français

L’Alliance

Éditer en francophonie (4-5 avril 2024), Foire du livre de Bruxelles

En partenariat avec la Foire du livre de Bruxelles (Belgique), plusieurs collectifs professionnels (dont l’Alliance) organisent « Éditer en francophonie », ateliers qui se dérouleront les 4 et 5 avril 2024 et réuniront plus de 20 maisons d’édition de toute la francophonie. Au programme : présentation des catalogues des maisons d’édition, échanges d’expériences sur les coéditions solidaires, découverte de l’écosystème du livre belge...

Découvrez ici le programme de ces ateliers et les participants !

L’Alliance remercie très chaleureusement l’Organisation internationale de la Francophonie pour son soutien, permettant la venue de maisons d’édition d’Afrique francophone, de l’Océan indien et d’Haïti à ces ateliers.

Plus d’informations sur la Foire du livre de Bruxelles (4-7 avril 2024) ici.

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Programme d’actions 2024 de l’Alliance

1. L’Alliance, lieu d’expérimentations et de réflexions à travers l’Observatoire de la bibliodiversité
Poursuivre les analyses, réflexions et plaidoyers via les 4 groupes de travail thématiques

  • Écologie du livre
  • Numérique : ateliers sur l’intelligence artificielle
  • Politiques publiques du livre : cartographie des politiques publiques du livre dans le monde arabe (lancement dans le cadre d’une foire du livre dans le monde arabe en fin d’année 2024) + Manuel des bonnes pratiques pour les achats publics de livre (traduction et adaptation dans d’autres aires géographiques et linguistiques)
  • Liberté d’éditer : publication d’analyses transversales et série d’interviews et podcasts

Outiller et documenter l’édition indépendante internationale

  • Guide des bonnes pratiques (voir ici)
  • Revue Bibliodiversité (voir ici) : numéro dédié à la précarité en 2024

2. L’Alliance, espace de collaborations et de mutualisations
Mutualiser les pratiques et les savoir-faire entre éditrices et éditeurs ; se rencontrer et renforcer les flux d’échanges

  • Ateliers et échanges de savoir-faire en particulier au sein des groupes thématiques et dans le cadre de Babelica
  • Rencontres, ateliers et formations au format virtuel, sur des thèmes définis avec les groupes thématiques de l’Alliance (focus notamment sur l’intelligence artificielle et autres thèmes)
  • Formation in situ (lieu à confirmer) à destination des maisons d’édition en Afrique
  • Rencontres professionnelles lors de la Foire du livre de Bruxelles (4-7 avril 2024) 

3. L’Alliance, outil de promotion et de visibilité de l’édition indépendante
Encourager la visibilité et la promotion de l’édition indépendante ; favoriser la circulation des œuvres et les productions des maisons d’édition indépendantes

  • Babelica (voir ici), septembre 2024 (salon du livre, espace de rencontres et débats dédié à l’édition indépendante internationale)
  • Tehran Book Fair, Uncensored (voir ici)
  • Présence des membres dans les salons et foires du livre en 2024

4. L’Alliance, laboratoire de pratiques éditoriales alternatives
Poursuivre et renforcer les partenariats éditoriaux solidaires (cessions de droits, traductions, coéditions…)

  • Groupes éditoriaux par affinités de catalogue (littérature, sciences humaines et sociales et littérature de jeunesse) : foires aux projets en ligne (cessions de droits, échanges sur des projets éditoriaux) + accompagnement pour la mise en place de cessions et coéditions (voir ici)
  • Projets éditoriaux en cours et/ou en réflexion

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Moussa et la poule reine

Auteur(s) : Julien ALIHONOU (MAKEJOS)
Pays de parution : Bénin, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Mali
Langue(s) : français

Une coédition solidaire panafricaine : Éburnie (Côte d’Ivoire), Ganndal (Guinée), Sawa (Mali), Nstame (Gabon), Ruisseaux d’Afrique (Bénin)

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Kouvito dans les rues de Kokoli

Auteur(s) : Kenneth VIHOTOGBE
Pays de parution : Bénin, Côte d’Ivoire, Mali, République démocratique du Congo
Langue(s) : français

Une coédition solidaire panafricaine : Éburnie (Côte d’Ivoire), Elondja (République démocratique du Congo), Sawa (Mali), Ruisseaux d’Afrique (Bénin)

