français

L’Alliance

L’Architecture

Auteur(s) : YANG Xin - Dom Angelico SURCHAMP
Pays de parution : Chine, France
Langue(s) : chinois , français
Prix : 9,45 €

Depuis des siècles, les cultures de l’humanité se fixent à travers les pierres, les monuments, qu’ils soient utilitaires ou artistiques, qu’ils manifestent la puissance des rois ou la grandeur des dieux. Mais pour s’initier à l’architecture chinoise, quoi de mieux qu’une visite guidée de quelques monuments emblématiques, comme la Grande Muraille, la Cité Pourpre Interdite, le temple du Ciel et le palais d’Eté ? C’est ce que propose d’abord Yang Xin, dans un texte à la description très poussée. On comprend alors mieux combien l’architecture chinoise est un art total, qui s’enracine dans les axes de la pensée : relation avec la nature, jeu permanent entre le Ying et le Yang, le vide et le plein, le Ciel et la Terre. De son côté, dom Angelico Surchamp, éminent spécialiste de l’art roman, dresse un panorama de l’histoire de l’architecture en Occident, montrant comment, progressivement, se dessinent les figures du temple, de l’église, de la maison d’habitation. Peu à peu, l’espace s’organise autour des valeurs clés. Plus que le simple combat de l’homme face aux éléments, face à la matière, l’art de bâtir traduit une vision du monde.

Date de publication : 1999

Collection Proches lointains

La rencontre de deux auteurs, l’un français, l’autre chinois, qui, chacun à sa manière, développe des sujets comme le rêve, le goût, la nature, la nuit, la mort, la beauté, etc. 13 titres sont déjà édités dans chacune des deux langues.

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Le Goût

Auteur(s) : GONG Gang - Paul ARIÈS
Pays de parution : Chine, France
Langue(s) : chinois , français

Si peu de gens connaissent la culture chinoise, beaucoup en revanche n’ignorent pas ce qu’est le canard laqué ou le riz cantonnais. Avec bonheur, Gong Gang explique combien, en Chine, l’idée du beau se conjugue indissociablement avec l’idée du bon, en une association qui peut sembler étrange à l’occidental. Ainsi la dégustation du thé met en jeu des valeurs particulières, de clarté et de limpidité, en fonction d’une définition plus large des cinq sens. Pour Paul Ariès, la reflexion se fait plus polémique : rappelant l’origine du bon goût occidental, qui s’exprime en particulier par l’art culinaire, le restaurant, né au début du XIXe siècle avec des personnalités comme Brillat-Savarin, il s’alarme face à la mondialisation qui risque de marquer la fin de cette culture de table. « Le bon goût est-il soluble dans la modernité ? ». Un échange de vues qui ravira les amateurs des plaisirs de bouche.

Date de publication : 1999

Collection Proches lointains

La rencontre de deux auteurs, l’un français, l’autre chinois, qui, chacun à sa manière, développe des sujets comme le rêve, le goût, la nature, la nuit, la mort, la beauté, etc. 13 titres sont déjà édités dans chacune des deux langues.

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La Beauté

Auteur(s) : ZHU Cunming - Dominique FERNANDEZ
Pays de parution : Chine, France
Langue(s) : chinois , français
Prix : 9,45 €

Il y a une relation étroite entre la notion de beauté et celle de culture, d’esthétique et d’humanité. “Je suis belle, ô mortels, comme un rêve de pierre“, écrit Baudelaire en la personnifiant. Mais la beauté est-elle réellement accessible ? Comment se traduit-elle dans l’univers, chinois ou occidental ? Dans une perspective très originale, Zhu Cumming montre combien l’expérience de beauté est universelle, mais aussi profondément liée à celle de la laideur. En témoignent les bronzes des temples, les figures de dragon à la gueule énorme, comme autant de faces cachées du sentiment du beau. De son côté, Dominique Fernandez s’attache à définir la beauté comme expérience de l’ambiguïté. Plus que la cathédrale qui parle trop directement de Dieu, la musique, en particulier, évoque cet impalpable inaccessible. A partir du mythe d’Orphée, qui court dans la culture occidentale de Monteverdi à Jean Cocteau, Dominique Fernandez poursuit la vérité de la beauté dans une réflexion éblouissante. Un grand plaisir de lecture et de culture.

Date de publication : 1999

Collection Proches lointains

La rencontre de deux auteurs, l’un français, l’autre chinois, qui, chacun à sa manière, développe des sujets comme le rêve, le goût, la nature, la nuit, la mort, la beauté, etc. 13 titres sont déjà édités dans chacune des deux langues.

