias internationaux font état d’arrestations et de pressions faites à des figures de l’opposition ainsi qu’à des journalistes couvrant les événements.

L’enlèvement d’Anges Félix N’Dakpri par des hommes armés à son domicile à Abidjan le dimanche 25 octobre survient ainsi dans un contexte violent de menaces et d’entraves à la liberté d’expression. Selon ses proches, il serait à présent détenu à la MACA (Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan).

L’Alliance internationale des éditeurs indépendants demande que soit mis un terme à cette détention arbitraire d’Anges Félix N’Dakpri et invite les professionnels du livre, médias et associations de défense des droits de l’Homme à relayer cet appel.

Signataires

Les membres du Comité international des éditeur.rice.s indépendant.e.s

  • Élisabeth DALDOUL, elyzad, Tunisie, coordinatrice du réseau francophone
  • ASSEM Mawuto Paulin, AGO Média, Togo, vice-coordinateur du réseau francophone
  • Jean-Claude NABA, Sankofa & Gurli, Burkina Faso, vice-coordinateur du réseau francophone
  • Samar HADDAD, Atlas for Publishing & Distribution, Syrie, coordinatrice du réseau arabophone
  • Colleen HIGGS, Modjaji Books, Afrique du Sud, coordinatrice du réseau anglophone
  • Ronny AGUSTINUS, Marjin Kiri Publisher, Indonésie, vice-coordinateur du réseau anglophone
  • Paulo SLACHEVSKY, Lom Ediciones, Chili, coordinateur du réseau hispanophone
  • Carla OLIVEIRA, Orfeu Negro, Portugal, coordinatrice du réseau lusophone
  • Mariana WARTH, Pallas Editora, Brésil, coordinatrice du réseau lusophone

Les éditeur.rice.s membres du réseau francophone de l’Alliance

  • Sulaiman ADEBOWALE, Amalion, Sénégal
  • Marie-Agathe AMOIKON FAUQUEMBERGUE, Éburnie, Côte d’Ivoire
  • Ibrahima AYA, éditions Tombouctou, Mali
  • Dominique BAZIN, éditions Dodo vole, Madagascar
  • Bichr BENNANI, Tarik éditions, Maroc
  • Karim BEN SMAIL, Fédération tunisienne des éditeurs, Tunisie
  • Pierre BERTRAND, Couleur Livres, Belgique
  • Nadine BESNARD, Cauris Livres, Mali
  • Layla CHAOUNI, éditions Le Fennec, Maroc
  • Karim CHIKH, éditions Apic, Algérie
  • Gilles COLLEU, Vents d’ailleurs, France
  • Élodie COMTOIS, Écosociété, Québec, Canada
  • Camille DELTOMBE, Les éditions de l’Atelier, France
  • Serge D. KOUAM, Presses universitaires d’Afrique, Cameroun
  • Mical DREHI LOROUGNON, Édilis, Côte d’Ivoire
  • Aline DURIEZ-JABLONKA, éditions Charles Léopold Mayer, France
  • Tchotcho Christiane ÉKUÉ, Graines de Pensées, Togo
  • Nadia ESSALMI, Yomad, Maroc
  • Corinne FLEURY, L’Atelier des Nomades, Maurice et France
  • Sékou FOFANA, éditions Donniya, Mali
  • Bérénice GANGBO, Ruisseaux d’Afrique, Bénin
  • Charlotte GOURE, Les éditions de l’Atelier, France
  • Sofiane HADJADJ, barzakh éditions, Algérie
  • Selma HELLAL, barzakh éditions, Algérie
  • Jutta HEPKE, Vents d’ailleurs, France
  • Marie Paule HUET, éditions Ganndal, Guinée
  • Yasmîn ISSAKA-COUBAGEAT, Graines de Pensées, Togo
  • Karine JOSEPH, Éditions du Sirocco, Maroc
  • Hamidou KONATÉ, Éditions Jamana, Mali
  • Thérèse KOUDOU, Édilis, Côte d’Ivoire
  • Julien LUCCHINI, Les éditions de l’Atelier, France
  • Seydou Nourou NDIAYE, éditions Papyrus Afrique, Sénégal
  • François NKEME, Éditions Proximité, Cameroun
  • Sylvie NTSAMÉ, éditions Ntsamé, Gabon
  • Safaa OUALI, éditions Le Fennec, Maroc
  • Dieulermesson PETIT-FRÈRE, LEGS éditions, Haïti
  • Mirline PIERRE, LEGS éditions, Haïti
  • Isabelle PIVERT, éditions du Sextant, France
  • Marie Michèle RAZAFINTSALAMA, Jeunes Malgaches, Madagascar
  • Jean RICHARD, éditions d’en bas, Suisse
  • Rodney SAINT-ÉLOI, Mémoire d’encrier, Québec, Canada
  • Kenza SEFRIOUI, En toutes lettres, Maroc
  • Aliou SOW, éditions Ganndal, Guinée
  • Roger TAVERNIER, éditions Zellige, France
  • Samia ZENNADI, éditions Apic, Algérie

Le Bureau et l’équipe de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants

  • Laura AUFRÈRE
  • Camille CLOAREC
  • David ELOY
  • Laurence HUGUES
  • Georges LORY
  • Mariam PELLICER
  • Luc PINHAS
  • Thierry QUINQUETON
  • Mariette ROBBES

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Libération d’Anges Félix N’Dakpri, président de l’Association des Editeurs de Côte d’Ivoire (ASSEDI), 27 octobre 2020

Déclaration de l’Association Internationale des Libraires Francophones (AILF), de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants (AIEI), de l’Association des Éditeurs de Côte d’Ivoire (ASSEDI), de l’Association des Écrivains de Côte d’Ivoire

Nous apprenons avec surprise et consternation l’enlèvement de M. Anges Félix N’Dakpri, Président de l’Association des Éditeurs de Côte d’Ivoire (ASSEDI) et Commissaire général du Salon International du Livre d’Abidjan (SILA), le dimanche 25 octobre 2020 à son domicile à Abidjan (Côte d’Ivoire) par des inconnus.