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Rudia et les cybercriminels

Auteur(s) : Claude ADJAKA (Lenfan Claudio)
Pays de parution : Bénin, Côte d’Ivoire, Mali
Langue(s) : français

Une coédition solidaire panafricaine : Éburnie (Côte d’Ivoire), Sawa (Mali), Ruisseaux d’Afrique (Bénin)

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Vignon et les voleurs du quartier

Auteur(s) : Alexandre KOSSOVO
Pays de parution : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Mali
Langue(s) : français

Une coédition solidaire panafricaine : Éburnie (Côte d’Ivoire), Ganndal (Guinée), Sawa (Mali), Nstame (Gabon), Ruisseaux d’Afrique (Bénin), Sankofa & Gurli (Burkina Faso)

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La pensée blanche

Auteur(s) : Lilian THURAM
Pays de parution : Algérie, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Mali, Maroc, Sénégal, Togo
Prix : 5 000 FCFA, 65 000 GNF, 75 DH, 1 500 DA

Grâce à un partenariat entre la Fondation Lilian Thuram - Éducation contre le racisme et l’Alliance internationale des éditeurs indépendants, 11 maisons d’édition en Afrique francophone coéditent La pensée blanche, publié initialement aux éditions Philippe Rey (France).

La pensée blanche est disponible dans les pays suivants  : Algérie (Apic), Bénin (Ruisseaux d’Afrique), Burkina Faso (Sankofa & Gurli), Cameroun (Presses universitaires d’Afrique), Côte d’Ivoire (Éburnie), Gabon (Éditions Nstame), Guinée (Ganndal), Mali (Jamana), Maroc (Le Fennec), Sénégal (Papyrus d’Afrique), Togo (Graines de Pensées).

Date de parution : novembre 2023
Format : 14,5 X 22 cm ; 320 pages

Écoutez ici l’interview de Lilian Thuram dans le cadre du Salon international de l’édition indépendante en ligne, Babelica, le 20 septembre 2023.

Le livre
Qu’est-ce qu’être blanc ? Plus qu’une couleur de peau, n’est-ce pas plutôt une pensée ? Qui sont ceux qui l’ont inventée, et pourquoi ? Ce livre raconte l’histoire de la pensée blanche, son origine et son fonctionnement, la manière dont elle divise, comment elle s’est répandue à travers le monde au point d’être aujourd’hui universelle, jusqu’à infuser l’air que l’on respire. Depuis des siècles, la pensée blanche est une norme, la fossilisation de hiérarchies, de schémas de domination, d’habitudes qui nous sont imposées. Elle signifie aux Blancs et aux non-Blancs ce qu’ils doivent être, quelle est leur place. Comme la longue emprise des hommes sur les femmes, elle est profondément ancrée dans nos mentalités et agit au quotidien. Seule sa remise en question permettra d’avancer pour passer à autre chose. Il ne s’agit pas de culpabiliser ni d’accuser, mais de comprendre les mécanismes à l’œuvre, d’en prendre conscience pour construire de nouvelles solidarités. Le temps n’est-il pas venu d’élargir nos points de vue pour nous considérer tous enfin comme des êtres humains ?

Lilian Thuram est né en Guadeloupe en 1972. Il a créé en 2008 la fondation Éducation contre le racisme, pour l’égalité. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Mes étoiles noires (Philippe Rey, 2010, prix Seligmann contre le racisme ; coédition solidaire en Afrique francophone, Madagascar et Haïti, 2014), Manifeste pour l’égalité (Autrement, 2012) et Notre histoire (Delcourt, 2014 et 2016). Il a été commissaire général de l’exposition « Exhibitions. L’invention du sauvage », au musée du Quai-Branly en 2011. Prix de l’éthique de la Fondation Kéba-Mbaye au Sénégal en 2014, il est docteur honoris causa en sciences humaines des universités de Stockholm en Suède et de Stirling en Écosse. Dans une première vie, il a connu une carrière prestigieuse de footballeur international. Avec l’équipe de France, il a été Champion du monde en 1998 et Champion d’Europe en 2000.