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La Nature

Auteur(s) : YUE Dai Yun - Anne SAUVAGNARGUES
Pays de parution : Chine, France
Langue(s) : chinois , français
Prix : 9,45 €

Là où les hommes d’Europe sont en lutte ou en coexistence forcée avec la nature, les Chinois sont, selon la tradition confucéenne, en symbiose, en communion, en dépendance mutuelle. « Nous nous regardons, le ciel et moi, sans nous lasser », chante le célèbre poète Li Po, cité par Mme Yue Dai Yun. Plus encore : à lire les innombrables légendes que rapporte cette dernière, l’homme est, ou devient la nature : combien de jeunes filles, de dieux ou de déesses (anciens humains) ont-il ainsi été transformés en collines, et leurs larmes en torrents ? La montagne, l’eau de la rivière, l’immensité des mers ne sont pas, en Chine, des choses, mais des réalités vivantes qui s’imposent à l’homme et lui enseignent le temps, la mort, l’infranchissable. Dès lors, nous dit Yue Dai Yun, il faut « éviter de se contraindre et surtout de s’opposer à la nature pour s’adapter à soi-même ». La nature est en effet, pour beaucoup de Chinois, la source et non l’objet de la spéculation intellectuelle. Rien de tel, par exemple, que de grimper pour penser : « La succession des montagnes n’a pas de limites pour les Chinois, car elle symbolise l’élévation de leur esprit et l’élargissement de leur pensée ». Ne cherchons pas partout dans ces deux textes l’opposition Orient-Occident. La vénération chinoise pour les reliefs élevés, qui vient d’être évoquée, ne rejoint-elle pas notre propre tradition, celle du Sinaï ou du Thabor, sans oublier la montagne du fameux Sermon ? Nos mystiques seraient-elles à l’opposé, quand les Chinois disent, selon Yue Dai Yun : « Il y a des montagnes au-delà des montagnes ; il y a un autre monde au-delà du nôtre » ? Et la Chine aurait-elle le monopole de l’émerveillement ? La magie des produits de la nature, que les femmes Miao, en automne, rapportent sur les marchés, de ces fruits sauvages d’un rouge éclatant, de ces feuilles de palmiers, Aristote la connut lui aussi, dont Anne Sauvagnargues nous dit que « les idées étaient toujours limpides, pleines de rochers, d’animaux, d’hommes et de ciel étoilé qu’on observe la nuit, allongé sur les terrasses ».
En lisant ces deux textes, très différents, très littéraires, le lecteur est invité à s’intéresser à des visions du monde et de la nature héritées, souvent, d’un lointain passé. Lointain ? Pas tant que cela ! L’histoire du « sauvetage de la lune », auquel participa héroïquement Yue Dai Yun dans son enfance, nous dit assez bien combien les mythes traditionnels imprègnent les hommes et les femmes d’aujourd’hui, et leur donnent, peut-être, la force de se battre pour une nature moins saccagée.

Date de publication : 1999

Collection Proches lointains

La rencontre de deux auteurs, l’un français, l’autre chinois, qui, chacun à sa manière, développe des sujets comme le rêve, le goût, la nature, la nuit, la mort, la beauté, etc. 13 titres sont déjà édités dans chacune des deux langues.

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La Mort

Auteur(s) : TANG Yi Jie - Xavier LE PICHON
Pays de parution : Chine, France
Langue(s) : chinois , français
Prix : 9,91 €

Deux universitaires de haute volée - un géophysicien français et un philosophe chinois - parlant de la mort, voilà qui peut effrayer un lecteur peu rompu au langage académique. Qu’il aborde ce livre rassuré. Ce dont nous parlent ici le professeur Tang Yijie, président de l’Académie de Culture Chinoise et Xavier Le Pichon, professeur au Collège de France, c’est de leur père, de leur mère, de leurs frères et sœurs, de leurs convictions et de leur foi. C’est, avant tout, de la vie.
Tang Yijie et Xavier Le Pichon ont eu plusieurs fois l’occasion de se rencontrer et de dialoguer sur les sujets essentiels de l’existence. Ainsi ces deux textes ne résultent-ils pas d’une simple juxtaposition. Ils se répondent mutuellement, avec un souci quasi pédagogique de s’adresser à la culture de l’autre, de mettre en évidence - et en question - les traits les plus représentatifs de sa propre civilisation.

