français

L’Alliance

Indie Book Day, 18 mars 2017

Le 18 mars prochain, c’est la « journée du livre indépendant » !
Vous êtes invités à aller dans une librairie indépendante, acheter un livre édité par un éditeur indépendant, et publier une photo du livre, ou de vous avec le livre, sur les réseaux sociaux, avec le hashtag #indiebookday.

Le Indie Book Day a été créé par les éditeurs indépendants allemands ; aujourd’hui, des éditeurs indépendants en Italie (collectif ODEI), au Royaume Uni (collectif IPG)... se joignent à l’initiative. Demain... l’Indie Book Day pourrait se dupliquer dans bien d’autres pays, grâce à vous !

Pour toute autre précision, cliquez ici.
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Réseaux professionnels et culturels indépendants : quels modes de collaboration entre le Sud et le Nord ?, Paris, 17 février 2017

Un moment d’échanges de pratiques et de savoir-faire entre acteurs du cinéma documentaire, des médias, de la librairie, de l’édition, organisé à l’initiative de la coopérative Tënk et de l’Alliance, sur les enjeux suivants :
* coproduction Nord/Sud : quels systèmes de co-construction et coproduction entre les acteurs du Sud et du Nord ?
* diffusion / distribution / commercialisation : comment les acteurs se diffusent-ils, et notamment en Afrique ? Quels sont les systèmes actuels, ceux qui ont échoué, ceux qui ont réussi ?
* langues locales et nationales / traduction : comment les langues locales sont-elles prises en compte dans les processus de création ? Quel processus de traduction (quels traductions, quelle formation, quelle qualité, etc.) ?

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L’Alliance vous souhaite une année 2017 aux couleurs de la bibliodiversité !

Un avant-goût des activités à venir :

Observatoire de la bibliodiversité
* Centre de ressources en ligne : cartographies des politiques publiques du livre en Amérique latine et dans le monde arabe…
* Recherches et innovations : le Labo numérique relooké ; étude sur l’implantation de pôles d’impression numérique en Afrique francophone
* Plaidoyer : réalisation d’une étude sur la liberté d’éditer ; journée professionnelle sur les politiques publiques du livre dans le monde arabe et en Europe, en partenariat avec la Foire du livre de Tunis.

Ateliers et rencontres thématiques
* échanges de savoir-faire et de pratiques entre pairs sur le numérique, l’édition en sciences humaines, les modèles économiques...
* partage d’informations et mutualisations entre structures de différents secteurs sur la notion d’indépendance, sur la gouvernance, l’économie sociale et solidaire…
* espaces dédiés aux échanges de droits : achats, ventes, trocs de droits entre indépendants
* présence collective des indépendants sur les foires du livre internationales : Francfort mais aussi salons du livre « alternatifs »...

Partenariats éditoriaux solidaires
* Publication des deux prochains titres de la collection « Terres solidaires » : Palestine d’Hubert Haddad et Ceux qui sortent dans la nuit, de Mutt-Lon
* Traduction en espagnol et allemand de Bibliodiversity, A Manifesto for Independent Publishing, de Susan Hawthorne
* Being Feminist Today, ouvrage collectif
* Coédition en espagnol de Manual de edición. Guía para tiempos revueltos, par Manuel Gil et Martín Gómez, publié originellement par le CERLALC

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Atelier sur la création et le graphisme dans l’édition jeunesse, Paris, 27-29 novembre 2016

En marge du Salon du livre et de la presse jeunesse de Seine-Saint-Denis, à Montreuil (30 novembre – 5 décembre 2016), douze éditeurs jeunesse et graphistes/illustrateurs du Bénin, Brésil, France, Madagascar, Maroc, Portugal et Togo se réunissent pour un atelier sur la création et le graphisme dans l’édition jeunesse. Les participants travailleront par binômes, à partir de projets éditoriaux en cours au sein de leur maison d’édition, sur l’agencement textes/images des albums, le traitement des photos, la particularité des ouvrages bilingues, le choix des tons et couleurs des couvertures… privilégiant ainsi l’échange de savoir-faire entre pairs.