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Bel abîme

Auteur(s) : Yamen MANAI
Pays de parution : Algérie, Burkina Faso, Cameroun, Guinée, Maroc, Maurice, Sénégal, Togo
Langue(s) : français
Prix : 700 DA, 50 DH, 3 500 FCFA, 50 000 GNF, 350 Rs

Yamen Manai nous conte avec fougue le cruel éveil au monde d’un adolescent révolté par les injustices. Heureusement, il a Bella. Entre eux, un amour inconditionnel et l’expérience du mépris dans cette société qui honnit les faibles jusqu’aux chiens qu’on abat « pour que la rage ne se propage pas dans le peuple ».
Mais la rage est déjà là.

Né en 1980 à Tunis, Yamen Manai vit à Paris. Ingénieur, il travaille sur les nouvelles technologies de l’information. Bel abîme (Prix Orange du livre en Afrique 2022, Prix de la littérature arabe 2022…) et ses précédents romans, La marche de l’incertitude (2010), La sérénade d’Ibrahim Santos (2011) et L’amas ardent (2017, Prix des Cinq Continents de la Francophonie) sont publiés aux éditions Elyzad en Tunisie.

Maisons d’édition coéditrices : Amalion (Sénégal), Apic (Algérie), Atelier des nomades (Ile Maurice), Ganndal (Guinée), Graines de Pensées (Togo), Le Fennec (Maroc), Proximité (Cameroun), Sankofa & Gurli (Burkina Faso)
Date de publication de la version panafricaine : 2023, 11,5 X 19 cm
© Elyzad, 2021.

Une coédition solidaire « Le livre équitable ».

Collection Terres solidaires

Créée en 2007, la collection « Terres solidaires » est une expérience collective. Elle propose des textes littéraires d’autrices et auteurs africain.e.s, édités par un collectif de maisons d’édition en Afrique francophone. Grâce au principe de la coédition solidaire, les textes circulent, sont disponibles et accessibles pour les lecteurs africains ; l’écosystème du livre local est préservé et renforcé.
La collection « Terres solidaires » est soutenue par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

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Babelica 2023, revivre la deuxième édition du Salon !

Le Salon international de l’édition indépendante en ligne s’est tenu du 20 au 22 septembre 2023. L’ensemble de la programmation de Babelica (lectures en arabe, en créole, en mapuche… ; tables rondes sur l’intelligence artificielle, l’écologie décoloniale, l’édition inclusive, les cartoneras en Amérique latine, la traduction dans le monde arabe, les coéditions solidaires… ; rencontres avec Lilian Thuram et Vandana Shiva…) est à (re)voir et (ré)écouter en replay sur la chaîne YouTube de l’Alliance.

Le Salon du livre Babelica (réunissant plus de 90 maisons d’édition dans le monde) est disponible en ligne tout au long de l’année, jusqu’à la prochaine édition de Babelica en 2024 !

L’Alliance internationale des éditeurs indépendants remercient à nouveau les partenaires de Babelica (Campus AFD et l’Organisation internationale de la Francophonie) ; Maxime Guedj (PCFH Studio) et Thibault Daumain qui ont conçu et développé la plateforme Babelica ; l’ensemble des intervenant·es ; l’équipe d’interprètes et toutes les personnes qui ont contribué à la réussite de cette deuxième édition !

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Cycle de 5 ateliers sur la découvrabilité, à visionner en ligne !

Octavio Kulesz (Teseo Editorial et co-fondateur du Labo numérique de l’Alliance, Argentine) et Annie-Josée Ngo Njock (éditrice, Cameroun) proposent un cycle de 5 ateliers en ligne sur la découvrabilité ; ces ateliers sont à visionner ici.

Plus d’informations sur le Labo numérique de l’Alliance.

Ce cycle d’ateliers est mis en place grâce à un soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie, avec l’appui de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants.

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Observatoire de la bibliodiversité

Séquence 12 : le rôle de l’assistant éditorial

Un rôle essentiel

  • C’est l’assistant éditorial (communément appelé « éditeur ») qui assure le suivi éditorial du manuel. Son travail sur les manuscrits implique une collaboration avec différents intervenants.

  • Outre la collaboration avec les auteurs, dont nous détaillons ci-dessous les principales difficultés, il prend en charge la concertation avec le graphiste (préparation de copie pour la mise en pages et pointage essentiellement) et la fabrication (sur les images notamment). Il travaille également avec le correcteur et s’occupe des documents. (Voir également à ce sujet « Éditer, c’est créer » dans la séquence 1, ainsi que la séquence 2.)