Même s’il juge que la place de la culture chrétienne dans la culture européenne est “sans doute excessive“, Xavier Le Pichon choisit de traiter du mystère de la mort dans la perspective qui est la sienne : catholique. Lucide, il nous montre combien la mort - jadis incorporée à la vie, et rappel que “la destinée de l’homme est le bonheur éternel“ - est devenue en Europe au cours des siècles, et avec les progrès de la médecine, un événement de plus en plus lié à la douleur de la vie. Un passage, certes, vers la lumière, mais bien chèrement acquis ! Impressionnants, par exemple, ces quelques mots écrits par son père évoquant sa mort proche : “La mort est l’acte le plus important de la vie ; elle est comme le sceau qui clït la lettre écrite avec tant de larmes, de sang et de souffrance. Elle doit comme couronner la vie.“

Date de publication : 1999

Collection Proches lointains

La rencontre de deux auteurs, l’un français, l’autre chinois, qui, chacun à sa manière, développe des sujets comme le rêve, le goût, la nature, la nuit, la mort, la beauté, etc. 13 titres sont déjà édités dans chacune des deux langues.

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Le Rêve

Auteur(s) : JIN Si Yan - Maurice BELLET
Pays de parution : Chine, France
Langue(s) : chinois , français

Quand on sait qu’existait jadis dans l’Empire du Milieu un “Grand Augure“, sorte de secrétaire d’État oniromancien placé à la tête d’un “service de la divination“, et quand on lit ce qu’écrit ici Jin Siyan sur le rôle du songe dans sa propre vie, on comprend que pour les Chinois le rêve est une affaire prise au sérieux. Est-ce en contrepoint que Maurice Bellet déplore la difficulté de l’homme occidental - “ce rêveur qui ne se connaît pas lui-même“ - à faire de même ? Pas seulement. Philosophe, psychanalyste, prêtre et parfois romancier, Maurice Bellet connaît et aime le rêve pour l’avoir accompagné et travaillé chez les autres et chez lui-même, et pour en avoir longtemps étudié la valeur créatrice. Et même si, dans sa contribution à ce livre, il ne parle que très rarement de lui-même, ses analyses et ses paraboles le révèlent en profondeur, car elles sont bien plus chargées d’expérience que de spéculation abstraite.
A la spéculation détachée de la vie, Jin Siyan ne tient pas davantage. Ancienne enseignante à l’Université de Pékin, Maître de conférences à l’ENA et professeur de civilisation chinoise et de littérature comparée à l’Université d’Artois, elle tient ici, avant tout, à raconter. Elle raconte les rêves du quotidien de son enfance rurale et heureuse, ceux des légendes et des mythes de la Chine ancienne, elle raconte les revenants, et ce que fut le rêve dans des époques aussi troublées que celle de la Révolution culturelle.
Pour des raisons très différentes, les deux auteurs évoquent ici le rêve comme un médiateur. Pour l’homme occidental décrit par Maurice Bellet, bâti sur des scissions - âme/corps, sujet/objet - le rêve est une manière d’interface “à la jointure de l’esprit et du corps“.
Pour les Chinois, plutôt étrangers à ce type d’oppositions, le rêve est néanmoins, là aussi, un passeur. “Il procède sans entraves, nous dit Jin Siyan, oscillant entre les mondes du yin et du yang“.

Date de publication : 1999

Collection Proches lointains

La rencontre de deux auteurs, l’un français, l’autre chinois, qui, chacun à sa manière, développe des sujets comme le rêve, le goût, la nature, la nuit, la mort, la beauté, etc. 13 titres sont déjà édités dans chacune des deux langues.

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La Science

Auteur(s) : YANG Huanming ; Pierre LÉNA
Pays de parution : Chine, France
Langue(s) : chinois , français

Symbole du progrès, du travail de la raison qui tente d’expliquer inlassablement le réel et le destin de l’univers, la science est aussi un extraordinaire lieu de dialogue entre les cultures par sa vocation à tendre vers l’universel.

Astrophysicien, Pierre LÉNA propose d’abord une “promenade de science“ évoquant des questions que chacuns se pose. La science, traque de l’invisible à travers les apparences du visible, n’est elle qu’une affaire de spécialistes ? Patient exercice de la preuve ou belle construction mathématique, voire relation subtile entre la vérité et le changement ?

