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L’Alliance

L’Alliance au Forum social mondial de Mumbai, 2004

Pays de parution : Inde

Organisé pour aider à la constitution d’un réseau d’éditeurs indépendants indiens, l’atelier sur l’édition indépendante, animé par Indu Chandrasekhar, a tenu toutes ses promesses...

Une quarantaine de personnes ont participé à l’atelier.

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2 ateliers (sur la littérature jeunesse et les typographies) & 1 rencontre sur les politiques publiques du livre au Salon international du livre d’Abidjan (Côte d’Ivoire), 13-20 mai 2019

Dans le cadre du SILA (15-19 mai 2019), l’Alliance organise un atelier sur la littérature jeunesse (13 au 17 mai), suivi d’un atelier sur la typographie et les ressources numériques libres (18 au 20 mai). Ces ateliers réuniront 30 éditeurs d’une quinzaine de pays d’Afrique francophone mais aussi d’Haïti, de Madagascar, de France et du Portugal. Le déroulé et le contenu de ces ateliers, conçus avec les éditeurs pour qu’ils répondent à leurs attentes et besoins, est à découvrir ici.

Le 17 mai, l’Alliance organise au sein du SILA des échanges B2B avec l’ensemble des professionnels présents : un temps dédié aux achats et ventes de droits entre éditeurs – afin de susciter, favoriser et renforcer les relations professionnelles, les cessions de droits et les coéditions.

En avant-première, l’Alliance lancera pendant le SILA une analyse inédite des politiques publiques du livre en Afrique subsaharienne et Madagascar réalisée par l’universitaire Luc Pinhas. Fruit d’une collecte de données menée dans 12 pays de la région entre juin 2017 et décembre 2018 par Serge Dontchueng Kouam (Presses universitaires d’Afrique), les résultats de ce travail seront présentés lors d’une rencontre sur les politiques publiques du livre le jeudi 16 mai.

Ces ateliers et rencontres marquent les premiers jalons des Assises internationales de l’édition indépendante 2019-2021 : « Repenser l’édition indépendante, célébrer la bibliodiversité » !

Les politiques publiques du livre : un chantier prioritaire des Assises internationales de l’édition indépendante 2012-2014 qui aboutit en 2019 - en lire plus ici !
L’analyse transversale des politiques publiques du livre en Afrique subsaharienne et à Madagascar sera imprimée spécialement pour le SILA d’Abidjan. Dès juin 2019, la revue Bibliodiversity publiera un numéro consacré aux politiques publiques du livre, comprenant les analyses transversales des politiques publiques du livre en Afrique subsaharienne et en Amérique latine, des articles sur les politiques publiques du livre en Europe et en Amérique du Nord, des témoignages de professionnels du monde arabe… disponible en ligne ici dès juin 2019 !

Les activités menées au SILA sont soutenues par l’AFD, l’OIF et la DDC Suisse ; elles sont organisées en partenariat avec l’Assedi (Association des éditeurs ivoiriens) et les éditeurs ivoiriens membres de l’Alliance.

Vidéo des ateliers - Assises internationales de l’édition indépendante (2019-2021) - Abidjan, mai 2019

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3 mots pour 2018 !

Indépendance, diversité et solidarité !

L’équipe de l’Alliance vous souhaite une très belle année 2018.

Le programme d’actions 2018 sera prochainement disponible sur le site de l’Alliance.

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7e Sommet des collectifs nationaux hispanophones et rencontre du réseau hispanophone de l’Alliance (en marge du MICA, Argentine), 3-7 septembre 2015

En marge du MICA (Mercado de industrias culturales de Argentina), 20 éditeurs d’Argentine, de Bolivie, du Chili, de Colombie, d’Espagne, des Iles Canaries, du Mexique, du Pérou et d’Uruguay se réuniront à Buenos Aires, grâce aux soutiens du MICA, de la Chambre du livre d’Argentine et des éditeurs argentins membres de l’Alliance. À l’ordre du jour de la réunion : la mise en œuvre des 80 recommandations en faveur de la bibliodiversité dans les pays d’Amérique latine et en Espagne, l’élaboration d’une cartographie des politiques publiques en Amérique latine…
Les éditeurs participeront également aux activités du MICA : échanges de droits, journées dédiées à la coédition, tables rondes sur la concentration éditoriale et la bibliodiversité

