français

L’Alliance

À quand l’Afrique ? Entretien de Joseph KI-ZERBO avec René HOLENSTEIN

Auteur(s) : Joseph KI-ZERBO ; René HOLENSTEIN
Pays de parution : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Canada, Côte d’Ivoire, France, Haïti, Mali, Suisse
Langue(s) : français
Prix : 10 € (France) ; 15 CHF (Suisse) ; 16,95 CAD (Canada) ; 3 000 FCFA (Afrique subsaharienne) ; 350 G (Haïti)

À quand l’Afrique ? Voilà bien une question que nous préférons éviter, tant l’Afrique semble sans avenir. Mais Joseph Ki-Zerbo, historien et homme d’action burkinabé, ne peut et ne veut occulter cette question. Pour lui, l’Afrique doit conquérir son identité, fière de sa contribution à l’aventure humaine.
Un livre passionnant, nourri d’une Afrique vécue et étudiée pendant des décennies, riche de réflexions profondes d’un historien sur le rôle de son métier pour l’action concrète des hommes. Un livre engagé : N’an lara, an sara (Si nous nous couchons, nous sommes morts).

Joseph Ki-Zerbo, éminent historien, né à Toma (Burkina Faso) en 1922, est décédé en 2006 à Ouagadougou. Il a notamment publié Histoire de l’Afrique noire (Hatier), dirigé les volumes I et IV de la monumentale Histoire générale de l’Afrique (UNESCO), et La Natte des autres : pour un développement endogène en Afrique (Karthala). Il est interrogé par René Holenstein, docteur en histoire et spécialiste des questions du développement, longtemps en poste à Ouagadougou.

Cette réédition d’À quand l’Afrique, qui intervient après la disparition du Professeur Joseph Ki-Zerbo en 2006, rend témoignage de l’actualité et de la profondeur de sa pensée. Elle est publiée simultanément en Afrique, en Europe, au Canada et en Haïti.

Cette réédition est augmentée de notes réalisées par les éditions Pallas au Brésil pour la publication en portugais de l’ouvrage. Ces notes ont été traduites en français par Caroline Sordia.

Date de la première édition : 2004 ; réédition : 2013 ; 240 pages ; format poche ; ISBN France : 9782708241626 ; ISBN Suisse : 9782829004568 ; ISBN Québec : 9782897120337

Cette coédition solidaire porte le label Le livre équitable.  

Les coéditeurs et l’Alliance remercient Claude Calame, directeur d’études à l’EHESS à Paris et la Direction du Développement et de la Coopération suisse pour leur précieux soutien.

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OGM- La verità riguarda anche te !

Auteur(s) : Corinne LEPAGE ; Beatrice CERRAI (traductrice)
Pays de parution : Italie
Langue(s) : italien
Prix : 9 €

Les manœuvres des cigarettiers, les mensonges ayant entouré le Médiator, les non-dits de l’industrie chimique à propos du Bisphénol A : les scandales de santé publique ne manquent pas. Bien qu’il n’y ait pas toujours eu de certitude scientifique quant à la nocivité de ces produits, le principe de précaution aurait dû l’emporter. Nous sommes aujourd’hui dans la même situation pour les OGM.

Faisant le constat du refus des autorités publiques de jouer leur rôle, des défaillances, des conflits d’intérêt et autres manœuvres destinées à empêcher la recherche indépendante et la transparence sur les effets des OGM, le Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (Criigen) a décidé de mener lui-même une expérimentation qui est une première.

Corinne LEPAGE raconte dans cet ouvrage la saga de cette expérience, la manière dont elle s’inscrit dans l’histoire des OGM en Europe et les perspectives de participation qu’elle ouvre à la société civile. Elle propose un nouveau modèle d’expertise, pluraliste, pluridisciplinaire et contradictoire, fondé sur la responsabilité des experts et des politiques, et dans lequel les citoyens ont toute leur place.


Résumé extrait du site Internet des éditions Charles Léopold Mayer

Éditeur : Il leone verde
Date de publication : 2013 ; 140 pages ; ISBN : 9788865800669

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La littérature jeunesse africaine : quelle visibilité sur le marché international ? - 23 au 27 mars 2013, Foire du livre de jeunesse de Bologne (Italie) – hall 29, stand C/57

Pays de parution : Italie

Atelier préparatoire et thématique des Assises internationales de l’édition indépendante

En partenariat avec la Foire du livre de jeunesse de Bologne, l’Alliance réunit huit éditeurs africains à Bologne du 23 au 27 mars 2013.

Comment concilier l’édition des ouvrages à un double niveau, en s’adressant à la fois à un lectorat local et potentiellement à l’international ? Lors de l’atelier préparatoire des 23 et 24 mars, les éditeurs témoigneront de leurs expériences à l’international et s’interrogeront sur les normes éditoriales dans la conception et la fabrication des livres de jeunesse. Une agent littéraire interviendra également pour accompagner les éditeurs dans leurs questionnements et réfléchir avec eux aux stratégies éditoriales et commerciales pouvant être développées pour atteindre une plus grande visibilité sur les marchés internationaux. L’un des objectifs de l’atelier est aussi d’aboutir à la formulation de recommandations et d’un plaidoyer afin de favoriser la présence des éditeurs du Sud sur les foires du livre.
Enfin, cette rencontre donnera lieu à une foire aux projets pouvant aboutir à des propositions de traductions, de cessions de droits et de coéditions.

Présents du 25 au 27 mars sur le stand collectif Afrique (hall 29, stand C/57), les éditeurs vous attendent avec grand plaisir !


L’Alliance remercie chaleureusement la Foire du livre jeunesse de Bologne, la Fondation de France, le Centre national du livre et l’Institut français de Madagascar pour leurs soutiens, indispensables à la mise en place de cet atelier.