Spécialiste du gène humain, YANG Huanming donne quant à lui la perception chinoise de la science, liée à la cosmologie, à la sagesse et à la vision de l’univers et des forces qui l’animent. Il s’interroge à son tour sur la dimension éthique à partir du génome humain.

Collection Proches lointains

La rencontre de deux auteurs, l’un français, l’autre chinois, qui, chacun à sa manière, développe des sujets comme le rêve, le goût, la nature, la nuit, la mort, la beauté, etc. 13 titres sont déjà édités dans chacune des deux langues.

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La Nuit

Auteur(s) : TANG Ke Yang - Martine LAFFON
Pays de parution : Chine, France
Langue(s) : chinois , français
Prix : 9,45 €

La géographie des fuseaux horaires nous enseigne que lorsque Paris s’endort, Shanghai se réveille. Mais demandez à un écrivain chinois et à un écrivain français de vous dire la nuit, ce n’est pas de sommeil qu’ils vous parleront, ou si peu. Tang Ke Yang, jeune spécialiste de littérature comparée et Martine Laffon, philosophe, ont trop de fascination pour la nuit multiforme pour en laisser la richesse aux ronfleurs. Et le voyage qu’ils nous proposent chacun, au bout de la nuit de leur âme - et de leur civilisation - est une invitation à voir, dans le noir, ce que nous ne voyons pas, à regarder dans la nuit de l’autre pour mieux le comprendre, pour mieux se comprendre soi-même.
Car, nous disent-ils, la nuit éclaire. Passée la peur de l’enfant perdu dans le noir, une mystérieuse alchimie se produit par quoi la nuit, comme par surprise, nous révèle quelque chose de l’infini. Tang Ke Yang et Martine Laffon en ont fait tous deux l’expérience personnelle, l’un qui découvrit dans la nuit cet « espace de nonchalance dans notre vie cravachée par la raison », l’autre pour qui le temps nocturne donne à « connaître ce que l’oeil et les autres sens ne peuvent plus distinguer, car ils ont oublié ce qu’ils savaient si bien dans la lumière du jour ». Nuits blanches, nuits canailles bien françaises, nuits jadis interdites en Chine, où nul ne pouvait déambuler sans permis spécial, nuits d’ivresse et nuits de clairvoyance, nuits de Pascal et de Descartes qui y formèrent le meilleur de leur pensée, nuits intérieures et nuits pièges, nuits des luminaires, des lanternes rouges et des lumignons chinois, nuits célébrées de la tradition chrétienne, nuit des écrivains et des poètes. De ce florilège d’évocations proposées par nos deux auteurs, on peut tirer un démenti catégorique au doute exprimé au détour d’une page par Martine Laffon : « Et si la nuit n’était que la nuit ? »

Date de publication : 1999

Collection Proches lointains

La rencontre de deux auteurs, l’un français, l’autre chinois, qui, chacun à sa manière, développe des sujets comme le rêve, le goût, la nature, la nuit, la mort, la beauté, etc. 13 titres sont déjà édités dans chacune des deux langues.

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Rencontre internationale d’éditeurs à Bogotá, 25 - 27 avril 2008

Pays de parution : Colombie

Du 25 au 27 avril 2008, le collectif des éditeurs indépendants de Colombie - REIC (Red de Editoriales Independientes de Colombia), a organisé, en partenariat avec le CERLALC et l’Union Latine, une rencontre internationale d’éditeurs.

Les différentes tables rondes programmées ont abordé notamment l’usage des nouvelles technologies dans le monde éditorial et leur impact sur le métier d’éditeur, la diffusion des éditeurs par Internet (impression à la demande, Google books search, ebooks), la construction des catalogues des éditeurs indépendants et le fonctionnement et le rôle des alliances nationales et internationales d’éditeurs indépendants.

De nombreux éditeurs membres de l’Alliance ont activement participé à cette rencontre : Germán Coronado (Peisa, Pérou), Pablo Harari (Trilce, Uruguay), Ivana Jinkings (Boitempo, Brésil), Anne Marie Métailié (Editions Métailié, France), Paulo Slachevsky (Lom Editores, Chili), Marcelo Uribe (Ediciones Era, Mexique), ainsi que Thierry Quinqueton, le président de l’Alliance.

Deux des résultats marquants de cette rencontre furent la création formelle du REIC et l’élaboration des statuts de ce réseau, et la rédaction d’une Déclaration des éditeurs indépendants présents à Bogotá (voir ci-dessous).