Les tâches de l’assistant éditorial

  • L’assistant éditorial est au cœur de l’élaboration du contenu et de la forme interne du manuel. Il adapte les manuscrits et dirige le travail des intervenants qui vont apporter leur contribution au manuscrit initial. En effet, les manuscrits des auteurs vont être transformés de multiples fois avant de devenir des chapitres publiés et c’est l’assistant éditorial qui supervise les opérations et les interactions entre les différents intervenants. Voici l’ensemble des tâches que prend en charge l’assistant éditorial.

  • Dans les petites structures, l’équipe d’auteurs est en général récente, et l’assistant éditorial chargé du suivi de l’ouvrage aura bien souvent un rôle de rédacteur lui-même, corrigera et amendera le texte, travaillera avec les auteurs de manière étroite, car ceux-ci n’auront pas encore l’habitude de rédiger un manuel et ce sera à l’éditeur de les former, voire parfois de s’y substituer. Souvent, même s’il y a un directeur d’ouvrage, celui-ci n’a pas assez d’expérience pour partager avec l’éditeur le travail de supervision du manuel.

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Séquence 13 : les outils de l’assistant éditorial

Coordonner les calendriers

  • L’assistant éditorial collabore avec une équipe d’intervenants dont chacun a un rôle précis et c’est lui qui organise leur travail et le valide. Sa difficulté principale est donc d’arriver à accorder les calendriers de chacun, pour que le maquettiste ait du travail en continu, que le correcteur (souvent une correctrice) ne doive pas relire tout d’un coup, etc. Il doit veiller à étaler les remises des travaux de chacun et c’est parfois un véritable casse-tête.
  • Un tableau de suivi des étapes d’élaboration du manuel est indispensable pour ne rien oublier. Il peut prendre la forme d’un rétroplanning. Sur un tableau Excel, les parties et chapitres du manuel sont listés dans une colonne et les différentes étapes qu’ils doivent parcourir sur une ligne. Chaque étape contient des dates de début et de fin, calculées en fonction du bon à tirer (BAT). Chaque semaine, un point est fait avec les dates réelles, par élément du manuel, du début et de la fin de l’étape. Cela permet de vérifier le nombre de manuscrits en cours de rédaction, en cours de mise en pages, en cours de correction, les manuscrits que l’on a commencé à illustrer, etc. Voici un exemple de rétroplanning.

Le chemin de fer

  • Autre outil indispensable de l’éditeur : le chemin de fer. Un chemin de fer est un document sur lequel figure à la queue leu leu toutes les pages d’un livre, et où la page de droite et la page de gauche en vis-à-vis sont accolées. Cela constitue une sorte de train avec des wagons, d’où le nom. Il permet de vérifier l’alternance page de droite/page de gauche et de visualiser la répartition des illustrations, ainsi que de contrôler la pagination de l’ouvrage.
  • Dans le scolaire on préférera utiliser un tableau Excel qui reprend l’intégralité des parties et chapitres du manuel, avec un suivi automatique du foliotage : on liste dans le tableau les différentes parties du manuel, comme un sommaire, et on y associe un nombre de pages. Cela permet de s’assurer que chaque partie du manuel contient le nombre requis de pages et commence au bon endroit (en effet, dans un manuel, on commence souvent les chapitres toujours sur la même page, paire ou impaire et il faut donc contrôler le folio). Cela permet aussi, quand ce nombre de page ou ce folio bouge pour un chapitre, de surveiller l’impact sur les autres chapitres et sur la pagination totale du manuel.
  • D’une manière générale on a tendance, au cours de l’édition d’un manuel, à avoir besoin de plus de pages que ce qu’on avait prévu. Si on a fait un chemin de fer en utilisant le maximum de pages possible par rapport aux contraintes de l’impression, on risque de se trouver coincé. Il vaut donc mieux garder une réserve quand on crée le chemin de fer ; par exemple, pour un ouvrage de 96 pages, composés de 2 cahiers de 48 pages à l’impression, il vaut mieux faire un chemin de fer sur 90 pages et compter 6 pages blanches de réserve.