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5 pôles principaux d’activités

Les activités de l’Alliance découlent des orientations définies collectivement par les éditeurs, qui s’organisent en 5 pôles principaux :
1. Animation d’un réseau international et interculturel d’éditeurs indépendants
2. Développement d’un Observatoire de la bibliodiversité : recherches, analyses, outils de mesure et centre de ressources sur la bibliodiversité
3. Organisation et animation de rencontres et d’ateliers internationaux et thématiques, renforcement des capacités par l’échange entre pairs, notamment via le Labo numérique de l’Alliance
4. Appui aux partenariats éditoriaux internationaux (coéditions solidaires, traductions, cessions de droits)
5. Mise en œuvre d’actions de plaidoyer en faveur de la liberté d’éditer, de l’édition indépendante et de la bibliodiversité

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Présentation

L’Alliance internationale des éditeurs indépendants est un collectif professionnel qui réunit plus de 800 maisons d’édition indépendantes présentes dans 60 pays dans le monde. Créée sous forme d’association en 2002, elle s’articule en 6 réseaux linguistiques (anglophone, arabophone, francophone, hispanophone, lusophone et persanophone) et en groupes thématiques. Les membres de l’Alliance sont des maisons d’édition et des collectifs d’éditeur·rices nationaux.
L’ensemble des activités de l’Alliance tendent à promouvoir et à faire vivre la bibliodiversité (la diversité culturelle appliquée au monde du livre).

Dans le cadre de ses missions, l’Alliance a ainsi créé un Observatoire de la bibliodiversité, qui rassemble les recherches, analyses et outils produits au sein de l’Alliance, à destination des professionnel·les et des pouvoirs publics. L’Observatoire a pour objectifs d’évaluer et de renforcer la bibliodiversité dans les différentes régions du monde.
Par ailleurs, l’Alliance organise et anime des rencontres professionnelles internationales et des ateliers thématiques (par exemple sur l’édition jeunesse, sur le numérique…) permettant aux éditeur·rices indépendant·es de différents continents d’échanger et d’initier des collaborations. Ces rencontres favorisent le renforcement des capacités par l’échange entre pairs, dimension développée notamment autour de l’édition numérique dans le cadre du Labo numérique.
L’Alliance soutient également des projets éditoriaux internationaux (coéditions solidaires, traductions, cessions de droits…), pour une plus grande circulation des textes et un accès aux livres le plus équitable possible pour les lecteur·rices.

En 2022, l’Alliance a lancé une initiative inédite : la première édition de Babelica, le salon international de l’édition indépendante, qui se déroule une fois par an en ligne, le 21 septembre (Journée internationale de la bibliodiversité).

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L’Alliance, mode d’emploi

L’Alliance a adopté une organisation interne originale, respectueuse à la fois des principes démocratiques et du fonctionnement d’un réseau international. L’aventure de l’Alliance repose avant tout bien entendu sur les éditeur·rices membres, représenté·es par le Comité international des éditeur·rices indépendant·es (CIEI), mais aussi sur un Bureau – garant du respect des décisions prises par les éditeur·rices – et d’une équipe permanente.

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11 éditeurs d’Australie, Afrique du Sud, Bulgarie, États-Unis, Inde, Iran, Royaume-Uni, Syrie et Turquie réunis à Istanbul (Turquie), 11-14 juin 2015

Pays de parution : Arménie, Bulgarie, Iran, Syrie, Turquie

Les éditeurs membres du réseau anglophone de l’Alliance se retrouveront à Istanbul du 11 au 14 juin, aux côtés de confrères européens, iraniens et syriens, pour une rencontre interculturelle autour des enjeux suivants : état des lieux du paysage éditorial des différents pays, meilleure connaissance mutuelle des catalogues des éditeurs indépendants présents, mise en place de projets éditoriaux entre les éditeurs de ces différents pays, échanges et discussions sur l’édition numérique et la liberté d’édition au sein des maisons d’édition.