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Bibliodiversité 9, février 2008

À lire ! Le neuvième numéro de Bibliodiversité, la lettre mensuelle de l’Alliance des éditeurs indépendants, vient de paraître.

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Observatoire de la bibliodiversité

Séquence 12 : le rôle de l’assistant éditorial

Un rôle essentiel

  • C’est l’assistant éditorial (communément appelé « éditeur ») qui assure le suivi éditorial du manuel. Son travail sur les manuscrits implique une collaboration avec différents intervenants.

  • Outre la collaboration avec les auteurs, dont nous détaillons ci-dessous les principales difficultés, il prend en charge la concertation avec le graphiste (préparation de copie pour la mise en pages et pointage essentiellement) et la fabrication (sur les images notamment). Il travaille également avec le correcteur et s’occupe des documents. (Voir également à ce sujet « Éditer, c’est créer » dans la séquence 1, ainsi que la séquence 2.)

Les tâches de l’assistant éditorial

  • L’assistant éditorial est au cœur de l’élaboration du contenu et de la forme interne du manuel. Il adapte les manuscrits et dirige le travail des intervenants qui vont apporter leur contribution au manuscrit initial. En effet, les manuscrits des auteurs vont être transformés de multiples fois avant de devenir des chapitres publiés et c’est l’assistant éditorial qui supervise les opérations et les interactions entre les différents intervenants. Voici l’ensemble des tâches que prend en charge l’assistant éditorial.

  • Dans les petites structures, l’équipe d’auteurs est en général récente, et l’assistant éditorial chargé du suivi de l’ouvrage aura bien souvent un rôle de rédacteur lui-même, corrigera et amendera le texte, travaillera avec les auteurs de manière étroite, car ceux-ci n’auront pas encore l’habitude de rédiger un manuel et ce sera à l’éditeur de les former, voire parfois de s’y substituer. Souvent, même s’il y a un directeur d’ouvrage, celui-ci n’a pas assez d’expérience pour partager avec l’éditeur le travail de supervision du manuel.

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Séquence 13 : les outils de l’assistant éditorial

Coordonner les calendriers

  • L’assistant éditorial collabore avec une équipe d’intervenants dont chacun a un rôle précis et c’est lui qui organise leur travail et le valide. Sa difficulté principale est donc d’arriver à accorder les calendriers de chacun, pour que le maquettiste ait du travail en continu, que le correcteur (souvent une correctrice) ne doive pas relire tout d’un coup, etc. Il doit veiller à étaler les remises des travaux de chacun et c’est parfois un véritable casse-tête.
  • Un tableau de suivi des étapes d’élaboration du manuel est indispensable pour ne rien oublier. Il peut prendre la forme d’un rétroplanning. Sur un tableau Excel, les parties et chapitres du manuel sont listés dans une colonne et les différentes étapes qu’ils doivent parcourir sur une ligne. Chaque étape contient des dates de début et de fin, calculées en fonction du bon à tirer (BAT). Chaque semaine, un point est fait avec les dates réelles, par élément du manuel, du début et de la fin de l’étape. Cela permet de vérifier le nombre de manuscrits en cours de rédaction, en cours de mise en pages, en cours de correction, les manuscrits que l’on a commencé à illustrer, etc. Voici un exemple de rétroplanning.

Le chemin de fer

  • Autre outil indispensable de l’éditeur : le chemin de fer. Un chemin de fer est un document sur lequel figure à la queue leu leu toutes les pages d’un livre, et où la page de droite et la page de gauche en vis-à-vis sont accolées. Cela constitue une sorte de train avec des wagons, d’où le nom. Il permet de vérifier l’alternance page de droite/page de gauche et de visualiser la répartition des illustrations, ainsi que de contrôler la pagination de l’ouvrage.
  • Dans le scolaire on préférera utiliser un tableau Excel qui reprend l’intégralité des parties et chapitres du manuel, avec un suivi automatique du foliotage : on liste dans le tableau les différentes parties du manuel, comme un sommaire, et on y associe un nombre de pages. Cela permet de s’assurer que chaque partie du manuel contient le nombre requis de pages et commence au bon endroit (en effet, dans un manuel, on commence souvent les chapitres toujours sur la même page, paire ou impaire et il faut donc contrôler le folio). Cela permet aussi, quand ce nombre de page ou ce folio bouge pour un chapitre, de surveiller l’impact sur les autres chapitres et sur la pagination totale du manuel.
  • D’une manière générale on a tendance, au cours de l’édition d’un manuel, à avoir besoin de plus de pages que ce qu’on avait prévu. Si on a fait un chemin de fer en utilisant le maximum de pages possible par rapport aux contraintes de l’impression, on risque de se trouver coincé. Il vaut donc mieux garder une réserve quand on crée le chemin de fer ; par exemple, pour un ouvrage de 96 pages, composés de 2 cahiers de 48 pages à l’impression, il vaut mieux faire un chemin de fer sur 90 pages et compter 6 pages blanches de réserve.

