français

L’Alliance

Atelier numérique à Abidjan (Côte d’Ivoire), 23-27 mai 2016 – en marge du Salon du livre d’Abidjan (26-28 mai)

Grâce au soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie (Direction de la Francophonie numérique) et au partenariat tissé avec l’association des éditeurs ivoiriens (Assedi), le Labo numérique de l’Alliance réunit, du 23 au 27 mai prochain, 18 éditeurs d’Afrique subsaharienne, pour un atelier dédié :
* à la fabrication et commercialisation de livres numériques (partie assurée par Gilles Colleu, éditions Vents d’ailleurs en France) ;
* à la prise en main du gabarit web Alliance Press développé par l’Alliance pour les éditeurs n’ayant pas de site Internet (partie assurée par Mouhammed Diop, développeur sénégalais et concepteur d’Alliance Press).

L’atelier fait suite à la série de rencontres/formations conçue et mise en œuvre par l’Alliance depuis 2010 à destination notamment des éditeurs d’Afrique francophone dans une optique de renforcement des capacités. L’ensemble des ateliers et rencontres de l’Alliance sont prolongés, dans un souci de partage et d’appropriation des savoir-faire, par des fiches pratiques mises en ligne sur le site du Labo numérique et de tutorats individualisés à distance.

L’atelier se tient en marge du Salon du livre d’Abidjan (26-28 mai, Palais de la Culture), occasion pour les éditeurs présents de partager le stand collectif de l’association Afrilivres. Le prix Afrilivres sera d’ailleurs remis à cette occasion, en présence de la maison d’édition lauréate en 2015 : les éditions Vallesse en Côte d’Ivoire.

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Primaverinha dos livros, Rio de Janeiro (Brésil), 21 et 22 mai 2016

Le collectif d’éditeurs brésiliens LIBRE organise les 21 et 22 mai la troisième édition du Salon du livre des éditeurs indépendants dédié à l’édition jeunesse. Quarante éditeurs indépendants sont attendus au théâtre Tom Jobin, au sein du Jardin botanique de Rio.
À cette occasion, et via un soutien de l’Alliance, l’éditrice portugaise Carla Oliveira (éditions Orfeu Negro), se rendra au Brésil pour partager son expérience avec les éditeurs brésiliens, et renforcer les partenariats solidaires entre le Portugal et le Brésil.

Le programme de la Primaverinha dos livros est à découvrir ici.

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Rencontre du réseau francophone, en marge de Livre Paris 2016, 21 mars 2016

Au lendemain de Livre Paris 2016 (17-20 mars 2016), 16 éditeurs (de 9 pays) du réseau francophone de l’Alliance présents au salon du livre se réuniront le 21 mars au MOTif, Observatoire du livre et de l’écrit de la Région Ile-de-France. Au programme : les actualités du réseau, les politiques publiques du livre en Côte d’Ivoire, à Madagascar et au Québec.

Pendant Livre Paris : le samedi 19 mars, de 15h30 à 16h30, « Discussions autour de l’édition en Afrique », table ronde réunissant Marie Agathe Amoikon-Fauquembergue (directrice des éditions Éburnie, Côte d’Ivoire) et Laurence Hugues (directrice de l’Alliance), animée par Jean-Guy Boin (directeur du BIEF) - Forum Pro (W 12). Plus d’informations ici.

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Laura AUFRERE, présidente

Laura Aufrère a étudié les sciences politiques et a travaillé pendant dix dans le secteur culturel, dont cinq ans en tant que coordinatrice de l’union représentant, en France, les initiatives de spectacle vivant/enregistré et des arts visuels se reconnaissant de l’économie sociale et solidaire (UFISC). Elle est maintenant doctorante (CEPN – Paris 13), et travaille sur les dynamiques d’économie sociale et solidaire et des communs dans le secteur culturel (collectifs et initiatives en communs, processus de coopération, gouvernance, protection sociale, modèles sociaux de solidarité, modèles économiques, etc). Elle a rejoint le Bureau de l’Alliance en 2016, et est présidente de l’association depuis 2020.