Pour suivre les Assises et pour toute information supplémentaire sur cet atelier, cliquez ici !

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Le numérique, quels enjeux pour la bibliodiversité dans le monde arabophone ?

Suite à la rencontre sur l’édition numérique organisée par l’Alliance à Tunis en 2011, plusieurs éditeurs arabophones membres de l’Alliance se sont lancés dans la fabrication et la commercialisation de fichiers EPUB. Ces expérimentations récentes ont révélé un certain nombre d’obstacles propres au monde arabe : spécificités des polices de caractères en arabe, difficultés pour commercialiser les ouvrages sur des plateformes de vente en ligne, etc. Les éditeurs arabophones ont donc souhaité mettre en place un atelier pour travailler sur ces questions et pour mutualiser, dans la mesure du possible, des outils et des techniques.

Cet atelier permettra aux éditeurs arabophones de s’entraîner très concrètement à la fabrication d’EPUB, en tentant d’apporter des solutions aux problèmes liés à la conversion numérique des textes en langue arabe. Alors que les contenus numérique en langue arabe sont pour l’instant peu nombreux, il semble en effet essentiel de favoriser le passage au numérique des éditeurs traditionnels, garants de la bibliodiversité dans l’espace arabophone.

Dans cette logique, les éditeurs apporteront des recommandations pour faciliter la numérisation des fichiers et pour favoriser une meilleure distribution et diffusion des ouvrages numériques dans le monde arabe. Ces propositions seront diffusées au niveau des pouvoirs publics mais également auprès des instances internationales de normalisation comme l’International Digital Publishing Forum (IDPF).

Le Labo numérique de l’Alliance relayera les expériences des éditeurs arabophones et accompagnera leurs projets sur le moyen terme.

Le 3 mai, de 11h00 à 12h00, nous vous invitons à assister au sein de la Foire à une table ronde sur l’ouvrage Words and Money d’André Schiffrin - traduit et coédité par le réseau arabophone de l’Alliance.

Cet atelier est organisé en partenariat avec la Foire internationale du livre d’Abu Dhabi, et soutenu par l’Organisation internationale de la Francophonie (Direction de la Francophonie numérique) et par la Fondation Prince Claus.

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Diffusion des ouvrages de sciences humaines et sociales : quelles stratégies innovantes pour tirer son épingle du jeu ?

Pays de parution : Allemagne

Pour les éditeurs indépendants, la diffusion et la distribution des livres « difficiles » que sont les ouvrages de sciences humaines s’avèrent la plupart du temps problématiques. Ces ouvrages ont en effet souvent du mal à trouver leurs lecteurs dans des marchés du livre marqués par la surproduction éditoriale, une très forte concentration des entreprises d’édition, des points de vente et des structures de distribution. Face à une multitude de canaux de diffusion, comment valoriser une production en marge du « mainstream » ?

Pour tirer leur épingle du jeu, certains éditeurs mettent en place des stratégies originales pour distribuer et promouvoir leurs ouvrages en associant des acteurs associatifs, de nouveaux acteurs numériques ou en mettant en place des partenariats avec des universités. Ces initiatives isolées restent cependant peu connues de la plupart des éditeurs. C’est pourquoi, dans l’esprit de solidarité qui anime l’Alliance, des éditeurs ont voulu partager leurs expériences et leur savoir-faire en abordant ces questions au cours d’un atelier qui pourrait se tenir en marge de la Foire du livre de Francfort en 2013 – lieu stratégique et symbolique pour les éditeurs.

Dans l’optique de favoriser une meilleure circulation des textes de sciences humaines et sociales, une foire aux projets sera également organisée afin de faire naître des projets de traduction et de coédition entre éditeurs de l’Alliance. Certains de ces projets pourront ensuite être soutenus financièrement par l’Alliance.

Cet atelier est organisé en partenariat avec la Foire du livre de Francfort, et avec le soutien de la Fondation de France, du Centre national du livre et du Goethe-Institut en Afrique du Sud.

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Le livre équitable : un réel enjeu pour demain / Coéditions, cessions de droits et autres partenariats éditoriaux solidaires

Les coéditions, pratiques au cœur de l’action et de la réflexion de l’Alliance depuis ses débuts, favorisent une meilleure diffusion des œuvres et des idées, tout en permettant une mutualisation des coûts entre éditeurs. Ces partenariats professionnels, basés sur la confiance et sur des méthodes collectives de travail, représentent par ailleurs un échange mutuel de savoir-faire.

Après 10 ans de pratiques et d’expériences, un bilan s’avère nécessaire : combien de projets de coéditions solidaires sont nés en une décennie, et dans combien de pays ? Quelles sont les retombées financières de ces projets ?

Pour éclairer cet atelier d’exemples concrets, la collection « Terres solidaires » (coéditions solidaires panafricaines) fait office de cas d’école, mais d’autres projets développés au sein ou hors de l’Alliance alimenteront également la discussion. Les participants réfléchiront ensemble sur la façon de développer de nouveaux partenariats tout en renforçant la dimension collective des projets. Ils proposeront aussi des stratégies pour faciliter la coopération sur des projets de cessions de droits (Nord-Sud, et surtout Sud-Nord, et Sud-Sud). Ils réfléchiront enfin aux perspectives offertes par le numérique pour les partenariats éditoriaux solidaires.

À partir de ces échanges, les participants dresseront un guide « des bonnes pratiques éditoriales ». Ce guide pourrait aboutir à la rédaction d’une charte, qui accompagnerait le logo « Le livre équitable » porté par l’Alliance.