Suivi de l’iconographie

  • Un troisième outil indispensable pour les manuels de collège et lycée : un tableau de suivi de l’iconographie. Ce tableau nomme chaque image (dessins, photos…) et précise à quel stade en est la commande et quel est le crédit (pour les photos).
  • Cela permet de suivre avec précision les étapes de l’illustration, ce qui est essentiel quand on a recours a des dizaines d’images. Voici un exemple de tableau de suivi de l’iconographie.

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Séquence 14 : comment et avec qui l’éditeur prépare-t-il le manuscrit ?

L’assistant éditorial et les auteurs

  • Quand il y a un directeur d’ouvrage, celui-ci peut prendre en charge les relations avec les auteurs et leur demander les modifications qui s’avèrent nécessaires dans leurs manuscrits, voire corriger les manuscrits lui-même. Si les corrections auxquelles procède le directeur d’ouvrage sont pertinentes, cela peut enrichir le manuel : les autres auteurs sont alors des rédacteurs d’un premier manuscrit que le directeur d’ouvrage va reprendre, mettre en forme et harmoniser à son goût, ce qui va garantir l’uniformité et la cohérence du manuel. Ce travail allège d’autant celui de l’assistant éditorial, qui quand il n’y a pas de directeur d’ouvrage doit se charger lui-même de l’harmonisation des différents chapitres. Il faut cependant avoir prévu ce cas de figure dans le contrat, car le manuscrit d’un auteur est censé être respecté. Sinon, les auteurs mécontents pourraient se retourner contre l’éditeur qui laisserait un directeur d’ouvrage ou un assistant éditorial reprendre intégralement leurs manuscrits. Dans ce cas, l’auteur est appelé « contributeur ». Il en est de même en cas de défaillance de l’auteur : on peut faire reprendre son travail par quelqu’un d’autre, mais il faut l’avoir mentionné au préalable dans le contrat.
  • Quand le directeur d’ouvrage a choisi les auteurs, il existe un risque que celui-ci prenne trop de libertés avec le travail des auteurs, refasse ce qu’ils ont réalisé, rédige de nouveau des parties, etc., alors que ce qu’ont produit les auteurs est de bonne qualité. Simplement, il a une idée différente de ce qu’il convient de faire, ou a du mal à travailler en équipe et il lui est plus simple de s’arroger un droit de correction. L’assistant éditorial lui-même peut-être tenté de reprendre massivement le travail des auteurs. Outre que cela fait travailler plusieurs personnes à la même chose, alors que le calendrier est déjà très serré, cela perturbe le travail des auteurs car ceux-ci ne reconnaissent plus leurs manuscrits et se déresponsabilisent, voire ne travaillent plus sur le contenu. Il n’est pas facile pour un auteur de voir son manuscrit transformé, corrigé et modifié par quelqu’un d’autre. Quand cela s’avère nécessaire, il faut le faire avec délicatesse et sans évincer l’auteur. Il faut toujours prendre soin de l’associer au travail qui est fait sur son manuscrit, lui demander son avis, etc.
  • L’excès inverse est de laisser les auteurs prendre en charge la conception du manuel sans intervenir autrement que comme assistant des auteurs. Hormis dans certaines grandes maisons où les équipes sont rodées et travaillent en autonomie, l’assistant éditorial est la seule garantie que le contenu et la présentation du manuel vont respecter le concept initial, la maquette prévue, les résultats du test et les attendus d’un manuel scolaire. Il faut donc qu’il prenne toute sa place, qu’il n’hésite pas à tout contrôler et à intervenir si quelque chose ne correspond pas à ce qu’on attend du manuel final. Très souvent, les auteurs tiennent beaucoup à conserver leurs manuscrits tels qu’ils les ont imaginés et ont du mal à tenir compte des contraintes de la maquette (trop de texte, trop d’images car on veut « tout mettre »), du niveau des élèves (manuscrit trop difficile car on veut aller le plus loin possible). Ils leur est difficile de faire des choix et l’assistant éditorial doit être ferme pour que le manuel reste conforme à ce qui a été prévu. Sinon, on est obligé d’augmenter le nombre de pages, le format, les marges rétrécissent, et finalement l’aspect visuel du manuel, qui demeure primordial, en pâtit (voir « L’aspect physique du manuel » dans la séquence 4).
  • Autre difficulté : nombre de bons professeurs ont développé une technique d’enseignement qui fonctionne très bien dans leur classe mais ne savent pas du tout comment transmettre leur pratique au travers d’un manuel qui a pour caractéristique d’être utilisé par un professeur qu’ils ne connaissent pas, dont ils ignorent le niveau de formation et les capacités professionnelles, et par des élèves qu’ils n’ont pas en face d’eux. Ces auteurs rendent alors un manuscrit confus, tout au long duquel on doit être guidé si on veut arriver à suivre. Or, ces auteurs ne seront pas là pour expliquer aux professeurs comment utiliser le manuel et, même s’il existe un livre du professeur pour cela, il faut tenir compte du besoin de clarté du professeur qui doit avoir une compréhension spontanée du manuel sans être obligé de lire son « mode d’emploi ». Il faut alors que l’assistant éditorial soit ferme et fasse reprendre le manuscrit jusqu’à ce qu’il ait le niveau requis, quitte à lui faire perdre de la valeur. Les tests d’utilisation du manuel que l’on pratique avec des professeurs, ou même en classe avant parution, permettent de contrôler cela.