Suivi de l’iconographie

  • Un troisième outil indispensable pour les manuels de collège et lycée : un tableau de suivi de l’iconographie. Ce tableau nomme chaque image (dessins, photos…) et précise à quel stade en est la commande et quel est le crédit (pour les photos).
  • Cela permet de suivre avec précision les étapes de l’illustration, ce qui est essentiel quand on a recours a des dizaines d’images. Voici un exemple de tableau de suivi de l’iconographie.

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Séquence 14 : comment et avec qui l’éditeur prépare-t-il le manuscrit ?

L’assistant éditorial et les auteurs

  • Quand il y a un directeur d’ouvrage, celui-ci peut prendre en charge les relations avec les auteurs et leur demander les modifications qui s’avèrent nécessaires dans leurs manuscrits, voire corriger les manuscrits lui-même. Si les corrections auxquelles procède le directeur d’ouvrage sont pertinentes, cela peut enrichir le manuel : les autres auteurs sont alors des rédacteurs d’un premier manuscrit que le directeur d’ouvrage va reprendre, mettre en forme et harmoniser à son goût, ce qui va garantir l’uniformité et la cohérence du manuel. Ce travail allège d’autant celui de l’assistant éditorial, qui quand il n’y a pas de directeur d’ouvrage doit se charger lui-même de l’harmonisation des différents chapitres. Il faut cependant avoir prévu ce cas de figure dans le contrat, car le manuscrit d’un auteur est censé être respecté. Sinon, les auteurs mécontents pourraient se retourner contre l’éditeur qui laisserait un directeur d’ouvrage ou un assistant éditorial reprendre intégralement leurs manuscrits. Dans ce cas, l’auteur est appelé « contributeur ». Il en est de même en cas de défaillance de l’auteur : on peut faire reprendre son travail par quelqu’un d’autre, mais il faut l’avoir mentionné au préalable dans le contrat.
  • Quand le directeur d’ouvrage a choisi les auteurs, il existe un risque que celui-ci prenne trop de libertés avec le travail des auteurs, refasse ce qu’ils ont réalisé, rédige de nouveau des parties, etc., alors que ce qu’ont produit les auteurs est de bonne qualité. Simplement, il a une idée différente de ce qu’il convient de faire, ou a du mal à travailler en équipe et il lui est plus simple de s’arroger un droit de correction. L’assistant éditorial lui-même peut-être tenté de reprendre massivement le travail des auteurs. Outre que cela fait travailler plusieurs personnes à la même chose, alors que le calendrier est déjà très serré, cela perturbe le travail des auteurs car ceux-ci ne reconnaissent plus leurs manuscrits et se déresponsabilisent, voire ne travaillent plus sur le contenu. Il n’est pas facile pour un auteur de voir son manuscrit transformé, corrigé et modifié par quelqu’un d’autre. Quand cela s’avère nécessaire, il faut le faire avec délicatesse et sans évincer l’auteur. Il faut toujours prendre soin de l’associer au travail qui est fait sur son manuscrit, lui demander son avis, etc.
  • L’excès inverse est de laisser les auteurs prendre en charge la conception du manuel sans intervenir autrement que comme assistant des auteurs. Hormis dans certaines grandes maisons où les équipes sont rodées et travaillent en autonomie, l’assistant éditorial est la seule garantie que le contenu et la présentation du manuel vont respecter le concept initial, la maquette prévue, les résultats du test et les attendus d’un manuel scolaire. Il faut donc qu’il prenne toute sa place, qu’il n’hésite pas à tout contrôler et à intervenir si quelque chose ne correspond pas à ce qu’on attend du manuel final. Très souvent, les auteurs tiennent beaucoup à conserver leurs manuscrits tels qu’ils les ont imaginés et ont du mal à tenir compte des contraintes de la maquette (trop de texte, trop d’images car on veut « tout mettre »), du niveau des élèves (manuscrit trop difficile car on veut aller le plus loin possible). Ils leur est difficile de faire des choix et l’assistant éditorial doit être ferme pour que le manuel reste conforme à ce qui a été prévu. Sinon, on est obligé d’augmenter le nombre de pages, le format, les marges rétrécissent, et finalement l’aspect visuel du manuel, qui demeure primordial, en pâtit (voir « L’aspect physique du manuel » dans la séquence 4).
  • Autre difficulté : nombre de bons professeurs ont développé une technique d’enseignement qui fonctionne très bien dans leur classe mais ne savent pas du tout comment transmettre leur pratique au travers d’un manuel qui a pour caractéristique d’être utilisé par un professeur qu’ils ne connaissent pas, dont ils ignorent le niveau de formation et les capacités professionnelles, et par des élèves qu’ils n’ont pas en face d’eux. Ces auteurs rendent alors un manuscrit confus, tout au long duquel on doit être guidé si on veut arriver à suivre. Or, ces auteurs ne seront pas là pour expliquer aux professeurs comment utiliser le manuel et, même s’il existe un livre du professeur pour cela, il faut tenir compte du besoin de clarté du professeur qui doit avoir une compréhension spontanée du manuel sans être obligé de lire son « mode d’emploi ». Il faut alors que l’assistant éditorial soit ferme et fasse reprendre le manuscrit jusqu’à ce qu’il ait le niveau requis, quitte à lui faire perdre de la valeur. Les tests d’utilisation du manuel que l’on pratique avec des professeurs, ou même en classe avant parution, permettent de contrôler cela.