Pour enrichir les discussions et dans un souci d’échanges de pratiques entre réseaux linguistiques, Guido INDIJ (directeur des éditions la marca editora en Argentine) partagera avec les participants les réflexions et projets menés par réseau hispanophone depuis plusieurs années en termes de partenariats éditoriaux.

Par ailleurs, et comme la plupart des coéditions et des traductions naissent lors de rencontres à dimension humaine, un temps important sera consacré à une foire aux projets. Ce « mini Francfort » offrira la possibilité aux éditeurs de proposer des ouvrages à la cession de droits ou à la coédition à leurs confrères. Ces projets pourront être soutenus (logistiquement, juridiquement ou financièrement) par l’Alliance dans la période à venir.

Nous profiterons de la présence des éditeurs à Ouagadougou pour organiser en partenariat avec la Fondation Joseph Ki-Zerbo et les éditions Sankofa & Gurli le lancement de la dernière coédition solidaire À quand l’Afrique ? Entretien de Joseph KI-ZERBO avec René HOLENSTEIN – lancement qui viendra clôturer l’atelier le 17 juin 2013.


Cet atelier est soutenu par l’Organisation internationale de la Francophonie et le Centre national du livre.

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La littérature jeunesse africaine : quelle visibilité sur le marché international ?

Pays de parution : Italie

Depuis 2009, l’Alliance a développé à la demande d’éditeurs membres une petite activité de diffusion et de distribution en France d’ouvrages jeunesse édités en Afrique (le fonds « Lectures d’Afrique(s) »). Ce fonds répond à un double enjeu : rendre accessible et visible sur les marchés du Nord la production éditée en Afrique et, plus modestement, participer à un rééquilibrage des flux commerciaux entre le Sud et le Nord.
Le secteur de la jeunesse, en plein essor dans de nombreuses régions du monde, est stratégique dans des pays où l’édition est émergente. Bien que soucieux de leur lectorat local, les éditeurs en Afrique aspirent à être reconnus à l’international. Leur participation à des salons du livre au Nord, comme le Salon du livre et de la presse jeunesse de Seine-Saint-Denis, révèle l’existence d’un lectorat sur les marchés du Nord.

Si la production africaine se vend au grand public, s’achète-t-elle pour autant dans le cadre de foires de ventes de droits ? Quels sont les préalables nécessaires pour participer à ces foires professionnelles ? La littérature africaine y trouverait-elle des acquéreurs ?

En partenariat avec la Foire du livre de jeunesse de Bologne, l’Alliance réunit huit éditeurs africains à Bologne du 23 au 27 mars 2013.
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À travers des échanges d’expériences et l’intervention d’une agent littéraire spécialisée dans la cession de droits (principalement au service de petites maisons d’édition jeunesse), les éditeurs travailleront sur les points suivants :
• repérer les catalogues pertinents en vue d’une cession de droits d’auteurs ;
• développer des outils de promotion favorisant la présentation de sa production ;
• négocier des droits et assurer le suivi des contacts….

Par ailleurs, les éditeurs s’interrogeront sur les normes éditoriales dans la conception et la fabrication des livres, normes qui peuvent faciliter l’accès aux marchés internationaux, tout en présentant un risque de standardisation des productions. Comment concilier l’édition de ses ouvrages à un double niveau, en s’adressant à la fois à un lectorat local et potentiellement à l’international ?

Un temps de l’atelier sera consacré à la formulation d’un plaidoyer proposant une série de recommandations, en direction des foires du livre pour y favoriser la présence d’éditeurs du Sud.

Enfin, cette rencontre donnera lieu à une foire aux projets, un « mini Bologne » pouvant aboutir à des propositions de traductions, de cessions de droits et de coéditions. Certains de ces projets pourront être soutenus par l’Alliance par la suite.

En prolongement de l’atelier, des rendez-vous avec des éditeurs et des structures soutenant l’édition jeunesse ont été pris durant la Foire, permettant d’illustrer concrètement les réflexions menées les deux jours précédents, de mieux découvrir et comprendre les rouages et les mécanismes d’une foire comme celle de Bologne. Nous espérons que cet accompagnement permettra aux éditeurs de renouveler et pérenniser leur présence lors de cette foire… et qu’à terme, la littérature jeunesse africaine se positionne plus visiblement sur les marchés internationaux.

L’Alliance remercie très chaleureusement la Foire du livre de jeunesse de Bologne, la Fondation de France, le Centre national du livre et l’Institut français de Madagascar pour leurs soutiens, indispensables à la mise en place de cet atelier.

Les premières conclusions de cet atelier sont disponibles ci-dessous. Le compte-rendu complet de cet atelier est en cours de réalisation.

Découvrez l’article relatif à cet atelier, publié le 20 mai 2013 sur le blog PaperTiger.

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Le don de livres : un système à repenser ?, atelier tenu en 2013, Paris (France)

Si de nombreux débats et discussions sur le don de livres ont eu lieu, rares sont ceux qui ont pris en compte, en complément du point de vue indispensable des collectifs professionnels de bibliothécaires, celui des éditeurs et des libraires.

Cet atelier se fixe ainsi 3 objectifs principaux :
interroger les pratiques existantes et l’incidence de la « chaîne du don » sur la « chaîne du livre » du point de vue des bibliothécaires, des éditeurs et des libraires locaux ;
interroger, promouvoir et « compléter », le cas échéant, les outils de référence existants (entre autres la Charte du don de livres réalisée par l’association Culture et développement, en partenariat avec plusieurs structures et institutions) ;
proposer des alternatives réalistes et pérennes aux dons de livres « classiques », permettant nous l’espérons de nourrir et enrichir les pratiques actuelles, au regard de l’expérience des professionnels locaux.