Cette rencontre est organisée grâce au soutien des éditions Metis Publishers (Turquie), avec le concours de la Chamber of Mechanical Engineers, de Turkish Publishers Association, de Hrant Dink Foundation, de l’UNESCO Melbourne City of Literature.

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Dates clés de l’Alliance

• Rencontre de Gijón (Espagne), 2000 (à l’initiative de 4 éditeurs hispanophones, en réaction à l’irruption de multinationales espagnoles en Amérique latine)
• Création par un petit groupe d’éditeurs et par Étienne Galliand – ancien directeur et salarié de l’association – du projet de l’Alliance, 2001
• Rencontre de Paris (France), 2001 (à quelques jours de la Déclaration universelle sur la diversité culturelle de l’UNESCO)
• Création de l’association de loi 1901 « Alliance des éditeurs indépendants, pour une autre mondialisation » (siège social situé à Paris), 2002
• Rencontre de Dakar (Sénégal), 2003 (Déclaration des éditeurs indépendants et solidaires)
• Rencontre de Guadalajara (Mexique), 2005 (Déclaration des éditeurs indépendants du monde latin)
• Assises internationales de l’édition indépendante à Paris (France), 2007 (Déclaration internationale des éditeurs indépendants pour la protection et la promotion de la bibliodiversité)
• Changement de nom de l’association, qui devient Alliance internationale des éditeurs indépendants, 2008
• Création du Comité international des éditeurs indépendants (CIEI), 2009
• Assises internationales de l’édition indépendante – ateliers préparatoires et rencontre de clôture au Cap (Afrique du Sud), 2012-2014 (Déclaration internationale des éditeurs et éditrices indépendants, pour faire vivre et renforcer ensemble la bibliodiversité et 80 recommandations & outils en faveur de la bibliodiversité)
• Création de l’Observatoire de la bibliodiversité, 2016
Cartographie des politiques publiques du livre en Afrique et en Amérique latine, 2020
• Assises internationales de l’édition indépendante de Pampelune-Iruñea, 2021 (Déclaration de Pampelune-Iruñea « Pour une édition indépendante décoloniale, écologique, féministe, libre, sociale et solidaire »)
Guide des bonnes pratiques, 2022
• Première édition de Babelica, 2022

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Observatoire de la bibliodiversité

Politiques publiques du livre en Afrique subsaharienne/Madagascar : analyse à mi-parcours, avril 2018

Lors des Assises de l’édition francophone (Salon du livre de Genève), le 25 avril 2018, Serge Dontchueng Kouam (Presses universitaires d’Afrique au Cameroun) a présenté un bilan à mi-parcours des données récoltées sur les politiques publiques du livre dans 11 pays d’Afrique subsaharienne/Madagascar.

Consultez ici les premiers éléments d’analyse issus de cette récolte de données, sur les 6 axes suivants :
1/ Liberté d’expression et libre accès à l’information
2/ Politiques publiques de soutien au livre
3/ Dispositions fiscales et mesures de réglementation du marché
4/ Normes internationales et identification du livre
5/ Environnement socio-économique et structuration du secteur du livre
6/ Propriété intellectuelle

L’analyse complète des données récoltées ainsi que les cartographies les illustrant seront prêtes en juin 2019, en ligne dans l’Observatoire de la bibliodiversité. L’analyse est réalisée par Luc Pinhas (Maître de conférences à l’Université Paris 13-Villetaneuse et responsable du Master « Commercialisation du livre » ; auteur notamment d’Éditer dans l’espace francophone), en collaboration avec Serge Dontchueng Kouam.

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Don de livres : la Côte d’Ivoire rompt l’accord passé avec le SNE / Electre, 25 avril 2018

En juin 2017, le ministère de la Culture de Côte d’Ivoire et le Syndicat national de l’Édition française (SNE) signait une convention, dont un des axes reposait sur une opération de don de livres français à destination des bibliothèques de Côte d’Ivoire. L’Alliance et l’AILF avaient alors réagi, insistant sur les impacts de cette opération pour la chaîne du livre ivoirienne et la bibliodiversité, dans un communiqué conjoint à lire ici.