Nous ignorons les motifs d’une telle action qui affecte le milieu du livre.
Intervenant en dehors du champ politique, nous demandons, au nom de nos associations respectives, la libération de ce professionnel du livre.

Fait à Abidjan, le 27 octobre 2020.

Les signataires :

  • Association Internationale des Libraires Francophones (AILF) ;
  • Association des Éditeurs de Côte d’Ivoire (ASSEDI) ;
  • Association des Écrivains de Côte d’Ivoire ;
  • Alliance internationale des éditeurs indépendants (AIEI).

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HotLists Amérique latine et monde arabe 2020 !

Cette année, à l’occasion de la Foire du livre de Francfort (14-18 octobre 2020), deux HotList sont présentées… de manière virtuelle !

Une HotList latino-américaine - 4e édition : sélection de titres de plus de 35 maisons d’édition indépendantes latino-américaines de 8 pays (Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Équateur, Mexique, Pérou, Uruguay) et de tous genres confondus : littérature, sciences humaines, jeunesse, BD… Retrouvez la HotList latino-américaine 2020 en ligne ici ! Les HotList précédentes sont aussi en ligne, ici.
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Une HotList du monde arabe - une toute première ! : si le monde arabe a en partage une langue, la langue arabe, qui en a cimenté la culture au long des siècles, celle-ci est loin d’être la seule. Du Maghreb au Machreq, de la corne de l’Afrique au Cham, cet immense espace recouvre des réalités multiples. La diversité linguistique lui est donc inhérente. Plus de 30 maisons d’édition indépendantes de 7 pays (Algérie, Égypte, Liban, Maroc, Quatar, Syrie et Tunisie) vous proposent une immersion dans la littérature, les sciences humaines, la littérature jeunesse du monde arabe ! À travers cette HotList, les éditrices et éditeurs indépendant.e.s du monde arabe vous invitent à découvrir les 1001 facettes de la création littéraire et intellectuelle de leur pays, en ligne ici !
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Les HotList, si elles permettent de découvrir la créativité de l’édition indépendante, sont également des outils facilitant les échanges de droits : les livres et les autrices/auteurs sont présentés dans la langue d’origine du livre et en anglais, les contacts des maisons d’édition sont facilement accessibles et à jour – ces catalogues sont ainsi à consulter et utiliser tout au long de l’année !

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Liban : regards croisés d’éditeurs, “l’édition est le secteur le plus affecté”, septembre 2020

Sept éditeurs indépendants au Liban témoignent, dans une série d’interviews réalisées (et traduits de l’arabe vers le français) par l’Alliance, publiées par ActuaLitté le 29 septembre 2020. Ces interviews croisées sont ici restituées, à retrouver par ailleurs sur le site d’ActuaLitté.

D’après vous, que se passe-t-il aujourd’hui au Liban ? Quelle analyse portez-vous sur les récents événements dramatiques qui ont eu lieu dans le pays ? En quoi vont-ils contribuer à aggraver la crise actuelle ?