L’Alliance remercie chaleureusement la Région Ile-de-France pour son soutien et sa confiance et la BULAC (Bibliothèque universitaire des langues et civilisations) pour son accueil dans ses locaux.

Les premières conclusions de cet atelier sont disponibles ci-dessous.

Découvrez aussi les effets par ricochet de l’atelier sur le don de livres :
un article sur Africultures, une émission sur RFI, un article dans le quotidien malgache L’Express de Madagascar...

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La bibliodiversité en marche dans l’espace hispanophone

Pays de parution : Mexique

Du 24 au 28 novembre 2012, les éditeurs du réseau hispanophone de l’Alliance se réuniront au Mexique, en marge de la Foire internationale du livre de Guadalajara.

Lors de ces rencontres, le coordinateur du réseau hispanophone, Juan Carlos SÁEZ, présentera d’abord les décisions prises lors de la réunion du CIEI (Comité international des éditeurs indépendants) en octobre 2012.
Ensuite, les éditeurs feront un état des lieux de la bibliodiversité dans leur pays depuis 2007 (quelles évolutions, quels freins, comment le numérique façonne-t-il l’édition indépendante, comment s’organisent les collectifs d’éditeurs, quels sont les chantiers prioritaires de l’Alliance pour les années à venir).
Les éditeurs travailleront ensuite en petits groupes sur des thèmes spécifiques (coéditions, numérique, politiques publiques...), pour dresser le programme d’actions du réseau pour les deux prochaines années et préparer la 3e édition des Assises internationales de l’édition indépendante de l’Alliance*.

Les éditeurs participeront par ailleurs au Forum Otra Mirada, organisé
conjointement par la FIL et la librerías Cálamo
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Enfin, le 28 novembre 2012, à 13h00, l’Alliance organise une table ronde en partenariat avec la FIL sur la « Mutation dans l’industrie du livre : les défis de la bibliodiversité ». Nous vous donnons ainsi rendez-vous à la Foire (salón José Luis Martínez), pour participer à cette discussion !

*La rencontre du réseau hispanophone inaugure les ateliers préparatoires de la 3e édition des Assises de l’Alliance (qui s’échelonneront en 2013 dans différents pays). La synthèse de ces ateliers sera faite en 2014, lors de l’Assemblée des alliés de l’Alliance.


Le compte-rendu de l’atelier est en cours de réalisation.

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Pourquoi des Assises internationales de l’édition indépendante 2012-2014 ?

« Dans un moment de transformations profondes, nous voulons nous réunir pour interroger nos pratiques, pour écouter d’autres agitateurs d’idées et intégrer de jeunes générations d’éditeurs partageant nos préoccupations. Considérant entre autres deux nouvelles donnes – l’émergence de nouveaux acteurs du numérique et la crise financière globale, nous souhaitons questionner notre rôle et réaffirmer les enjeux de la bibliodiversité.

C’est pourquoi, nous décidons de tenir les Assises internationales de l’édition indépendante qui se déclineront en une série d’ateliers préparatoires et thématiques menés en 2013, clôturée par une Assemblée des alliés (rencontre générale) en 2014. L’ensemble de ce processus aboutira à l’élaboration de :

• propositions et recommandations en faveur de la bibliodiversité à destination des pouvoirs publics ;

• pratiques coopératives et novatrices entre éditeurs indépendants, basées sur des principes équitables ;

• nouvelles formes de partenariats avec les autres professionnels de la chaîne du livre et de l’écrit se reconnaissant dans la bibliodiversité.

Réunissant plus de 100 éditeurs indépendants des cinq continents, les Assises internationales de l’édition indépendante sont une rencontre professionnelle, interculturelle et interlinguistique unique. Professionnels, pouvoirs publics, institutions et acteurs de la société civile, nous vous invitons à nous rejoindre pour faire vivre et renforcer ensemble la bibliodiversité. »

Paris, le 26 octobre 2012

par le Comité international des éditeurs indépendants :
Nouri ABID (Med Ali éditions, Tunisie),
Serge DONTCHUENG KOUAM (Presses universitaires d’Afrique, Cameroun),
Susan HAWTHORNE (Spinifex Press, Australie),
Hamid MEDHIPOUR (Forough Verlag, Allemagne),
Araken RIBEIRO GOMES (éditions Contra Capa, Brésil),
Juan Carlos SÁEZ (JC Sáez Editor, Chili)

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Observatoire de la bibliodiversité

Séquence 10 : le rôle de l’éditeur et du responsable éditorial

Un chef d’orchestre

  • Comme nous l’avons vu dans les séquences 1 et 2, l’emploi du mot « éditeur » concerne soit le directeur de la maison d’édition, soit le responsable éditorial, soit l’assistant d’édition. Ces personnes sont les chefs d’orchestre de l’ensemble des interventions qui ont lieu au cours de l’élaboration d’un manuel. Voici un schéma des intervenants qu’ils coordonnent.

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Les fonctions du chef d’orchestre

  • Le directeur de la maison d’édition et le responsable éditorial - qui peuvent être une seule et même personne dans les petites structures - s’occupent essentiellement de choisir ce qui va être publié, de prévoir budget et contrats, de définir la force de vente à mettre en œuvre et de lancer le projet de manuel. Quand l’équipe est formée et quand l’assistant éditorial se met au travail, ils supervisent le bon déroulement des opérations. Bien souvent, ils apportent leur aide et font eux-mêmes de l’édition. Voici leurs différentes fonctions dans la phase éditoriale « amont ».