L’assistant éditorial et le correcteur

  • Le correcteur s’assure que la syntaxe, l’orthographe et la grammaire sont respectées. Il est aussi un relecteur, c’est-à-dire qu’il prend garde au sens de ce qu’il lit et relève ainsi nombre de problèmes que les auteurs et l’assistant éditorial, pris dans le feu de l’action, ne voient plus. Il relit intégralement les chapitres à plusieurs reprises (au moins deux) et traque les coquilles, les fautes et les aberrations liées aux diverses manipulations faites sur les manuscrits. Arrivant en fin d’étape, après toutes les autres interventions, la correction est souvent réalisée à la va-vite. C’est pourtant un moment essentiel qui met parfois au jour de véritables problèmes qui ont échappé à la vigilance de l’assistant éditorial : phrases coupées à la mise en pages, légende d’images erronée, titre absent ou sans rapport avec le document, etc. L’éditeur communique avec le correcteur par un système de signes de correction. Ce système a pour principe de montrer en marge ce qui doit être repris, pour que ce soit bien visible et qu’on puisse « pointer », c’est-à-dire vérifier que le maquettiste a bien pris en compte toutes les modifications. L’assistant éditorial valide ou efface ce que demande le correcteur, règle les questions qu’il soulève avec l’auteur ou le directeur éditorial, puis transmet la copie au maquettiste qui va intégrer les demandes de corrections. Il pointe ensuite les corrections. Voici un récapitulatif des signes de correction, issu du Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale française.

Cliquez sur l’image pour l’ouvrir. Cliquez sur « Zoom » pour l’agrandir ou la rétrécir. Cliquez sur la croix pour la fermer.