  • Hassan Khalil, Dar Al Farabi : Le Liban, en ce moment, est en pleine crise et dans tous les domaines : politique, économique et sociale. Une crise politique et économique issue de longues années d’absence d’une vraie politique et de mauvaises stratégies menées par la classe dirigeante, qui a pris l’autorité à la fin de la guerre civile en 1991 jusqu’à présent. Corruption, partage de l’autorité entre les confessions, absence de démocratie, régimes électoraux démodés, absence de responsabilité…
    Depuis le 17 octobre dernier, une forte protestation contre cette situation éclate et, désormais, le peuple libanais est dans la rue : protestation, manifestation, grève, affrontement… afin de changer le régime politique vers un autre, juste et moderne. L’effondrement du régime devient en ce moment-vérité, et tout ce que nous avons vécu depuis le 17 octobre était les symptômes de cet effondrement.
  • Ismaïl al-Tawil, Centre d’études pour l’unité arabe : Nous sommes confrontés depuis des mois à de graves difficultés économiques. La livre libanaise s’est dépréciée, les avoirs de la Banque centrale en devises fortes ont fondu et on ne trouve plus le dollar que sur le marché noir. Avant le dollar valait 1 500 livres libanaises, il a maintenant franchi la barre des 10 000 livres — un taux de change tellement élevé qu’il en est choquant.
    Et ce sont nos politiciens corrompus qui en sont responsables. Il y a aussi le coronavirus, qui a gelé l’activité économique, et enfin la gigantesque explosion de cet entrepôt dans le port de Beyrouth. Ça ressemblait à une explosion nucléaire ; elle a endommagé la majorité des bâtiments, et fait des milliers de blessés et des centaines de victimes.
  • Rabih Berro, Dar Jadawel : Ce qui se passe aujourd’hui au Liban c’est, à l’échelle régionale et internationale, une lutte d’influence entre différents États. Les récents événements dramatiques sont le résultat de l’immense carence des gouvernements qui se sont succédé à la tête du pays. Leur seul souci était de piller le pays, pas de le développer. Quant à l’aggravation de la crise, elle est inévitable ; et il est aussi certain que toutes les forces politiques vont essayer de tirer profit de la crise, favorisant ainsi les États étrangers en concurrence pour exercer leur influence dans le pays.
    La récente catastrophe [l’explosion dans le port de Beyrouth] est la conséquence de cette situation générale, car elle résulte de la négligence rampante dans le secteur public.
  • Rabih Kesserwan, Al Maaref Forum : Nous vivons un enchevêtrement de crises, sur les plans politique, économique et social, qui remontent à trois décennies. La crise se propage en même temps qu’on assiste à un repli des acteurs internationaux et régionaux, des acteurs qui entouraient le Liban de leurs soins et dont le rôle a longtemps été de contenir ces crises.
  • Hassan Yaghi, Dar al-Tanweer : Difficile de répondre à cette question, car cela demande de présenter toute une variété de points de vue. Au Liban, il n’y a pas seulement deux points de vue, par exemple celui du gouvernement et celui de l’opposition, même le mouvement de protestation est divisé et impuissant pour parler d’une seule voix. L’ensemble de la société libanaise est en effet gangréné par le confessionnalisme.
    Si le peuple libanais ne parvient pas à se débarrasser de cette maladie, le vrai problème du pays, il ne pourra jamais sortir de cette situation. Je pense que ce qui s’est passé est le résultat de la déliquescence, et même de l’effondrement de l’État et de ses institutions, malgré le pouvoir du gouvernement : il existe une différence entre le pouvoir gouvernemental et l’État…
    Le gouvernement est fort, grâce au pouvoir des leaders communautaires et en raison des divisions qui traversent la société : les différents camps ont peur les uns des autres. Personne ne pouvait imaginer que les dirigeants du pays allaient non seulement voler l’argent des impôts, mais aussi celui qu’ils avaient emprunté au nom du peuple libanais, sans oublier cet argent reçu de l’étranger qui sert à acheter nos dirigeants et une frange importante de la population.
    Mais pire encore, ils ont aussi volé les économies du peuple et de leurs fils qui avaient émigré et épargné pour leurs vieux jours… le plus ignoble des vols… Pour couronner le tout, il y a eu cette explosion, sur laquelle il est difficile de mettre des mots, on ne peut pas la décrire. Et pourtant c’est toujours les mêmes au pouvoir… Je pense malheureusement que le peuple est aussi responsable de la situation dans laquelle il se trouve…
  • Nabil Mroueh, Arab Diffusion Company : Le Liban est plongé dans une longue nuit, une crise où s’accumulent les calamités qui a puissamment impacté le secteur de l’édition : crise économique multiforme, mouvements de protestation, crise des liquidités, et enfin propagation de l’épidémie du coronavirus et perturbation des transports maritimes et terrestres suite à l’explosion dans le port de Beyrouth. Tous ces facteurs ont contribué à mettre les secteurs libanais de l’impression et de l’édition à l’arrêt.
    Il faut encore ajouter l’annulation des foires du livre dans les pays arabes — qui constituaient l’une des rentrées d’argent les plus importantes des éditeurs arabes et étaient le lieu pour faire connaître et travailler à la diffusion des nouveaux ouvrages — ainsi que la hausse des prix du papier, des fournitures et des coûts d’impression, qui doivent maintenant être réglés en dollars et en espèces. Ce que ne sont pas en mesure de faire les éditeurs, car les banques refusent de fournir des liquidités aux déposants.

La propagation du coronavirus a été à l’origine de tensions sociales. Qu’en est-il pour vous en tant que maison d’édition, comment se sont passés les derniers mois ?

  • Hassan Khalil, Dar Al Farabi : Notre situation est celle de tout le peuple libanais. La crise économique et l’effondrement de la livre libanaise face au dollar pèsent beaucoup sur la capacité des Libanais, au moins pour garantir les besoins nécessaires ; manger et se déplacer. Notre préoccupation aujourd’hui est de pouvoir garantir les salaires de nos employés (bien que ce salaire ait perdu 80 % de sa valeur), et ensuite… de dépasser cette situation et pouvoir continuer à faire notre travail.
  • Salim al-Zariqani, Dar Kitab al-Jadid al-Moutahida : Le coronavirus n’a pas seulement provoqué des tensions sociales ; c’est la vie même qui a été affectée dans le monde entier, dans tous les détails du quotidien. L’épidémie a conduit à la mise en place d’un confinement de plusieurs semaines, la fermeture complète des institutions, des entreprises et des maisons d’édition, une perturbation des transports aériens, du fret et du courrier…
    En tant que maison d’édition, nous avons été très affectés, notamment par l’arrêt des foires du livre dans le monde arabe. Il nous a fallu suspendre notre calendrier de publication. Les entrées d’argent se sont taries, nous avons donc dû licencier certains de nos employés, tandis que d’autres ont vu leur salaire divisé par deux ou par trois… La plupart des maisons d’édition, dans tous les pays arabes, sont menacées de faillite.
    Parmi les difficultés qui paralysent nos activités, il y a notamment l’extension de la contrefaçon papier, et l’aggravation alarmante du phénomène des copies numériques pirates. Les fédérations et associations professionnelles sont impuissantes face à la crise qui frappe le secteur. Elles se sont révélées incapables d’avancer des solutions efficaces et des propositions convaincantes…
  • Ismaïl al-Tawil, Centre d’études pour l’unité arabe : Les derniers mois ont bien sûr été catastrophiques pour les propriétaires de maisons d’édition et ceux qui y travaillent. L’État n’a malheureusement apporté aucune aide au secteur, et nous n’avons pas non plus reçu d’aide du ministère de la Culture ou de l’Association des éditeurs arabes, pas même du Syndicat des éditeurs libanais. Si l’épidémie de Covid-19 continue, les foires du livre ne pourront pas reprendre, il n’y aura donc pas de rentrées d’argent pour les maisons d’édition : cela conduira inévitablement un grand nombre d’entre elles à la faillite.
  • Rabih Berro, Dar Jadawel : Le secteur de l’édition est celui qui est le plus affecté par la situation difficile que traverse le pays ; le livre étant considéré comme un luxe, la demande a donc diminué à la lumière de la crise économique étouffante qui sévit au Liban. Et la propagation du coronavirus renforce les tensions sociales. Notre situation est très difficile. Nous avons presque arrêté toutes nos activités en raison de l’épidémie, qui a entrainé l’annulation de la plupart des foires du livre dans les pays arabes.
  • Hassan Yaghi, Dar al-Tanweer : Nous traversons une période extrêmement difficile. Que peut-on dire au sujet d’un État dont les ressources ont été pillées, qui doit affronter les conséquences de l’épidémie de coronavirus et celles de la terrible explosion qui a frappé Beyrouth ? Les éditeurs sont menacés de tous les côtés, la plupart d’entre nous ont arrêté de travailler et tiennent avec le peu qu’il leur reste. Nous ne pouvons pas nous en sortir, et nous n’avons aucun espoir de recevoir de l’aide… Je pense que personne ne se soucie du secteur de l’édition…
    Il y a des problèmes bien plus graves, comme la faim, qui menace aux portes. On ne peut pas en attendre d’un État déjà à genoux… La seule chose que nous pouvons faire c’est attendre la réouverture des frontières et la fin du confinement, car par nature nos activités dépendent des marchés étrangers… quand cela arrivera, je pense que notre situation s’améliora peut-être…