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Les interactions du chef d’orchestre

  • En dehors de cette phase « amont » qui aboutit à la création de la charte éditoriale, ils endossent un rôle de superviseurs et se consacrent aux autres secteurs impliqués dans la publication d’un manuel (à savoir la fabrication et la commercialisation, et, en amont, les aspects juridiques et financiers). Ils sont ainsi amenés à être en contact avec tous les intervenants de la publication d’un manuel, dont voici la liste.

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Séquence 11 : créer un concept, faire une charte éditoriale

Le concept du manuel

  • L’élaboration du concept du manuel est le cœur de cette phase et devrait faire l’objet d’une formation à elle seule. Dans certaines maisons d’édition qui ont une longue tradition dans le scolaire, l’éditeur ne participe à l’élaboration de la structure du manuel et de chaque chapitre que de manière secondaire. Le directeur d’ouvrage et l’équipe d’auteurs sont tellement au fait des réalités de l’édition qu’ils savent eux-mêmes transformer leur expérience de professeurs en un manuel pour des classes d’élèves avec lesquels ils ne seront pas en contact. L’éditeur recueille et valide leurs réflexions.
  • Dans les grandes maisons, leur travail est ensuite pris en main par le service du marketing, qui va tester un chapitre auprès de professeurs. Au préalable, le service du marketing aura fait une étude de marché, puis il livrera un rapport complet sur le marché et les caractéristiques des manuels en circulation. Dans les maisons d’édition plus petites ou n’ayant pas une tradition scolaire, l’éditeur (directeur de la maison ou responsable éditorial) doit lui-même faire une étude de l’existant. Il faut également, la plupart du temps, qu’il élabore en grande partie lui-même la structure du manuel et des chapitres, qu’il les propose aux auteurs qui les valident ou les corrigent.
  • Pour ce faire, l’éditeur s’entoure d’un directeur éditorial, d’auteurs, d’un assistant éditorial parfois, mais surtout de livres : rien ne remplace la connaissance des manuels scolaires existants, dans son pays ou dans d’autres pays, quand on veut en publier. Regarder ce qui est publié, regarder ce qui se vend, demander à des professeurs comment ils trouvent ces manuels, étudier leur format, leur pagination, la manière dont ils traitent le programme, la structure d’un chapitre, la proportion de textes et d’images est un bon point de départ pour avoir une idée de ce qu’on peut faire. Il faut également connaître le programme mais aussi quelles en sont les difficultés pour les professeurs, ce pour quoi ils auront besoin d’être guidés, ce qui va devoir être abondamment traité dans le manuel. En fonction de l’analyse de l’existant et des besoins, on élabore un projet qui répond aux attentes qu’on a pu discerner.

Le chapitre test

  • Le chapitre test est un premier chapitre rédigé selon les termes d’une première charte éditoriale et d’une première maquette, qui sera ensuite soumis à l’examen de professeurs.
  • C’est le service du marketing, quand il en existe un, qui s’occupe de cela. Cela permet de s’interroger sur le concept élaboré par l’éditeur, de le modifier en fonction des attentes des professeurs et de le valider avant que la rédaction du manuel soit véritablement lancée.
  • Bien souvent, le calendrier ne permet pas de faire ce test avant que les auteurs aient rédigé leurs manuscrits et on le fait en parallèle de l’édition du manuel. On doit alors ajuster le travail en cours pour tenir compte des résultats du test.

La charte éditoriale

  • On l’appelle aussi cahier des charges. C’est un document qui récapitule, à l’attention des auteurs et de l’assistant éditorial essentiellement, l’ensemble des caractéristiques de forme et de contenu du manuel. La charte éditoriale détaille des spécifications pédagogiques aussi bien que techniques et définit même la procédure d’élaboration du manuel et le calendrier. Quand le calendrier le permet, un premier chapitre test est réalisé ; la charte éditoriale s’appuie alors sur celui-ci, qui, une fois validé, sert de modèle aux autres. Elle est conçue par l’éditeur. Elle marque le lancement du manuel, après une phase de réflexion, d’élaboration du projet, de formation des équipes et de test du projet dont elle est le résultat.
  • C’est un document de cinq à dix pages. Il présente :
    • la liste des auteurs, avec leurs coordonnées, leur fonction professionnelle actuelle et passée, leur statut dans l’équipe ;
    • la liste des intervenants de la maison d’édition et leur fonction ;
    • l’esprit de la réforme et l’esprit du manuel ;
    • la démarche du manuel en conséquence ;
    • le format, la pagination, les couleurs, la couverture ;
    • la structure du manuel (sommaire détaillé) ;
    • la structure d’un chapitre modèle. Si ce chapitre a pu être fait au préalable, il est fourni avec la charte, sinon il faut détailler la structure du chapitre et exposer clairement ce qui est demandé à l’auteur (on peut par exemple préciser que « Les titres des chapitres ne reprennent pas l’intitulé du programme », que « Le début du chapitre est une mise en activité fondée sur un court exercice d’observation, [qu’]il faut y présenter trois ou quatre questions sur une figure qu’il faut observer », etc.) ;
    • la répartition des chapitres par auteur ;
    • le calendrier de remise des chapitres et des différentes interventions.
  • On ajoute dans la charte, ou en annexe, des indications techniques et éditoriales pour les auteurs, qui concernent le mode de remise des manuscrits, la rédaction et les images : souci de clarté, phrase simple, calibrage respecté…, mais aussi des précisions comme « Remettre son manuscrit dans un fichier Word unique, intitulé ainsi : CO1 », « Donner les références très précises des images ou leur dessin, selon ce modèle : … », etc.

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Séquence 12 : le rôle de l’assistant éditorial

Un rôle essentiel

  • C’est l’assistant éditorial (communément appelé « éditeur ») qui assure le suivi éditorial du manuel. Son travail sur les manuscrits implique une collaboration avec différents intervenants.