L’assistant éditorial et le correcteur

  • Le correcteur s’assure que la syntaxe, l’orthographe et la grammaire sont respectées. Il est aussi un relecteur, c’est-à-dire qu’il prend garde au sens de ce qu’il lit et relève ainsi nombre de problèmes que les auteurs et l’assistant éditorial, pris dans le feu de l’action, ne voient plus. Il relit intégralement les chapitres à plusieurs reprises (au moins deux) et traque les coquilles, les fautes et les aberrations liées aux diverses manipulations faites sur les manuscrits. Arrivant en fin d’étape, après toutes les autres interventions, la correction est souvent réalisée à la va-vite. C’est pourtant un moment essentiel qui met parfois au jour de véritables problèmes qui ont échappé à la vigilance de l’assistant éditorial : phrases coupées à la mise en pages, légende d’images erronée, titre absent ou sans rapport avec le document, etc. L’éditeur communique avec le correcteur par un système de signes de correction. Ce système a pour principe de montrer en marge ce qui doit être repris, pour que ce soit bien visible et qu’on puisse « pointer », c’est-à-dire vérifier que le maquettiste a bien pris en compte toutes les modifications. L’assistant éditorial valide ou efface ce que demande le correcteur, règle les questions qu’il soulève avec l’auteur ou le directeur éditorial, puis transmet la copie au maquettiste qui va intégrer les demandes de corrections. Il pointe ensuite les corrections. Voici un récapitulatif des signes de correction, issu du Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale française.

Cliquez sur l’image pour l’ouvrir. Cliquez sur « Zoom » pour l’agrandir ou la rétrécir. Cliquez sur la croix pour la fermer.