Quelles aides l’État libanais a-t-il apporté au secteur de l’édition pendant cette période ?

  • Hassan Khalil, Dar Al Farabi : Rien du tout, il n’y a pas une politique gouvernementale pour aider les éditeurs au Liban.
  • Salim al-Zariqani, Dar Kitab al-Jadid al-Moutahida : Pas la moindre… et au contraire nous sommes tenus, pendant cette crise, de régler tout ce que nous lui devons : impôts, assurances, factures (électricité, eau, téléphone), taxes municipales, sans oublier toutes nos autres dépenses courantes.
  • Rabih Berro, Dar Jadawel : Nous n’avons reçu aucun soutien de l’État, pas même sur le plan moral. Ce dont seront faits les prochains moins reste encore inconnu.
  • Nabil Mroueh, Arab Diffusion Company : Si nous avons été forcés de réduire notre rythme de publication de nouveaux ouvrages, nous avons dû continuer à payer les salaires de nos employés et engager les dépenses urgentes pour tenir et surmonter la crise. L’État n’a fourni aucune aide ni aucune facilité de paiement aux éditeurs, contrairement à ce qu’il a fait pour d’autres secteurs, qui ont ainsi pu continuer à emprunter auprès du secteur bancaire.

Comment pensez-vous que la situation va évoluer dans les mois à venir ?

  • Hassan Khalil, Dar Al Farabi : Compliquée à l’absence d’une solution durable pour la situation. Nous sommes en pleine crise politique et économique, aucune voie sérieuse est ouverte en ce moment. Pauvreté partout, toutes les estimations donnent un futur très sombre pour les Libanais. Et si nous ajoutons le dernier accident (l’explosion au port du Beyrouth) et la démission du gouvernement, je pourrais dire que le Liban, en ce moment, est dans une impasse sans issue. Mais, malgré ça, on garde l’espoir.
  • Salim al-Zariqani, Dar Kitab al-Jadid al-Moutahida : Nous attendons encore que la crise se calme un peu, mais en vérité personne ne sait ce qui va se passer, ni quelle sera la situation dans les prochains mois. Dans le monde arabe, nous n’avons pas de centres d’études spécialisés ni de véritables centres de veille stratégique à même de formuler des solutions et des propositions qui nous permettraient d’avancer dans la bonne direction.
  • Hassan Yaghi, Dar al-Tanweer : Nous attendons que la vie reprenne son cours normal dans les pays arabes, et tout particulièrement ceux du Golfe : nous attendons en premier lieu la reprise des foires du livre, les principales sources de rentrées d’argent, bien qu’il soit de plus en plus cher et difficile d’y participer… et aussi la réouverture des librairies… Mais ce dont nous souffrons le plus, c’est la contrefaçon et le piratage… S’il y a bien une chose pour aider le secteur, c’est lutter contre le piratage. Ce serait vraiment salutaire.

Crédit photo : Jeanne Menjoulet, CC BY SA ND 2.0

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Journée internationale de la bibliodiversité, 21 septembre 2020

En cette année si particulière, les éditrices et éditeurs indépendant.e.s du monde entier fêtent les 10 ans de la Journée internationale de la bibliodiversité (Jour B), le 21 septembre, jour du printemps dans l’hémisphère Sud.

© vidéo : Daniel Aguilera et son équipe (Chili)
© musique : Chill Acoustic, licencia de atribución de Creative Commons, proveída por Oak Studios.

Une journée pour mettre à l’honneur l’édition indépendante et de la bibliodiversité, à ne pas manquer !

Voir les vidéos des années précédentes ici.

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Observatoire de la bibliodiversité

Séquence 10 : le rôle de l’éditeur et du responsable éditorial

Un chef d’orchestre

  • Comme nous l’avons vu dans les séquences 1 et 2, l’emploi du mot « éditeur » concerne soit le directeur de la maison d’édition, soit le responsable éditorial, soit l’assistant d’édition. Ces personnes sont les chefs d’orchestre de l’ensemble des interventions qui ont lieu au cours de l’élaboration d’un manuel. Voici un schéma des intervenants qu’ils coordonnent.

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Les fonctions du chef d’orchestre

  • Le directeur de la maison d’édition et le responsable éditorial - qui peuvent être une seule et même personne dans les petites structures - s’occupent essentiellement de choisir ce qui va être publié, de prévoir budget et contrats, de définir la force de vente à mettre en œuvre et de lancer le projet de manuel. Quand l’équipe est formée et quand l’assistant éditorial se met au travail, ils supervisent le bon déroulement des opérations. Bien souvent, ils apportent leur aide et font eux-mêmes de l’édition. Voici leurs différentes fonctions dans la phase éditoriale « amont ».