  • Outre la collaboration avec les auteurs, dont nous détaillons ci-dessous les principales difficultés, il prend en charge la concertation avec le graphiste (préparation de copie pour la mise en pages et pointage essentiellement) et la fabrication (sur les images notamment). Il travaille également avec le correcteur et s’occupe des documents. (Voir également à ce sujet « Éditer, c’est créer » dans la séquence 1, ainsi que la séquence 2.)

Les tâches de l’assistant éditorial

  • L’assistant éditorial est au cœur de l’élaboration du contenu et de la forme interne du manuel. Il adapte les manuscrits et dirige le travail des intervenants qui vont apporter leur contribution au manuscrit initial. En effet, les manuscrits des auteurs vont être transformés de multiples fois avant de devenir des chapitres publiés et c’est l’assistant éditorial qui supervise les opérations et les interactions entre les différents intervenants. Voici l’ensemble des tâches que prend en charge l’assistant éditorial.

  • Dans les petites structures, l’équipe d’auteurs est en général récente, et l’assistant éditorial chargé du suivi de l’ouvrage aura bien souvent un rôle de rédacteur lui-même, corrigera et amendera le texte, travaillera avec les auteurs de manière étroite, car ceux-ci n’auront pas encore l’habitude de rédiger un manuel et ce sera à l’éditeur de les former, voire parfois de s’y substituer. Souvent, même s’il y a un directeur d’ouvrage, celui-ci n’a pas assez d’expérience pour partager avec l’éditeur le travail de supervision du manuel.

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Séquence 13 : les outils de l’assistant éditorial

Coordonner les calendriers

  • L’assistant éditorial collabore avec une équipe d’intervenants dont chacun a un rôle précis et c’est lui qui organise leur travail et le valide. Sa difficulté principale est donc d’arriver à accorder les calendriers de chacun, pour que le maquettiste ait du travail en continu, que le correcteur (souvent une correctrice) ne doive pas relire tout d’un coup, etc. Il doit veiller à étaler les remises des travaux de chacun et c’est parfois un véritable casse-tête.
  • Un tableau de suivi des étapes d’élaboration du manuel est indispensable pour ne rien oublier. Il peut prendre la forme d’un rétroplanning. Sur un tableau Excel, les parties et chapitres du manuel sont listés dans une colonne et les différentes étapes qu’ils doivent parcourir sur une ligne. Chaque étape contient des dates de début et de fin, calculées en fonction du bon à tirer (BAT). Chaque semaine, un point est fait avec les dates réelles, par élément du manuel, du début et de la fin de l’étape. Cela permet de vérifier le nombre de manuscrits en cours de rédaction, en cours de mise en pages, en cours de correction, les manuscrits que l’on a commencé à illustrer, etc. Voici un exemple de rétroplanning.

Le chemin de fer

  • Autre outil indispensable de l’éditeur : le chemin de fer. Un chemin de fer est un document sur lequel figure à la queue leu leu toutes les pages d’un livre, et où la page de droite et la page de gauche en vis-à-vis sont accolées. Cela constitue une sorte de train avec des wagons, d’où le nom. Il permet de vérifier l’alternance page de droite/page de gauche et de visualiser la répartition des illustrations, ainsi que de contrôler la pagination de l’ouvrage.
  • Dans le scolaire on préférera utiliser un tableau Excel qui reprend l’intégralité des parties et chapitres du manuel, avec un suivi automatique du foliotage : on liste dans le tableau les différentes parties du manuel, comme un sommaire, et on y associe un nombre de pages. Cela permet de s’assurer que chaque partie du manuel contient le nombre requis de pages et commence au bon endroit (en effet, dans un manuel, on commence souvent les chapitres toujours sur la même page, paire ou impaire et il faut donc contrôler le folio). Cela permet aussi, quand ce nombre de page ou ce folio bouge pour un chapitre, de surveiller l’impact sur les autres chapitres et sur la pagination totale du manuel.
  • D’une manière générale on a tendance, au cours de l’édition d’un manuel, à avoir besoin de plus de pages que ce qu’on avait prévu. Si on a fait un chemin de fer en utilisant le maximum de pages possible par rapport aux contraintes de l’impression, on risque de se trouver coincé. Il vaut donc mieux garder une réserve quand on crée le chemin de fer ; par exemple, pour un ouvrage de 96 pages, composés de 2 cahiers de 48 pages à l’impression, il vaut mieux faire un chemin de fer sur 90 pages et compter 6 pages blanches de réserve.

Suivi de l’iconographie

  • Un troisième outil indispensable pour les manuels de collège et lycée : un tableau de suivi de l’iconographie. Ce tableau nomme chaque image (dessins, photos…) et précise à quel stade en est la commande et quel est le crédit (pour les photos).
  • Cela permet de suivre avec précision les étapes de l’illustration, ce qui est essentiel quand on a recours a des dizaines d’images. Voici un exemple de tableau de suivi de l’iconographie.

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Séquence 14 : comment et avec qui l’éditeur prépare-t-il le manuscrit ?