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Luc PINHAS, vice-président

Vice-président de l’Alliance depuis l’Assemblée générale du 20 juin 2011, Luc Pinhas, ancien élève à l’École normale supérieure de Saint-Cloud, est docteur en Sciences de la Communication et Maître de conférences à l’Université Paris 13-Villetaneuse. Il est actuellement responsable du Master « Commercialisation du livre ».

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Thierry QUINQUETON, trésorier

Thierry Quinqueton a une longue expérience du milieu éditorial et du dialogue interculturel. Il a été directeur littéraire des éditions Desclée De Brouwer (France) de 1991 à 1999, puis directeur du Centre culturel français de Khartoum de 2000 à 2004. Après 4 années au ministère des Affaires étrangères (division de l’écrit et des médiathèques), il a dirigé de mai 2009 à juillet 2013 le réseau de médiathèques de l’agglomération de Châtellerault, puis de 2013 à 2017 le Bureau du livre de l’Ambassade de France à Beyrouth, au Liban.
Thierry Quinqueton poursuit enfin des recherches sur l’imbrication de l’économie marchande, des politiques publiques et des aspects non monétaires dans l’économie du livre (droit et développement de l’économie sociale et solidaire - université de Poitiers). Auteur de Que ferait Saul Alinsky ? (DDB, 2011), il a été Président de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants de 2006 à 2013.

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Et aussi...

De 2002 à 2009, Étienne GALLIAND (fondateur de l’Alliance) a dirigé l’association. Il a ensuite créé la structure Double ponctuation, avec laquelle l’Alliance collabore régulièrement. Double Ponctuation est entre autres coéditeur de la revue Bibliodiversity.

Alexandre TIPHAGNE rejoint l’Alliance de 2002 à 2007, en charge notamment des coéditions et des réseaux lusophone et hispanophone. De décembre 2012 à avril 2014, Alexandre a été chef adjoint du Cabinet de la Ministre de la Culture et de la Communication et conseiller technique en charge du livre, puis chef de Cabinet. Il est actuellement collaborateur parlementaire d’Aurélie Filippetti à l’Assemblée nationale.

Thomas WEISS a travaillé à l’Alliance entre 2003 et 2006 en tant que logisticien, administrateur et webmestre. Il a également coordonné des coéditions des réseaux anglophone et arabophone. En 2007, il devient consultant et développeur web indépendant et travaille principalement pour la fondation Charles Léopold Mayer, Exemole Sarl et l’Institut de recherche et débat sur la gouvernance. En 2013, il rejoint un groupe informatique français, Netapsys Conseil, en tant que directeur de pôle. Il est actuellement consultant à OCTO Technology.

Entre 2008 et 2010, Nathalie CARRÉ a apporté son expertise sur les collections de coéditions solidaires « Terres solidaires » et « Terres d’écritures ». Nathalie continue d’animer le Comité de lecture de la collection « Terres solidaires ». Elle est aujourd’hui professeur de swahili à l’Inalco.

Sonbol REGNAULT-BAHMANYAR a participé à l’aventure de l’Alliance de 2010 à 2012, en développant le groupe d’éditeurs persanophones de l’association. Sonbol est aujourd’hui en Iran, où elle projette d’ouvrir une pâtisserie française.

Matthieu JOULIN a rejoint l’équipe de l’Alliance en 2011, après avoir obtenu un Master Langues, littératures et civilisations hispano-américaines à Bordeaux, et un Master Commercialisation du livre à Paris 13-Villetaneuse. Entre 2011 et 2019, Matthieu était en charge de l’animation des réseaux hispanophone et lusophone de l’Alliance, du Labo numérique, et de plusieurs recherches et analyses de l’Observatoire de la bibliodiversité.

Clémence HEDDE a travaillé 10 ans à l’Alliance, entre 2010 et 2020. Après un double cursus Géographie / Métiers du livre, en France et au Royaume-Uni, et des expériences dans différentes maisons d’édition (Autrement, La Découverte, Phaidon), Clémence a été responsable de programmes au sein de l’Alliance, plus spécifiquement en charge de l’animation du réseau francophone et du groupe d’éditeurs de littérature jeunesse, de la coordination de coéditions internationales, de l’organisation de rencontres et d’ateliers, ainsi que du suivi d’études dans le cadre de l’Observatoire de la bibliodiversité. Elle est maintenant coordinatrice littéraire au Ciclic, l’agence régionale du Centre Val de Loire pour le livre, l’image et la culture numérique.