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Les interactions du chef d’orchestre

  • En dehors de cette phase « amont » qui aboutit à la création de la charte éditoriale, ils endossent un rôle de superviseurs et se consacrent aux autres secteurs impliqués dans la publication d’un manuel (à savoir la fabrication et la commercialisation, et, en amont, les aspects juridiques et financiers). Ils sont ainsi amenés à être en contact avec tous les intervenants de la publication d’un manuel, dont voici la liste.

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Séquence 11 : créer un concept, faire une charte éditoriale

Le concept du manuel

  • L’élaboration du concept du manuel est le cœur de cette phase et devrait faire l’objet d’une formation à elle seule. Dans certaines maisons d’édition qui ont une longue tradition dans le scolaire, l’éditeur ne participe à l’élaboration de la structure du manuel et de chaque chapitre que de manière secondaire. Le directeur d’ouvrage et l’équipe d’auteurs sont tellement au fait des réalités de l’édition qu’ils savent eux-mêmes transformer leur expérience de professeurs en un manuel pour des classes d’élèves avec lesquels ils ne seront pas en contact. L’éditeur recueille et valide leurs réflexions.
  • Dans les grandes maisons, leur travail est ensuite pris en main par le service du marketing, qui va tester un chapitre auprès de professeurs. Au préalable, le service du marketing aura fait une étude de marché, puis il livrera un rapport complet sur le marché et les caractéristiques des manuels en circulation. Dans les maisons d’édition plus petites ou n’ayant pas une tradition scolaire, l’éditeur (directeur de la maison ou responsable éditorial) doit lui-même faire une étude de l’existant. Il faut également, la plupart du temps, qu’il élabore en grande partie lui-même la structure du manuel et des chapitres, qu’il les propose aux auteurs qui les valident ou les corrigent.
  • Pour ce faire, l’éditeur s’entoure d’un directeur éditorial, d’auteurs, d’un assistant éditorial parfois, mais surtout de livres : rien ne remplace la connaissance des manuels scolaires existants, dans son pays ou dans d’autres pays, quand on veut en publier. Regarder ce qui est publié, regarder ce qui se vend, demander à des professeurs comment ils trouvent ces manuels, étudier leur format, leur pagination, la manière dont ils traitent le programme, la structure d’un chapitre, la proportion de textes et d’images est un bon point de départ pour avoir une idée de ce qu’on peut faire. Il faut également connaître le programme mais aussi quelles en sont les difficultés pour les professeurs, ce pour quoi ils auront besoin d’être guidés, ce qui va devoir être abondamment traité dans le manuel. En fonction de l’analyse de l’existant et des besoins, on élabore un projet qui répond aux attentes qu’on a pu discerner.

Le chapitre test

  • Le chapitre test est un premier chapitre rédigé selon les termes d’une première charte éditoriale et d’une première maquette, qui sera ensuite soumis à l’examen de professeurs.
  • C’est le service du marketing, quand il en existe un, qui s’occupe de cela. Cela permet de s’interroger sur le concept élaboré par l’éditeur, de le modifier en fonction des attentes des professeurs et de le valider avant que la rédaction du manuel soit véritablement lancée.
  • Bien souvent, le calendrier ne permet pas de faire ce test avant que les auteurs aient rédigé leurs manuscrits et on le fait en parallèle de l’édition du manuel. On doit alors ajuster le travail en cours pour tenir compte des résultats du test.

La charte éditoriale

  • On l’appelle aussi cahier des charges. C’est un document qui récapitule, à l’attention des auteurs et de l’assistant éditorial essentiellement, l’ensemble des caractéristiques de forme et de contenu du manuel. La charte éditoriale détaille des spécifications pédagogiques aussi bien que techniques et définit même la procédure d’élaboration du manuel et le calendrier. Quand le calendrier le permet, un premier chapitre test est réalisé ; la charte éditoriale s’appuie alors sur celui-ci, qui, une fois validé, sert de modèle aux autres. Elle est conçue par l’éditeur. Elle marque le lancement du manuel, après une phase de réflexion, d’élaboration du projet, de formation des équipes et de test du projet dont elle est le résultat.
  • C’est un document de cinq à dix pages. Il présente :
    • la liste des auteurs, avec leurs coordonnées, leur fonction professionnelle actuelle et passée, leur statut dans l’équipe ;
    • la liste des intervenants de la maison d’édition et leur fonction ;
    • l’esprit de la réforme et l’esprit du manuel ;
    • la démarche du manuel en conséquence ;
    • le format, la pagination, les couleurs, la couverture ;
    • la structure du manuel (sommaire détaillé) ;
    • la structure d’un chapitre modèle. Si ce chapitre a pu être fait au préalable, il est fourni avec la charte, sinon il faut détailler la structure du chapitre et exposer clairement ce qui est demandé à l’auteur (on peut par exemple préciser que « Les titres des chapitres ne reprennent pas l’intitulé du programme », que « Le début du chapitre est une mise en activité fondée sur un court exercice d’observation, [qu’]il faut y présenter trois ou quatre questions sur une figure qu’il faut observer », etc.) ;
    • la répartition des chapitres par auteur ;
    • le calendrier de remise des chapitres et des différentes interventions.
  • On ajoute dans la charte, ou en annexe, des indications techniques et éditoriales pour les auteurs, qui concernent le mode de remise des manuscrits, la rédaction et les images : souci de clarté, phrase simple, calibrage respecté…, mais aussi des précisions comme « Remettre son manuscrit dans un fichier Word unique, intitulé ainsi : CO1 », « Donner les références très précises des images ou leur dessin, selon ce modèle : … », etc.