L’assistant éditorial et les auteurs

  • Quand il y a un directeur d’ouvrage, celui-ci peut prendre en charge les relations avec les auteurs et leur demander les modifications qui s’avèrent nécessaires dans leurs manuscrits, voire corriger les manuscrits lui-même. Si les corrections auxquelles procède le directeur d’ouvrage sont pertinentes, cela peut enrichir le manuel : les autres auteurs sont alors des rédacteurs d’un premier manuscrit que le directeur d’ouvrage va reprendre, mettre en forme et harmoniser à son goût, ce qui va garantir l’uniformité et la cohérence du manuel. Ce travail allège d’autant celui de l’assistant éditorial, qui quand il n’y a pas de directeur d’ouvrage doit se charger lui-même de l’harmonisation des différents chapitres. Il faut cependant avoir prévu ce cas de figure dans le contrat, car le manuscrit d’un auteur est censé être respecté. Sinon, les auteurs mécontents pourraient se retourner contre l’éditeur qui laisserait un directeur d’ouvrage ou un assistant éditorial reprendre intégralement leurs manuscrits. Dans ce cas, l’auteur est appelé « contributeur ». Il en est de même en cas de défaillance de l’auteur : on peut faire reprendre son travail par quelqu’un d’autre, mais il faut l’avoir mentionné au préalable dans le contrat.
  • Quand le directeur d’ouvrage a choisi les auteurs, il existe un risque que celui-ci prenne trop de libertés avec le travail des auteurs, refasse ce qu’ils ont réalisé, rédige de nouveau des parties, etc., alors que ce qu’ont produit les auteurs est de bonne qualité. Simplement, il a une idée différente de ce qu’il convient de faire, ou a du mal à travailler en équipe et il lui est plus simple de s’arroger un droit de correction. L’assistant éditorial lui-même peut-être tenté de reprendre massivement le travail des auteurs. Outre que cela fait travailler plusieurs personnes à la même chose, alors que le calendrier est déjà très serré, cela perturbe le travail des auteurs car ceux-ci ne reconnaissent plus leurs manuscrits et se déresponsabilisent, voire ne travaillent plus sur le contenu. Il n’est pas facile pour un auteur de voir son manuscrit transformé, corrigé et modifié par quelqu’un d’autre. Quand cela s’avère nécessaire, il faut le faire avec délicatesse et sans évincer l’auteur. Il faut toujours prendre soin de l’associer au travail qui est fait sur son manuscrit, lui demander son avis, etc.
  • L’excès inverse est de laisser les auteurs prendre en charge la conception du manuel sans intervenir autrement que comme assistant des auteurs. Hormis dans certaines grandes maisons où les équipes sont rodées et travaillent en autonomie, l’assistant éditorial est la seule garantie que le contenu et la présentation du manuel vont respecter le concept initial, la maquette prévue, les résultats du test et les attendus d’un manuel scolaire. Il faut donc qu’il prenne toute sa place, qu’il n’hésite pas à tout contrôler et à intervenir si quelque chose ne correspond pas à ce qu’on attend du manuel final. Très souvent, les auteurs tiennent beaucoup à conserver leurs manuscrits tels qu’ils les ont imaginés et ont du mal à tenir compte des contraintes de la maquette (trop de texte, trop d’images car on veut « tout mettre »), du niveau des élèves (manuscrit trop difficile car on veut aller le plus loin possible). Ils leur est difficile de faire des choix et l’assistant éditorial doit être ferme pour que le manuel reste conforme à ce qui a été prévu. Sinon, on est obligé d’augmenter le nombre de pages, le format, les marges rétrécissent, et finalement l’aspect visuel du manuel, qui demeure primordial, en pâtit (voir « L’aspect physique du manuel » dans la séquence 4).
  • Autre difficulté : nombre de bons professeurs ont développé une technique d’enseignement qui fonctionne très bien dans leur classe mais ne savent pas du tout comment transmettre leur pratique au travers d’un manuel qui a pour caractéristique d’être utilisé par un professeur qu’ils ne connaissent pas, dont ils ignorent le niveau de formation et les capacités professionnelles, et par des élèves qu’ils n’ont pas en face d’eux. Ces auteurs rendent alors un manuscrit confus, tout au long duquel on doit être guidé si on veut arriver à suivre. Or, ces auteurs ne seront pas là pour expliquer aux professeurs comment utiliser le manuel et, même s’il existe un livre du professeur pour cela, il faut tenir compte du besoin de clarté du professeur qui doit avoir une compréhension spontanée du manuel sans être obligé de lire son « mode d’emploi ». Il faut alors que l’assistant éditorial soit ferme et fasse reprendre le manuscrit jusqu’à ce qu’il ait le niveau requis, quitte à lui faire perdre de la valeur. Les tests d’utilisation du manuel que l’on pratique avec des professeurs, ou même en classe avant parution, permettent de contrôler cela.

L’assistant éditorial et le correcteur

  • Le correcteur s’assure que la syntaxe, l’orthographe et la grammaire sont respectées. Il est aussi un relecteur, c’est-à-dire qu’il prend garde au sens de ce qu’il lit et relève ainsi nombre de problèmes que les auteurs et l’assistant éditorial, pris dans le feu de l’action, ne voient plus. Il relit intégralement les chapitres à plusieurs reprises (au moins deux) et traque les coquilles, les fautes et les aberrations liées aux diverses manipulations faites sur les manuscrits. Arrivant en fin d’étape, après toutes les autres interventions, la correction est souvent réalisée à la va-vite. C’est pourtant un moment essentiel qui met parfois au jour de véritables problèmes qui ont échappé à la vigilance de l’assistant éditorial : phrases coupées à la mise en pages, légende d’images erronée, titre absent ou sans rapport avec le document, etc. L’éditeur communique avec le correcteur par un système de signes de correction. Ce système a pour principe de montrer en marge ce qui doit être repris, pour que ce soit bien visible et qu’on puisse « pointer », c’est-à-dire vérifier que le maquettiste a bien pris en compte toutes les modifications. L’assistant éditorial valide ou efface ce que demande le correcteur, règle les questions qu’il soulève avec l’auteur ou le directeur éditorial, puis transmet la copie au maquettiste qui va intégrer les demandes de corrections. Il pointe ensuite les corrections. Voici un récapitulatif des signes de correction, issu du Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale française.