Mariam PELLICER a suivi un cursus à l’Institut d’Études Politiques de Toulouse (spécialisation sur la lutte contre les discriminations et les politiques d’égalité de genre), après un échange académique au Chili, où elle a étudié entre autres la sociologie du genre. Mariam a fait ses premières expériences professionnelles au sein de l’International Alliance of Women à Athènes, puis à la Fondation des Femmes à Paris. Entre 2020 et 2024, Mariam a été en charge de l’animation des réseaux hispanophone et lusophone, de la coordination de l’Observatoire de la bibliodiversité et du pôle plaidoyer de l’Alliance.

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David ELOY, membre du Bureau

Journaliste engagé sur les questions de solidarité internationale, de développement durable et de droits humains, David Eloy a cofondé, en 2005, Altermondes, un média porté par les acteurs de la société civile, dont il a assumé la responsabilité de rédacteur en chef jusqu’en 2016. Il avait précédemment occupé des fonctions de chargés de mission dans plusieurs ONG de solidarité internationale, dont le Centre de recherche et d’information pour le développement (CRID), Peuples Solidaires – Action Aid France et l’Association internationale de techniciens, experts et chercheurs (Aitec).

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Jérôme CHEVRIER, membre du Bureau

Jérôme Chevrier travaille depuis 20 ans dans le secteur du livre et de la lecture. Bibliothécaire, il a travaillé à la Bibliothèque nationale de France, au ministère de la Culture, au Centre national du livre, à l’Institut français d’Afrique du Sud. Il a été chargé de médiation culturelle à la Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou. Il est actuellement attaché culturel responsable du pôle Livre à l’Ambassade de France à Londres.
Il a rejoint le Bureau de l’Alliance en juillet 2021.

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Observatoire de la bibliodiversité

Politiques publiques du livre en Afrique subsaharienne/Madagascar : analyse à mi-parcours, avril 2018

Lors des Assises de l’édition francophone (Salon du livre de Genève), le 25 avril 2018, Serge Dontchueng Kouam (Presses universitaires d’Afrique au Cameroun) a présenté un bilan à mi-parcours des données récoltées sur les politiques publiques du livre dans 11 pays d’Afrique subsaharienne/Madagascar.

Consultez ici les premiers éléments d’analyse issus de cette récolte de données, sur les 6 axes suivants :
1/ Liberté d’expression et libre accès à l’information
2/ Politiques publiques de soutien au livre
3/ Dispositions fiscales et mesures de réglementation du marché
4/ Normes internationales et identification du livre
5/ Environnement socio-économique et structuration du secteur du livre
6/ Propriété intellectuelle

L’analyse complète des données récoltées ainsi que les cartographies les illustrant seront prêtes en juin 2019, en ligne dans l’Observatoire de la bibliodiversité. L’analyse est réalisée par Luc Pinhas (Maître de conférences à l’Université Paris 13-Villetaneuse et responsable du Master « Commercialisation du livre » ; auteur notamment d’Éditer dans l’espace francophone), en collaboration avec Serge Dontchueng Kouam.

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Don de livres : la Côte d’Ivoire rompt l’accord passé avec le SNE / Electre, 25 avril 2018

En juin 2017, le ministère de la Culture de Côte d’Ivoire et le Syndicat national de l’Édition française (SNE) signait une convention, dont un des axes reposait sur une opération de don de livres français à destination des bibliothèques de Côte d’Ivoire. L’Alliance et l’AILF avaient alors réagi, insistant sur les impacts de cette opération pour la chaîne du livre ivoirienne et la bibliodiversité, dans un communiqué conjoint à lire ici.

En marge du Salon du livre de Genève, le 25 avril 2018, le ministère de la Culture ivoirien rompt l’accord passé avec le SNE, comme l’explique l’article publié par ActuaLitté.