L’assistant éditorial et les documents

  • L’assistant éditorial travaille enfin sur les documents ; il consulte d’abord ce que l’auteur a demandé ou proposé comme document puis soit il commande un document existant, soit il fait créer le document nécessaire. Il choisit donc l’ensemble des documents qui accompagnent le cours :
    • cartes en géographie ;
    • photos d’expériences en physique-chimie ;
    • planches anatomiques et images de nature en biologie ;
    • extraits de textes de littérature en français ;
    • extraits de textes de philosophes en philosophie ;
    • extraits d’articles et de textes d’économistes en économie ;
    • dessins pour les exercices dans les petites classes ;
    • photos illustratives ;
    • dessins illustratifs, etc.
  • Les textes : en général, les textes sont commandés, aux éditeurs de livres ou de revues et journaux à qui ils appartiennent. C’est le service administratif qui s’occupe généralement de ces commandes et qui suit les arrivées des autorisations sur un tableau, ainsi que l’envoi des exemplaires du livre et le règlement des factures. Une règle à ne pas oublier quand on commande un texte : il faut respecter celui-ci et donc ne pas le retoucher. Le respect du droit d’auteur impose de ne pas transformer un texte que l’on commande (excepté en le coupant). Sinon, il faut demander à l’auteur du texte son autorisation. Voici un exemple de commande.
    Cliquez sur l’image pour l’ouvrir. Cliquez sur « Zoom » pour l’agrandir ou la rétrécir. Cliquez sur la croix pour la fermer.
  • Les dessins et les cartes : ils sont commandés à des illustrateurs et cartographes préalablement choisis. Il est important de discuter avec eux du planning des remises et du mode de réception des images. Par exemple, si les dessinateurs dessinent de manière traditionnelle, sur du papier, il faut prévoir de scanner les images et il vaut mieux le savoir au préalable. Il est souvent préférable pour l’éditeur que les dessinateurs scannent leur dessin, même s’ils l’ont d’abord réalisé sur papier. Il leur est alors possible de le retoucher par exemple, tâche qui incombe sinon au maquettiste. Cela permet aussi de prévoir le texte, s’il y a lieu, sur un calque à part, au lieu de l’inscrire directement sur l’image. Le texte est généralement soumis à de nombreuses corrections et on peut ainsi aisément le modifier. Il est indispensable de demander d’abord un brouillon au dessinateur, pour ne pas avoir à commander une autre image si celle-ci ne convient pas. Il est également judicieux de commander des formats d’images beaucoup plus grands que la taille des images telles qu’elles figureront dans le manuel : rétrécir une image permet d’augmenter la précision du trait et la rend plus belle et plus distincte. En outre, si des corrections doivent être apportées, ce sera beaucoup plus facile sur une image de grande taille. Enfin, il vaut toujours mieux demander trop que pas assez : on peut détourer un détail d’une image si on ne veut plus conserver que ce détail par exemple, mais il est difficile d’ajouter un fond qui n’aurait pas été dessiné.
  • Les photographies : hormis les photos d’expériences scientifiques, qui doivent souvent être réalisées pour le manuel (à moins qu’on en trouve sur des sites spécialisés), les photographies sont la plupart du temps commandées à des agences ou à des photographes. De nombreux sites d’agences permettent de chercher et de commander des images d’art, de biologie, etc. : Corbis, AKG, Magnum, Biosphotos. Pour des photos à faible coût et libres de droits utilisables commercialement, on préfèrera Fotolia. Pour les reproductions d’œuvres d’art, il faut toujours bien tenir compte du fait que commander un fichier d’image à une agence ne veut pas dire qu’on a acquis les droits de reproduction de l’œuvre photographiée, qui sont à demander à l’artiste ou à ses ayants droit. Tous les fichiers des photographies doivent être commandés au moins en 300 ppp ou dpi, résolution indispensable pour l’impression papier. Ces photos doivent (normalement !) également être photogravées à la taille à laquelle elles sont utilisées pour un bon rendu d’impression.
  • Une difficulté importante dans ces différentes opérations, que ce soit la correction ou la commande des documents, réside dans l’estimation du moment où il convient de les effectuer : on a tendance à reporter au maximum la correction pour qu’elle intervienne quand les chapitres ont déjà un degré de réalisation proche du stade final, et à lancer la création des cartes et dessins quand la mise en pages des chapitres est déjà bien avancée. De même, on essaie de demander les droits de reproduction des textes et les fichiers des images quand on est sûr de les utiliser. Mais, si on diffère exagérément ces différentes opérations, on se retrouve en fin de conception du manuel avec une somme trop importante de choses à commander et à corriger. Il faut donc s’obliger à entamer ces activités à un moment où le chapitre est encore en cours, quitte à annuler certaines commandes, à devoir refaire la correction, etc.
  • L’assistant éditorial, enfin, commande, valide et rassemble tous les travaux des différents intervenants (images, texte, correction, mise en pages…) et fait en sorte que chaque élément concorde avec les autres. Ainsi, il va proposer à l’auteur de changer une question concernant une image parce que celle qu’il aura trouvée ne correspond pas à ce qui avait été initialement demandé par l’auteur, une correction dans un chapitre va se répercuter dans un autre chapitre, la mise en pages va exiger que l’auteur procède à des coupes, que l’illustrateur recadre son image en portrait et non plus en format paysage, etc. En fin de conception, c’est l’assistant éditorial qui va, avec les folios définitifs, remplacer les renvois par des folios exacts. C’est aussi lui qui harmonise l’ensemble et veille à ce que les proportions de chaque élément dans chaque chapitre soient cohérentes : pas trop d’images ou de texte dans un chapitre par rapport à un autre, pas d’images en double dans deux chapitres, texte et exercices d’un niveau de difficulté progressif tout au long du manuel, etc.

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