En marge du Salon du livre de Genève, le 25 avril 2018, le ministère de la Culture ivoirien rompt l’accord passé avec le SNE, comme l’explique l’article publié par ActuaLitté.

Extrait de l’article, à retrouver dans son intégralité ici :
« Nous travaillons dans un monde très sensible : l’industrie du livre - et je le sais, je suis écrivain moi-même - a besoin de soutiens locaux. Autant acheter des livres sur place, pour répondre aux besoins [...] Par mesure de prudence, d’une part, mais surtout par respect pour la chaîne du livre en Côte d’Ivoire, nous avons préféré mettre un terme à cet accord, avant qu’il ne se concrétise » indique le ministre de la Culture ivoirien, M. Maurice Bandaman.

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Salon de l’Écrit et du Livre en Langues Africaines (SAELLA), Conakry, 23-25 avril 2018

La deuxième édition du SAELLA, sous le thème « Langues africaines, vecteur d’intégration et de développement » se tiendra à Conakry, dans le cadre des 72 heures du livre, et en clôture de Conakry, capitale mondiale du livre 2017.
Le SAELLA est organisé par le collectif Afrilivres.

Retrouvez ici les conclusions de la première édition du SAELLA (Bamako, janvier 2016).

SAELLA 2018

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L’industrie africaine du livre, rapport de l’USAID-Global Book Alliance et ADEA (GTLME), Abidjan (Côte d’Ivoire), janvier 2018

Lire ici le rapport de l’atelier sur « l’industrie africaine du livre », organisé par l’Alliance mondiale du livre (USAID-Global Book Alliance) et l’ADEA (GTLME) à Abidjan (Côte d’Ivoire) en janvier 2018.
L’atelier réunissait entre autres 79 acteurs clés de l’industrie africaine du livre issus de 22 pays africains.
Pour en savoir plus.

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Acte de censure contre la maison d’édition indépendante Txalaparta (Pays basque), 1er mars 2018

Les éditeurs de l’Alliance dénoncent la censure de l’ouvrage El desarme, la vía vasca d’Iñaki Egaña (coédition des éditions Txalaparta avec le journal Gara et le média Mediabask), lors de sa promotion sur la radio-télévision basque.

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Quelle liberté d’éditer pour les éditeurs indépendants ? Étude initiée et coordonnée par l’Alliance, 2018-2020

Une étude inédite sur la liberté d’éditer à paraître en juillet 2020, initiée et coordonnée par l’Alliance !

Une enquête sociologique menée par Anne-Marie Voisard, chercheuse québécoise et sociologue du droit et rédigée par Philippe Chibani-Jacquot ; une partie historique réalisée par Jean-Yves Mollier, historien français.

Si, depuis la création de l’Alliance, les éditeurs – garants de la liberté d’expression aux côtés des journalistes, auteurs, blogueurs, libraires, artistes… – ont toujours alerté sur les phénomènes de censure à l’œuvre dans certains pays, nous constatons depuis quelques années de nouvelles formes d’atteintes à la liberté d’expression – notamment dans un contexte où les pressions et les limitations qui s’exercent sur la parole publique se renforcent. Après le vent de liberté espéré lors des révolutions du monde arabe, les séries d’attentats en Afrique, en Europe et dans le monde arabe fragilisent à nouveau la parole : une perte de repères et de sens qui amène à se réinterroger sur les espaces de liberté, sur la portée des mots et des supports qui les véhiculent.

La liberté d’édition est une « catégorie » de la liberté d’expression, qui peut prendre des formes variées et utiliser des supports différents. La liberté d’édition relève de la liberté de choisir un auteur, de retenir ou de commander des textes, de les mettre en forme et de les publier, de les diffuser et de les commercialiser – ensemble des activités au cœur même du métier d’éditeur. Et ce sont précisément les mises en danger de la liberté d’éditer que l’Alliance souhaite étudier dans le cadre de cette étude.
Quels que soient les contextes et les réalités géopolitiques des éditeurs, quelles que soient les formes de censure qu’ils subissent, les éditeurs indépendants de l’Alliance se sont engagés à faire circuler des textes et des idées qu’ils défendent, à faire entendre d’autres voix, parfois minoritaires, à participer à la construction d’une pensée critique, à l’émancipation. Il en est de leur responsabilité, tant professionnelle que citoyenne.