Extrait de l’article, à retrouver dans son intégralité ici :
« Nous travaillons dans un monde très sensible : l’industrie du livre - et je le sais, je suis écrivain moi-même - a besoin de soutiens locaux. Autant acheter des livres sur place, pour répondre aux besoins [...] Par mesure de prudence, d’une part, mais surtout par respect pour la chaîne du livre en Côte d’Ivoire, nous avons préféré mettre un terme à cet accord, avant qu’il ne se concrétise » indique le ministre de la Culture ivoirien, M. Maurice Bandaman.

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Salon de l’Écrit et du Livre en Langues Africaines (SAELLA), Conakry, 23-25 avril 2018

La deuxième édition du SAELLA, sous le thème « Langues africaines, vecteur d’intégration et de développement » se tiendra à Conakry, dans le cadre des 72 heures du livre, et en clôture de Conakry, capitale mondiale du livre 2017.
Le SAELLA est organisé par le collectif Afrilivres.

Retrouvez ici les conclusions de la première édition du SAELLA (Bamako, janvier 2016).

SAELLA 2018

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L’industrie africaine du livre, rapport de l’USAID-Global Book Alliance et ADEA (GTLME), Abidjan (Côte d’Ivoire), janvier 2018

Lire ici le rapport de l’atelier sur « l’industrie africaine du livre », organisé par l’Alliance mondiale du livre (USAID-Global Book Alliance) et l’ADEA (GTLME) à Abidjan (Côte d’Ivoire) en janvier 2018.
L’atelier réunissait entre autres 79 acteurs clés de l’industrie africaine du livre issus de 22 pays africains.
Pour en savoir plus.

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Acte de censure contre la maison d’édition indépendante Txalaparta (Pays basque), 1er mars 2018

Les éditeurs de l’Alliance dénoncent la censure de l’ouvrage El desarme, la vía vasca d’Iñaki Egaña (coédition des éditions Txalaparta avec le journal Gara et le média Mediabask), lors de sa promotion sur la radio-télévision basque.

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Quelle liberté d’éditer pour les éditeurs indépendants ? Étude initiée et coordonnée par l’Alliance, 2018-2020

Une étude inédite sur la liberté d’éditer à paraître en juillet 2020, initiée et coordonnée par l’Alliance !

Une enquête sociologique menée par Anne-Marie Voisard, chercheuse québécoise et sociologue du droit et rédigée par Philippe Chibani-Jacquot ; une partie historique réalisée par Jean-Yves Mollier, historien français.

Si, depuis la création de l’Alliance, les éditeurs – garants de la liberté d’expression aux côtés des journalistes, auteurs, blogueurs, libraires, artistes… – ont toujours alerté sur les phénomènes de censure à l’œuvre dans certains pays, nous constatons depuis quelques années de nouvelles formes d’atteintes à la liberté d’expression – notamment dans un contexte où les pressions et les limitations qui s’exercent sur la parole publique se renforcent. Après le vent de liberté espéré lors des révolutions du monde arabe, les séries d’attentats en Afrique, en Europe et dans le monde arabe fragilisent à nouveau la parole : une perte de repères et de sens qui amène à se réinterroger sur les espaces de liberté, sur la portée des mots et des supports qui les véhiculent.

La liberté d’édition est une « catégorie » de la liberté d’expression, qui peut prendre des formes variées et utiliser des supports différents. La liberté d’édition relève de la liberté de choisir un auteur, de retenir ou de commander des textes, de les mettre en forme et de les publier, de les diffuser et de les commercialiser – ensemble des activités au cœur même du métier d’éditeur. Et ce sont précisément les mises en danger de la liberté d’éditer que l’Alliance souhaite étudier dans le cadre de cette étude.
Quels que soient les contextes et les réalités géopolitiques des éditeurs, quelles que soient les formes de censure qu’ils subissent, les éditeurs indépendants de l’Alliance se sont engagés à faire circuler des textes et des idées qu’ils défendent, à faire entendre d’autres voix, parfois minoritaires, à participer à la construction d’une pensée critique, à l’émancipation. Il en est de leur responsabilité, tant professionnelle que citoyenne.