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Séquence 12 : le rôle de l’assistant éditorial

Un rôle essentiel

  • C’est l’assistant éditorial (communément appelé « éditeur ») qui assure le suivi éditorial du manuel. Son travail sur les manuscrits implique une collaboration avec différents intervenants.

  • Outre la collaboration avec les auteurs, dont nous détaillons ci-dessous les principales difficultés, il prend en charge la concertation avec le graphiste (préparation de copie pour la mise en pages et pointage essentiellement) et la fabrication (sur les images notamment). Il travaille également avec le correcteur et s’occupe des documents. (Voir également à ce sujet « Éditer, c’est créer » dans la séquence 1, ainsi que la séquence 2.)

Les tâches de l’assistant éditorial

  • L’assistant éditorial est au cœur de l’élaboration du contenu et de la forme interne du manuel. Il adapte les manuscrits et dirige le travail des intervenants qui vont apporter leur contribution au manuscrit initial. En effet, les manuscrits des auteurs vont être transformés de multiples fois avant de devenir des chapitres publiés et c’est l’assistant éditorial qui supervise les opérations et les interactions entre les différents intervenants. Voici l’ensemble des tâches que prend en charge l’assistant éditorial.

  • Dans les petites structures, l’équipe d’auteurs est en général récente, et l’assistant éditorial chargé du suivi de l’ouvrage aura bien souvent un rôle de rédacteur lui-même, corrigera et amendera le texte, travaillera avec les auteurs de manière étroite, car ceux-ci n’auront pas encore l’habitude de rédiger un manuel et ce sera à l’éditeur de les former, voire parfois de s’y substituer. Souvent, même s’il y a un directeur d’ouvrage, celui-ci n’a pas assez d’expérience pour partager avec l’éditeur le travail de supervision du manuel.

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Séquence 13 : les outils de l’assistant éditorial

Coordonner les calendriers

  • L’assistant éditorial collabore avec une équipe d’intervenants dont chacun a un rôle précis et c’est lui qui organise leur travail et le valide. Sa difficulté principale est donc d’arriver à accorder les calendriers de chacun, pour que le maquettiste ait du travail en continu, que le correcteur (souvent une correctrice) ne doive pas relire tout d’un coup, etc. Il doit veiller à étaler les remises des travaux de chacun et c’est parfois un véritable casse-tête.
  • Un tableau de suivi des étapes d’élaboration du manuel est indispensable pour ne rien oublier. Il peut prendre la forme d’un rétroplanning. Sur un tableau Excel, les parties et chapitres du manuel sont listés dans une colonne et les différentes étapes qu’ils doivent parcourir sur une ligne. Chaque étape contient des dates de début et de fin, calculées en fonction du bon à tirer (BAT). Chaque semaine, un point est fait avec les dates réelles, par élément du manuel, du début et de la fin de l’étape. Cela permet de vérifier le nombre de manuscrits en cours de rédaction, en cours de mise en pages, en cours de correction, les manuscrits que l’on a commencé à illustrer, etc. Voici un exemple de rétroplanning.

Le chemin de fer

  • Autre outil indispensable de l’éditeur : le chemin de fer. Un chemin de fer est un document sur lequel figure à la queue leu leu toutes les pages d’un livre, et où la page de droite et la page de gauche en vis-à-vis sont accolées. Cela constitue une sorte de train avec des wagons, d’où le nom. Il permet de vérifier l’alternance page de droite/page de gauche et de visualiser la répartition des illustrations, ainsi que de contrôler la pagination de l’ouvrage.
  • Dans le scolaire on préférera utiliser un tableau Excel qui reprend l’intégralité des parties et chapitres du manuel, avec un suivi automatique du foliotage : on liste dans le tableau les différentes parties du manuel, comme un sommaire, et on y associe un nombre de pages. Cela permet de s’assurer que chaque partie du manuel contient le nombre requis de pages et commence au bon endroit (en effet, dans un manuel, on commence souvent les chapitres toujours sur la même page, paire ou impaire et il faut donc contrôler le folio). Cela permet aussi, quand ce nombre de page ou ce folio bouge pour un chapitre, de surveiller l’impact sur les autres chapitres et sur la pagination totale du manuel.
  • D’une manière générale on a tendance, au cours de l’édition d’un manuel, à avoir besoin de plus de pages que ce qu’on avait prévu. Si on a fait un chemin de fer en utilisant le maximum de pages possible par rapport aux contraintes de l’impression, on risque de se trouver coincé. Il vaut donc mieux garder une réserve quand on crée le chemin de fer ; par exemple, pour un ouvrage de 96 pages, composés de 2 cahiers de 48 pages à l’impression, il vaut mieux faire un chemin de fer sur 90 pages et compter 6 pages blanches de réserve.

Suivi de l’iconographie

  • Un troisième outil indispensable pour les manuels de collège et lycée : un tableau de suivi de l’iconographie. Ce tableau nomme chaque image (dessins, photos…) et précise à quel stade en est la commande et quel est le crédit (pour les photos).
  • Cela permet de suivre avec précision les étapes de l’illustration, ce qui est essentiel quand on a recours a des dizaines d’images. Voici un exemple de tableau de suivi de l’iconographie.

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Séquence 14 : comment et avec qui l’éditeur prépare-t-il le manuscrit ?