Lire ci-contre la présentation de l’étude, de ses auteurs, la méthodologie utilisée...

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La littérature de jeunesse en Afrique (actes du colloque, Conakry, novembre 2017)

Lire ici les Actes du colloque sur la « Littérature de jeunesse en Afrique », organisé par les éditions Ganndal, à Conakry du 22 au 23 novembre 2017.

Marie Paule Huet, éditrice aux éditions Ganndal :
« Le but du colloque est de sensibiliser les uns et les autres à l’existence du livre africain pour enfant et à son importance, afin d’inciter les décideurs à l’intégrer dans leur politique du livre en donnant à cette littérature une véritable place dans le panorama éditorial guinéen. »

Table des matières des Actes du colloque :

Première partie : Richesse et exigences de la littérature africaine, p.9
• La littérature de jeunesse, pourquoi ?, Viviana Quiñones, p.9
• Les exigences de la littérature de jeunesse, Kidi Bebey, p. 14
• Exemples de deux politiques éditoriales, p. 22
*Éditions Ruisseaux d’Afrique (Bénin), Béatrice Lalinon Gbado, p. 22
*Bakame éditions (Rwanda), Agnès Gyr Ukunda, p. 23
• Table ronde sur l’écriture, Kidi Bebey, Wilfried N’Sondé, Binta Ann et Yves Pinguilly, p. 24

Deuxième partie : Nouveaux supports de lecture, p. 27
• Vers le numérique, Yann Giraud, p. 27
• Les ressources éditoriales numériques accessibles en Afrique, Matthieu Joulin, p. 30
• Les bibliothèques numériques en Afrique, p. 38
• La Culturethèque de l’Institut français, Alpha Oumar Diallo, p. 38
• Les bibliothèques africaines et le numérique, Viviana Quiñones, p. 40

Troisième partie : Rôle des bibliothèques et des librairies dans l’accès au livre jeunesse, p. 43
• Table ronde sur la place des livres africains dans les bibliothèques guinéennes, p. 43
• Le don de livres en Afrique francophone, Laurence Hugues, p. 44
• Alerte sur les dons de livres déversés à Madagascar, Marie Michèle Razafintsalama, p. 48
• Table ronde sur la visibilité et la promotion des livres jeunesse africains, p. 52

Quatrième partie : Organisations professionnelles internationale pouvant jouer un rôle dans le développement des métiers du livre, Viviana Quiñones, p. 55

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Comment nous, éditeurs indépendants, vivons et faisons vivre la francophonie - tribune du 16 février 2018

Tribune de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants, 16 février 2018, publiée par Le Monde Afrique et ActuaLitté.

Souvent, lorsque nous entendons les instances politiques donner leur vision de la francophonie, nous nous demandons si nous devons réagir : rappeler un certain nombre de faits, valoriser les actions de terrain qui agissent pour des échanges équitables, expliquer concrètement comment ces actions se mettent en œuvre, faire parler les acteurs et donner à voir ce qui se vit… La question s’est posée à nouveau quand nous avons appris qu’une consultation publique se tenait sur la promotion de la langue française et du plurilinguisme dans le monde. Nous avons lu les tribunes d’Alain Mabanckou, de Véronique Tadjo, de Pierre Astier, de Françoise Vergès, d’Abdourahman A. Waberi, et nous nous reconnaissons dans leurs propos. Nous prenons le parti, dans le prolongement de leurs mots et dans ce contexte où les médias et les pouvoirs publics abordent les enjeux de la francophonie, de dire ce qu’est pour nous, collectif réunissant 550 éditeurs indépendants dans 52 pays dans le monde, un tel espace.

L’appel à l’« innovation » dans la francophonie, formulé dans le cadre des objectifs de la consultation, pourrait laisser entendre que rien n’a été fait, que rien n’existe et que des avancées ne peuvent venir que par impulsion de la France. Il serait pourtant dommage de ne pas prendre en compte toutes les dynamiques et la richesse du travail d’éditeur qui est mené tous les jours, depuis des décennies, dans tous les espaces francophones.