Lire ci-contre la présentation de l’étude, de ses auteurs, la méthodologie utilisée...

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La littérature de jeunesse en Afrique (actes du colloque, Conakry, novembre 2017)

Lire ici les Actes du colloque sur la « Littérature de jeunesse en Afrique », organisé par les éditions Ganndal, à Conakry du 22 au 23 novembre 2017.

Marie Paule Huet, éditrice aux éditions Ganndal :
« Le but du colloque est de sensibiliser les uns et les autres à l’existence du livre africain pour enfant et à son importance, afin d’inciter les décideurs à l’intégrer dans leur politique du livre en donnant à cette littérature une véritable place dans le panorama éditorial guinéen. »

Table des matières des Actes du colloque :

Première partie : Richesse et exigences de la littérature africaine, p.9
• La littérature de jeunesse, pourquoi ?, Viviana Quiñones, p.9
• Les exigences de la littérature de jeunesse, Kidi Bebey, p. 14
• Exemples de deux politiques éditoriales, p. 22
*Éditions Ruisseaux d’Afrique (Bénin), Béatrice Lalinon Gbado, p. 22
*Bakame éditions (Rwanda), Agnès Gyr Ukunda, p. 23
• Table ronde sur l’écriture, Kidi Bebey, Wilfried N’Sondé, Binta Ann et Yves Pinguilly, p. 24

Deuxième partie : Nouveaux supports de lecture, p. 27
• Vers le numérique, Yann Giraud, p. 27
• Les ressources éditoriales numériques accessibles en Afrique, Matthieu Joulin, p. 30
• Les bibliothèques numériques en Afrique, p. 38
• La Culturethèque de l’Institut français, Alpha Oumar Diallo, p. 38
• Les bibliothèques africaines et le numérique, Viviana Quiñones, p. 40

Troisième partie : Rôle des bibliothèques et des librairies dans l’accès au livre jeunesse, p. 43
• Table ronde sur la place des livres africains dans les bibliothèques guinéennes, p. 43
• Le don de livres en Afrique francophone, Laurence Hugues, p. 44
• Alerte sur les dons de livres déversés à Madagascar, Marie Michèle Razafintsalama, p. 48
• Table ronde sur la visibilité et la promotion des livres jeunesse africains, p. 52

Quatrième partie : Organisations professionnelles internationale pouvant jouer un rôle dans le développement des métiers du livre, Viviana Quiñones, p. 55

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Comment nous, éditeurs indépendants, vivons et faisons vivre la francophonie - tribune du 16 février 2018

Tribune de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants, 16 février 2018, publiée par Le Monde Afrique et ActuaLitté.

Souvent, lorsque nous entendons les instances politiques donner leur vision de la francophonie, nous nous demandons si nous devons réagir : rappeler un certain nombre de faits, valoriser les actions de terrain qui agissent pour des échanges équitables, expliquer concrètement comment ces actions se mettent en œuvre, faire parler les acteurs et donner à voir ce qui se vit… La question s’est posée à nouveau quand nous avons appris qu’une consultation publique se tenait sur la promotion de la langue française et du plurilinguisme dans le monde. Nous avons lu les tribunes d’Alain Mabanckou, de Véronique Tadjo, de Pierre Astier, de Françoise Vergès, d’Abdourahman A. Waberi, et nous nous reconnaissons dans leurs propos. Nous prenons le parti, dans le prolongement de leurs mots et dans ce contexte où les médias et les pouvoirs publics abordent les enjeux de la francophonie, de dire ce qu’est pour nous, collectif réunissant 550 éditeurs indépendants dans 52 pays dans le monde, un tel espace.

L’appel à l’« innovation » dans la francophonie, formulé dans le cadre des objectifs de la consultation, pourrait laisser entendre que rien n’a été fait, que rien n’existe et que des avancées ne peuvent venir que par impulsion de la France. Il serait pourtant dommage de ne pas prendre en compte toutes les dynamiques et la richesse du travail d’éditeur qui est mené tous les jours, depuis des décennies, dans tous les espaces francophones.