L’assistant éditorial et les auteurs

  • Quand il y a un directeur d’ouvrage, celui-ci peut prendre en charge les relations avec les auteurs et leur demander les modifications qui s’avèrent nécessaires dans leurs manuscrits, voire corriger les manuscrits lui-même. Si les corrections auxquelles procède le directeur d’ouvrage sont pertinentes, cela peut enrichir le manuel : les autres auteurs sont alors des rédacteurs d’un premier manuscrit que le directeur d’ouvrage va reprendre, mettre en forme et harmoniser à son goût, ce qui va garantir l’uniformité et la cohérence du manuel. Ce travail allège d’autant celui de l’assistant éditorial, qui quand il n’y a pas de directeur d’ouvrage doit se charger lui-même de l’harmonisation des différents chapitres. Il faut cependant avoir prévu ce cas de figure dans le contrat, car le manuscrit d’un auteur est censé être respecté. Sinon, les auteurs mécontents pourraient se retourner contre l’éditeur qui laisserait un directeur d’ouvrage ou un assistant éditorial reprendre intégralement leurs manuscrits. Dans ce cas, l’auteur est appelé « contributeur ». Il en est de même en cas de défaillance de l’auteur : on peut faire reprendre son travail par quelqu’un d’autre, mais il faut l’avoir mentionné au préalable dans le contrat.
  • Quand le directeur d’ouvrage a choisi les auteurs, il existe un risque que celui-ci prenne trop de libertés avec le travail des auteurs, refasse ce qu’ils ont réalisé, rédige de nouveau des parties, etc., alors que ce qu’ont produit les auteurs est de bonne qualité. Simplement, il a une idée différente de ce qu’il convient de faire, ou a du mal à travailler en équipe et il lui est plus simple de s’arroger un droit de correction. L’assistant éditorial lui-même peut-être tenté de reprendre massivement le travail des auteurs. Outre que cela fait travailler plusieurs personnes à la même chose, alors que le calendrier est déjà très serré, cela perturbe le travail des auteurs car ceux-ci ne reconnaissent plus leurs manuscrits et se déresponsabilisent, voire ne travaillent plus sur le contenu. Il n’est pas facile pour un auteur de voir son manuscrit transformé, corrigé et modifié par quelqu’un d’autre. Quand cela s’avère nécessaire, il faut le faire avec délicatesse et sans évincer l’auteur. Il faut toujours prendre soin de l’associer au travail qui est fait sur son manuscrit, lui demander son avis, etc.
  • L’excès inverse est de laisser les auteurs prendre en charge la conception du manuel sans intervenir autrement que comme assistant des auteurs. Hormis dans certaines grandes maisons où les équipes sont rodées et travaillent en autonomie, l’assistant éditorial est la seule garantie que le contenu et la présentation du manuel vont respecter le concept initial, la maquette prévue, les résultats du test et les attendus d’un manuel scolaire. Il faut donc qu’il prenne toute sa place, qu’il n’hésite pas à tout contrôler et à intervenir si quelque chose ne correspond pas à ce qu’on attend du manuel final. Très souvent, les auteurs tiennent beaucoup à conserver leurs manuscrits tels qu’ils les ont imaginés et ont du mal à tenir compte des contraintes de la maquette (trop de texte, trop d’images car on veut « tout mettre »), du niveau des élèves (manuscrit trop difficile car on veut aller le plus loin possible). Ils leur est difficile de faire des choix et l’assistant éditorial doit être ferme pour que le manuel reste conforme à ce qui a été prévu. Sinon, on est obligé d’augmenter le nombre de pages, le format, les marges rétrécissent, et finalement l’aspect visuel du manuel, qui demeure primordial, en pâtit (voir « L’aspect physique du manuel » dans la séquence 4).
  • Autre difficulté : nombre de bons professeurs ont développé une technique d’enseignement qui fonctionne très bien dans leur classe mais ne savent pas du tout comment transmettre leur pratique au travers d’un manuel qui a pour caractéristique d’être utilisé par un professeur qu’ils ne connaissent pas, dont ils ignorent le niveau de formation et les capacités professionnelles, et par des élèves qu’ils n’ont pas en face d’eux. Ces auteurs rendent alors un manuscrit confus, tout au long duquel on doit être guidé si on veut arriver à suivre. Or, ces auteurs ne seront pas là pour expliquer aux professeurs comment utiliser le manuel et, même s’il existe un livre du professeur pour cela, il faut tenir compte du besoin de clarté du professeur qui doit avoir une compréhension spontanée du manuel sans être obligé de lire son « mode d’emploi ». Il faut alors que l’assistant éditorial soit ferme et fasse reprendre le manuscrit jusqu’à ce qu’il ait le niveau requis, quitte à lui faire perdre de la valeur. Les tests d’utilisation du manuel que l’on pratique avec des professeurs, ou même en classe avant parution, permettent de contrôler cela.

L’assistant éditorial et le correcteur

  • Le correcteur s’assure que la syntaxe, l’orthographe et la grammaire sont respectées. Il est aussi un relecteur, c’est-à-dire qu’il prend garde au sens de ce qu’il lit et relève ainsi nombre de problèmes que les auteurs et l’assistant éditorial, pris dans le feu de l’action, ne voient plus. Il relit intégralement les chapitres à plusieurs reprises (au moins deux) et traque les coquilles, les fautes et les aberrations liées aux diverses manipulations faites sur les manuscrits. Arrivant en fin d’étape, après toutes les autres interventions, la correction est souvent réalisée à la va-vite. C’est pourtant un moment essentiel qui met parfois au jour de véritables problèmes qui ont échappé à la vigilance de l’assistant éditorial : phrases coupées à la mise en pages, légende d’images erronée, titre absent ou sans rapport avec le document, etc. L’éditeur communique avec le correcteur par un système de signes de correction. Ce système a pour principe de montrer en marge ce qui doit être repris, pour que ce soit bien visible et qu’on puisse « pointer », c’est-à-dire vérifier que le maquettiste a bien pris en compte toutes les modifications. L’assistant éditorial valide ou efface ce que demande le correcteur, règle les questions qu’il soulève avec l’auteur ou le directeur éditorial, puis transmet la copie au maquettiste qui va intégrer les demandes de corrections. Il pointe ensuite les corrections. Voici un récapitulatif des signes de correction, issu du Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale française.