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L’assistant éditorial et les documents

  • L’assistant éditorial travaille enfin sur les documents ; il consulte d’abord ce que l’auteur a demandé ou proposé comme document puis soit il commande un document existant, soit il fait créer le document nécessaire. Il choisit donc l’ensemble des documents qui accompagnent le cours :
    • cartes en géographie ;
    • photos d’expériences en physique-chimie ;
    • planches anatomiques et images de nature en biologie ;
    • extraits de textes de littérature en français ;
    • extraits de textes de philosophes en philosophie ;
    • extraits d’articles et de textes d’économistes en économie ;
    • dessins pour les exercices dans les petites classes ;
    • photos illustratives ;
    • dessins illustratifs, etc.
  • Les textes : en général, les textes sont commandés, aux éditeurs de livres ou de revues et journaux à qui ils appartiennent. C’est le service administratif qui s’occupe généralement de ces commandes et qui suit les arrivées des autorisations sur un tableau, ainsi que l’envoi des exemplaires du livre et le règlement des factures. Une règle à ne pas oublier quand on commande un texte : il faut respecter celui-ci et donc ne pas le retoucher. Le respect du droit d’auteur impose de ne pas transformer un texte que l’on commande (excepté en le coupant). Sinon, il faut demander à l’auteur du texte son autorisation. Voici un exemple de commande.
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  • Les dessins et les cartes : ils sont commandés à des illustrateurs et cartographes préalablement choisis. Il est important de discuter avec eux du planning des remises et du mode de réception des images. Par exemple, si les dessinateurs dessinent de manière traditionnelle, sur du papier, il faut prévoir de scanner les images et il vaut mieux le savoir au préalable. Il est souvent préférable pour l’éditeur que les dessinateurs scannent leur dessin, même s’ils l’ont d’abord réalisé sur papier. Il leur est alors possible de le retoucher par exemple, tâche qui incombe sinon au maquettiste. Cela permet aussi de prévoir le texte, s’il y a lieu, sur un calque à part, au lieu de l’inscrire directement sur l’image. Le texte est généralement soumis à de nombreuses corrections et on peut ainsi aisément le modifier. Il est indispensable de demander d’abord un brouillon au dessinateur, pour ne pas avoir à commander une autre image si celle-ci ne convient pas. Il est également judicieux de commander des formats d’images beaucoup plus grands que la taille des images telles qu’elles figureront dans le manuel : rétrécir une image permet d’augmenter la précision du trait et la rend plus belle et plus distincte. En outre, si des corrections doivent être apportées, ce sera beaucoup plus facile sur une image de grande taille. Enfin, il vaut toujours mieux demander trop que pas assez : on peut détourer un détail d’une image si on ne veut plus conserver que ce détail par exemple, mais il est difficile d’ajouter un fond qui n’aurait pas été dessiné.
  • Les photographies : hormis les photos d’expériences scientifiques, qui doivent souvent être réalisées pour le manuel (à moins qu’on en trouve sur des sites spécialisés), les photographies sont la plupart du temps commandées à des agences ou à des photographes. De nombreux sites d’agences permettent de chercher et de commander des images d’art, de biologie, etc. : Corbis, AKG, Magnum, Biosphotos. Pour des photos à faible coût et libres de droits utilisables commercialement, on préfèrera Fotolia. Pour les reproductions d’œuvres d’art, il faut toujours bien tenir compte du fait que commander un fichier d’image à une agence ne veut pas dire qu’on a acquis les droits de reproduction de l’œuvre photographiée, qui sont à demander à l’artiste ou à ses ayants droit. Tous les fichiers des photographies doivent être commandés au moins en 300 ppp ou dpi, résolution indispensable pour l’impression papier. Ces photos doivent (normalement !) également être photogravées à la taille à laquelle elles sont utilisées pour un bon rendu d’impression.
  • Une difficulté importante dans ces différentes opérations, que ce soit la correction ou la commande des documents, réside dans l’estimation du moment où il convient de les effectuer : on a tendance à reporter au maximum la correction pour qu’elle intervienne quand les chapitres ont déjà un degré de réalisation proche du stade final, et à lancer la création des cartes et dessins quand la mise en pages des chapitres est déjà bien avancée. De même, on essaie de demander les droits de reproduction des textes et les fichiers des images quand on est sûr de les utiliser. Mais, si on diffère exagérément ces différentes opérations, on se retrouve en fin de conception du manuel avec une somme trop importante de choses à commander et à corriger. Il faut donc s’obliger à entamer ces activités à un moment où le chapitre est encore en cours, quitte à annuler certaines commandes, à devoir refaire la correction, etc.
  • L’assistant éditorial, enfin, commande, valide et rassemble tous les travaux des différents intervenants (images, texte, correction, mise en pages…) et fait en sorte que chaque élément concorde avec les autres. Ainsi, il va proposer à l’auteur de changer une question concernant une image parce que celle qu’il aura trouvée ne correspond pas à ce qui avait été initialement demandé par l’auteur, une correction dans un chapitre va se répercuter dans un autre chapitre, la mise en pages va exiger que l’auteur procède à des coupes, que l’illustrateur recadre son image en portrait et non plus en format paysage, etc. En fin de conception, c’est l’assistant éditorial qui va, avec les folios définitifs, remplacer les renvois par des folios exacts. C’est aussi lui qui harmonise l’ensemble et veille à ce que les proportions de chaque élément dans chaque chapitre soient cohérentes : pas trop d’images ou de texte dans un chapitre par rapport à un autre, pas d’images en double dans deux chapitres, texte et exercices d’un niveau de difficulté progressif tout au long du manuel, etc.

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