L’assistant éditorial et les documents

  • L’assistant éditorial travaille enfin sur les documents ; il consulte d’abord ce que l’auteur a demandé ou proposé comme document puis soit il commande un document existant, soit il fait créer le document nécessaire. Il choisit donc l’ensemble des documents qui accompagnent le cours :
    • cartes en géographie ;
    • photos d’expériences en physique-chimie ;
    • planches anatomiques et images de nature en biologie ;
    • extraits de textes de littérature en français ;
    • extraits de textes de philosophes en philosophie ;
    • extraits d’articles et de textes d’économistes en économie ;
    • dessins pour les exercices dans les petites classes ;
    • photos illustratives ;
    • dessins illustratifs, etc.
  • Les textes : en général, les textes sont commandés, aux éditeurs de livres ou de revues et journaux à qui ils appartiennent. C’est le service administratif qui s’occupe généralement de ces commandes et qui suit les arrivées des autorisations sur un tableau, ainsi que l’envoi des exemplaires du livre et le règlement des factures. Une règle à ne pas oublier quand on commande un texte : il faut respecter celui-ci et donc ne pas le retoucher. Le respect du droit d’auteur impose de ne pas transformer un texte que l’on commande (excepté en le coupant). Sinon, il faut demander à l’auteur du texte son autorisation. Voici un exemple de commande.
    Cliquez sur l’image pour l’ouvrir. Cliquez sur « Zoom » pour l’agrandir ou la rétrécir. Cliquez sur la croix pour la fermer.
  • Les dessins et les cartes : ils sont commandés à des illustrateurs et cartographes préalablement choisis. Il est important de discuter avec eux du planning des remises et du mode de réception des images. Par exemple, si les dessinateurs dessinent de manière traditionnelle, sur du papier, il faut prévoir de scanner les images et il vaut mieux le savoir au préalable. Il est souvent préférable pour l’éditeur que les dessinateurs scannent leur dessin, même s’ils l’ont d’abord réalisé sur papier. Il leur est alors possible de le retoucher par exemple, tâche qui incombe sinon au maquettiste. Cela permet aussi de prévoir le texte, s’il y a lieu, sur un calque à part, au lieu de l’inscrire directement sur l’image. Le texte est généralement soumis à de nombreuses corrections et on peut ainsi aisément le modifier. Il est indispensable de demander d’abord un brouillon au dessinateur, pour ne pas avoir à commander une autre image si celle-ci ne convient pas. Il est également judicieux de commander des formats d’images beaucoup plus grands que la taille des images telles qu’elles figureront dans le manuel : rétrécir une image permet d’augmenter la précision du trait et la rend plus belle et plus distincte. En outre, si des corrections doivent être apportées, ce sera beaucoup plus facile sur une image de grande taille. Enfin, il vaut toujours mieux demander trop que pas assez : on peut détourer un détail d’une image si on ne veut plus conserver que ce détail par exemple, mais il est difficile d’ajouter un fond qui n’aurait pas été dessiné.
  • Les photographies : hormis les photos d’expériences scientifiques, qui doivent souvent être réalisées pour le manuel (à moins qu’on en trouve sur des sites spécialisés), les photographies sont la plupart du temps commandées à des agences ou à des photographes. De nombreux sites d’agences permettent de chercher et de commander des images d’art, de biologie, etc. : Corbis, AKG, Magnum, Biosphotos. Pour des photos à faible coût et libres de droits utilisables commercialement, on préfèrera Fotolia. Pour les reproductions d’œuvres d’art, il faut toujours bien tenir compte du fait que commander un fichier d’image à une agence ne veut pas dire qu’on a acquis les droits de reproduction de l’œuvre photographiée, qui sont à demander à l’artiste ou à ses ayants droit. Tous les fichiers des photographies doivent être commandés au moins en 300 ppp ou dpi, résolution indispensable pour l’impression papier. Ces photos doivent (normalement !) également être photogravées à la taille à laquelle elles sont utilisées pour un bon rendu d’impression.
  • Une difficulté importante dans ces différentes opérations, que ce soit la correction ou la commande des documents, réside dans l’estimation du moment où il convient de les effectuer : on a tendance à reporter au maximum la correction pour qu’elle intervienne quand les chapitres ont déjà un degré de réalisation proche du stade final, et à lancer la création des cartes et dessins quand la mise en pages des chapitres est déjà bien avancée. De même, on essaie de demander les droits de reproduction des textes et les fichiers des images quand on est sûr de les utiliser. Mais, si on diffère exagérément ces différentes opérations, on se retrouve en fin de conception du manuel avec une somme trop importante de choses à commander et à corriger. Il faut donc s’obliger à entamer ces activités à un moment où le chapitre est encore en cours, quitte à annuler certaines commandes, à devoir refaire la correction, etc.
  • L’assistant éditorial, enfin, commande, valide et rassemble tous les travaux des différents intervenants (images, texte, correction, mise en pages…) et fait en sorte que chaque élément concorde avec les autres. Ainsi, il va proposer à l’auteur de changer une question concernant une image parce que celle qu’il aura trouvée ne correspond pas à ce qui avait été initialement demandé par l’auteur, une correction dans un chapitre va se répercuter dans un autre chapitre, la mise en pages va exiger que l’auteur procède à des coupes, que l’illustrateur recadre son image en portrait et non plus en format paysage, etc. En fin de conception, c’est l’assistant éditorial qui va, avec les folios définitifs, remplacer les renvois par des folios exacts. C’est aussi lui qui harmonise l’ensemble et veille à ce que les proportions de chaque élément dans chaque chapitre soient cohérentes : pas trop d’images ou de texte dans un chapitre par rapport à un autre, pas d’images en double dans deux chapitres, texte et exercices d’un niveau de difficulté progressif tout au long du manuel, etc.

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