Dans l’enquête qu’elle a récemment publiée dans Le Monde Afrique, Kidi Bebey montre le dynamisme et la pugnacité de maisons d’édition africaines, qui pour certaines sont nées il y a plus de 25 ans. Ces structures défrichent, osent, tentent, découvrent… avec souvent des moyens minimes… Elles permettent à des réseaux humains de s’organiser, de collaborer, d’échanger, de vivre ensemble, un peu mieux. Elles font vivre la bibliodiversité – la diversité culturelle appliquée au monde du livre – à travers de nouveaux croisements, de nouveaux regards, en tentant de nouvelles approches.

Cette vitalité est ainsi le fait de l’engagement citoyen des professionnels du livre et des lecteurs, qui ensemble construisent des outils et des échanges solidaires, y compris face au manque d’accompagnement des pouvoirs publics. Il suffit pour cela de s’arrêter quelques instants sur la diversité des initiatives de nombreuses structures  : Africultures, découvreur de talents et ressource culturelle unique aujourd’hui menacée ; le collectif Afrilivres, réunissant plus de 30 maisons d’édition en Afrique francophone ; Esprit Panaf, point de rencontres des éditeurs et auteurs d’Afrique francophone avec les lecteurs du Salon du livre d’Alger ; l’Espace de la Diversité pour les littératures de la diversité au Québec et ailleurs ; l’Oiseau Indigo, diffusant des ouvrages dans l’espace francophone, du Sud au Nord ; l’Association internationale des libraires francophones et sa Caravane du livre entre autres ; les nombreux salons en Afrique, à l’initiative d’éditeurs, de libraires et d’auteurs comme la Rentrée littéraire du Mali, Togo BD, le Salon du livre béninois et de la presse jeunesse de Cotonou ; le Salon du livre jeunesse de Conakry… et bien d’autres…

Nous, éditeurs indépendants, dans la francophonie comme ailleurs, prenons des risques pour porter des idées, sommes inventifs dans le développement de nos activités, créatifs dans nos modes d’actions. Nous expérimentons au sein de l’Alliance des modèles de coopération qui ont fait leur preuve, en particulier les coéditions solidaires, pour favoriser la circulation des textes en Afrique francophone (mais aussi en Amérique latine, dans le monde anglophone…). Nous animons également l’Observatoire de la bibliodiversité qui nous permet d’interpeller chaque fois que nécessaire les pouvoirs publics. Nous dénonçons ainsi la mainmise des groupes d’édition français (entre autres) sur les marchés du livre scolaire en Afrique, qui menace gravement l’édition locale et participe d’une hégémonie culturelle. Nous alertons régulièrement sur la pratique préoccupante du don de livres, bien souvent délétère pour la vitalité des écosystèmes du livre locaux. Nous confirmons aussi que les relations éditoriales entre les pays d’Afrique francophone et la France ne pourront exister sans un rééquilibrage des flux économiques, culturels, sans une volonté politique de part et d’autres… et avant tout sans un changement de regards.

Notre francophonie est riche d’une diversité de langues, de cultures, de réalités. Nous ne voulons pas la vivre comme un espace clos et uniforme, comme un carcan. Nous la considérons au regard des autres espaces du monde : nous sommes des éditeurs d’Afrique francophone, d’Europe, d’Amérique latine, d’Inde, d’Australie, d’Afrique du Sud, de Turquie… animés par l’esprit de la Convention de l’Unesco de 2005. La francophonie doit pouvoir s’inscrire dans la bibliodiversité, nous y travaillons tous les jours.

C’est cette vision de la francophonie que nous défendons. Nous pensons qu’elle rend plus curieux, plus tolérants, plus ouverts – c’est sans doute une évidence, mais il semblait utile, aujourd’hui, de le rappeler.

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Les défis de la promotion et de la distribution des livres en langues africaines, Conakry, novembre 2017

Lire ci-contre les « Actes du colloque sur les défis de la promotion et de la distribution des livres en langues africaines », organisé par les éditions Ganndal à Conakry (Guinée Conakry), du 27 au 28 novembre 2017.

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