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L’assistant éditorial et les documents

  • L’assistant éditorial travaille enfin sur les documents ; il consulte d’abord ce que l’auteur a demandé ou proposé comme document puis soit il commande un document existant, soit il fait créer le document nécessaire. Il choisit donc l’ensemble des documents qui accompagnent le cours :
    • cartes en géographie ;
    • photos d’expériences en physique-chimie ;
    • planches anatomiques et images de nature en biologie ;
    • extraits de textes de littérature en français ;
    • extraits de textes de philosophes en philosophie ;
    • extraits d’articles et de textes d’économistes en économie ;
    • dessins pour les exercices dans les petites classes ;
    • photos illustratives ;
    • dessins illustratifs, etc.
  • Les textes : en général, les textes sont commandés, aux éditeurs de livres ou de revues et journaux à qui ils appartiennent. C’est le service administratif qui s’occupe généralement de ces commandes et qui suit les arrivées des autorisations sur un tableau, ainsi que l’envoi des exemplaires du livre et le règlement des factures. Une règle à ne pas oublier quand on commande un texte : il faut respecter celui-ci et donc ne pas le retoucher. Le respect du droit d’auteur impose de ne pas transformer un texte que l’on commande (excepté en le coupant). Sinon, il faut demander à l’auteur du texte son autorisation. Voici un exemple de commande.
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  • Les dessins et les cartes : ils sont commandés à des illustrateurs et cartographes préalablement choisis. Il est important de discuter avec eux du planning des remises et du mode de réception des images. Par exemple, si les dessinateurs dessinent de manière traditionnelle, sur du papier, il faut prévoir de scanner les images et il vaut mieux le savoir au préalable. Il est souvent préférable pour l’éditeur que les dessinateurs scannent leur dessin, même s’ils l’ont d’abord réalisé sur papier. Il leur est alors possible de le retoucher par exemple, tâche qui incombe sinon au maquettiste. Cela permet aussi de prévoir le texte, s’il y a lieu, sur un calque à part, au lieu de l’inscrire directement sur l’image. Le texte est généralement soumis à de nombreuses corrections et on peut ainsi aisément le modifier. Il est indispensable de demander d’abord un brouillon au dessinateur, pour ne pas avoir à commander une autre image si celle-ci ne convient pas. Il est également judicieux de commander des formats d’images beaucoup plus grands que la taille des images telles qu’elles figureront dans le manuel : rétrécir une image permet d’augmenter la précision du trait et la rend plus belle et plus distincte. En outre, si des corrections doivent être apportées, ce sera beaucoup plus facile sur une image de grande taille. Enfin, il vaut toujours mieux demander trop que pas assez : on peut détourer un détail d’une image si on ne veut plus conserver que ce détail par exemple, mais il est difficile d’ajouter un fond qui n’aurait pas été dessiné.
  • Les photographies : hormis les photos d’expériences scientifiques, qui doivent souvent être réalisées pour le manuel (à moins qu’on en trouve sur des sites spécialisés), les photographies sont la plupart du temps commandées à des agences ou à des photographes. De nombreux sites d’agences permettent de chercher et de commander des images d’art, de biologie, etc. : Corbis, AKG, Magnum, Biosphotos. Pour des photos à faible coût et libres de droits utilisables commercialement, on préfèrera Fotolia. Pour les reproductions d’œuvres d’art, il faut toujours bien tenir compte du fait que commander un fichier d’image à une agence ne veut pas dire qu’on a acquis les droits de reproduction de l’œuvre photographiée, qui sont à demander à l’artiste ou à ses ayants droit. Tous les fichiers des photographies doivent être commandés au moins en 300 ppp ou dpi, résolution indispensable pour l’impression papier. Ces photos doivent (normalement !) également être photogravées à la taille à laquelle elles sont utilisées pour un bon rendu d’impression.
  • Une difficulté importante dans ces différentes opérations, que ce soit la correction ou la commande des documents, réside dans l’estimation du moment où il convient de les effectuer : on a tendance à reporter au maximum la correction pour qu’elle intervienne quand les chapitres ont déjà un degré de réalisation proche du stade final, et à lancer la création des cartes et dessins quand la mise en pages des chapitres est déjà bien avancée. De même, on essaie de demander les droits de reproduction des textes et les fichiers des images quand on est sûr de les utiliser. Mais, si on diffère exagérément ces différentes opérations, on se retrouve en fin de conception du manuel avec une somme trop importante de choses à commander et à corriger. Il faut donc s’obliger à entamer ces activités à un moment où le chapitre est encore en cours, quitte à annuler certaines commandes, à devoir refaire la correction, etc.
  • L’assistant éditorial, enfin, commande, valide et rassemble tous les travaux des différents intervenants (images, texte, correction, mise en pages…) et fait en sorte que chaque élément concorde avec les autres. Ainsi, il va proposer à l’auteur de changer une question concernant une image parce que celle qu’il aura trouvée ne correspond pas à ce qui avait été initialement demandé par l’auteur, une correction dans un chapitre va se répercuter dans un autre chapitre, la mise en pages va exiger que l’auteur procède à des coupes, que l’illustrateur recadre son image en portrait et non plus en format paysage, etc. En fin de conception, c’est l’assistant éditorial qui va, avec les folios définitifs, remplacer les renvois par des folios exacts. C’est aussi lui qui harmonise l’ensemble et veille à ce que les proportions de chaque élément dans chaque chapitre soient cohérentes : pas trop d’images ou de texte dans un chapitre par rapport à un autre, pas d’images en double dans deux chapitres, texte et exercices d’un niveau de difficulté progressif tout au long du manuel, etc.

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