Dans l’enquête qu’elle a récemment publiée dans Le Monde Afrique, Kidi Bebey montre le dynamisme et la pugnacité de maisons d’édition africaines, qui pour certaines sont nées il y a plus de 25 ans. Ces structures défrichent, osent, tentent, découvrent… avec souvent des moyens minimes… Elles permettent à des réseaux humains de s’organiser, de collaborer, d’échanger, de vivre ensemble, un peu mieux. Elles font vivre la bibliodiversité – la diversité culturelle appliquée au monde du livre – à travers de nouveaux croisements, de nouveaux regards, en tentant de nouvelles approches.

Cette vitalité est ainsi le fait de l’engagement citoyen des professionnels du livre et des lecteurs, qui ensemble construisent des outils et des échanges solidaires, y compris face au manque d’accompagnement des pouvoirs publics. Il suffit pour cela de s’arrêter quelques instants sur la diversité des initiatives de nombreuses structures  : Africultures, découvreur de talents et ressource culturelle unique aujourd’hui menacée ; le collectif Afrilivres, réunissant plus de 30 maisons d’édition en Afrique francophone ; Esprit Panaf, point de rencontres des éditeurs et auteurs d’Afrique francophone avec les lecteurs du Salon du livre d’Alger ; l’Espace de la Diversité pour les littératures de la diversité au Québec et ailleurs ; l’Oiseau Indigo, diffusant des ouvrages dans l’espace francophone, du Sud au Nord ; l’Association internationale des libraires francophones et sa Caravane du livre entre autres ; les nombreux salons en Afrique, à l’initiative d’éditeurs, de libraires et d’auteurs comme la Rentrée littéraire du Mali, Togo BD, le Salon du livre béninois et de la presse jeunesse de Cotonou ; le Salon du livre jeunesse de Conakry… et bien d’autres…

Nous, éditeurs indépendants, dans la francophonie comme ailleurs, prenons des risques pour porter des idées, sommes inventifs dans le développement de nos activités, créatifs dans nos modes d’actions. Nous expérimentons au sein de l’Alliance des modèles de coopération qui ont fait leur preuve, en particulier les coéditions solidaires, pour favoriser la circulation des textes en Afrique francophone (mais aussi en Amérique latine, dans le monde anglophone…). Nous animons également l’Observatoire de la bibliodiversité qui nous permet d’interpeller chaque fois que nécessaire les pouvoirs publics. Nous dénonçons ainsi la mainmise des groupes d’édition français (entre autres) sur les marchés du livre scolaire en Afrique, qui menace gravement l’édition locale et participe d’une hégémonie culturelle. Nous alertons régulièrement sur la pratique préoccupante du don de livres, bien souvent délétère pour la vitalité des écosystèmes du livre locaux. Nous confirmons aussi que les relations éditoriales entre les pays d’Afrique francophone et la France ne pourront exister sans un rééquilibrage des flux économiques, culturels, sans une volonté politique de part et d’autres… et avant tout sans un changement de regards.

Notre francophonie est riche d’une diversité de langues, de cultures, de réalités. Nous ne voulons pas la vivre comme un espace clos et uniforme, comme un carcan. Nous la considérons au regard des autres espaces du monde : nous sommes des éditeurs d’Afrique francophone, d’Europe, d’Amérique latine, d’Inde, d’Australie, d’Afrique du Sud, de Turquie… animés par l’esprit de la Convention de l’Unesco de 2005. La francophonie doit pouvoir s’inscrire dans la bibliodiversité, nous y travaillons tous les jours.

C’est cette vision de la francophonie que nous défendons. Nous pensons qu’elle rend plus curieux, plus tolérants, plus ouverts – c’est sans doute une évidence, mais il semblait utile, aujourd’hui, de le rappeler.

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Les défis de la promotion et de la distribution des livres en langues africaines, Conakry, novembre 2017

Lire ci-contre les « Actes du colloque sur les défis de la promotion et de la distribution des livres en langues africaines », organisé par les éditions Ganndal à Conakry (Guinée Conakry), du 27 au 28 novembre 2017.

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