L’atelier se donne les objectifs suivants :
• ouvrir de nouveaux horizons, aller vers de nouvelles approches, ne pas se laisser enfermer dans certains cadres et normes de travail ;
• questionner les savoir-faire et pratiques professionnelles des éditeurs et de leurs graphistes ;
• trouver collectivement des ressources et solutions pour contourner des points de blocages, des freins à la créativité ;
• mutualiser des outils existants (ou à créer) ;
• renforcer les partenariats professionnels entre éditeurs africains, brésiliens et européens.

Cet atelier s’inscrit dans le prolongement de celui organisé en novembre 2015 (Graphisme et illustration dans l’édition jeunesse – regards croisés Afrique-Europe), il est soutenu par le Centre national du livre, l’Institut français du Brésil et l’Institut français de Madagascar. Les intervenants et personnes ressources ont tous proposé d’intervenir à titre bénévole – nous les en remercions encore.

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Rencontre des collectifs européens et du Comité international des éditeurs indépendants, Paris, 15-17 octobre 2016

Les représentants de 6 collectifs européens (Allemagne, Espagne, Italie, Pologne, Russie et Suisse) se réuniront à Paris, à l’invitation du Comité international des éditeurs indépendants (CIEI). Cette rencontre a pour ambitions principales d’apprendre à se connaître, de partager des problématiques professionnelles, de projeter des partenariats, de construire les bases de relations futures. Il s’agit d’une première étape, nécessaire au renforcement d’une édition indépendante ouverte sur le monde, garante de la bibliodiversité.
Une partie de cette rencontre sera par ailleurs dédiée à la gouvernance de l’Alliance, ainsi qu’à un bilan de l’Observatoire de la bibliodiversité, quelques mois après sa création en juillet 2016.

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La Saison de l’Ombre

Auteur(s) : Léonora MIANO
Pays de parution : République de Guinée, Cameroun, Côte d’Ivoire, Maroc, Rwanda, Sénégal, Togo
Langue(s) : français
Prix : 2 500 FCFA ; 600 DA ; 45 DM ; 35 000 GNF ; 3 500 RWF

« Elles marchent côte à côte, serrées l’une contre l’autre, avancent à petits pas vers jedu. La végétation les empêche d’aller plus vite. Elles ne se sont pas munies d’un coutelas, pour trancher les branches rebelles. D’ailleurs, elles ont tout leur temps. Il en est ainsi, lorsqu’on ignore où l’on va : point n’est besoin de se hâter... De quoi s’inquiéter quand on a tout perdu ? »
Dire, avec les mots les plus justes, l’interminable douleur de ceux qui restent après le départ du grand « poisson de fer » des étrangers aux « pieds de poule », tel est le mérite de ce roman de Léonora Miano. Rarement un roman a su nous faire vivre avec autant d’émotion le désespoir et le désarroi des familles frappées en pleine nuit par le feu prédateur des négriers.

Née à Douala (Cameroun) en 1973, Léonora Miano vit en France depuis 1991. L’Intérieur de la Nuit, son premier roman, est paru en 2005. Une dizaine d’autres ont suivi depuis lors, recevant de nombreuses distinctions littéraires. Son écriture s’attache aux expériences subsahariennes et afrodescendantes, les inscrivant dans la conscience du monde. La Saison de l’Ombre a reçu le prix Femina 2013.

Date de publication de la version panafricaine : 2016, 11,5 X 19 cm
Édition première en France : Grasset (2013)

Une coédition solidaire « Le livre équitable ».

Collection Terres solidaires

Créée en 2007, la collection « Terres solidaires » est une expérience collective. Elle propose des textes littéraires d’autrices et auteurs africain.e.s, édités par un collectif de maisons d’édition en Afrique francophone. Grâce au principe de la coédition solidaire, les textes circulent, sont disponibles et accessibles pour les lecteurs africains ; l’écosystème du livre local est préservé et renforcé.
La collection « Terres solidaires » est soutenue par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

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Bibliodiversité. Manifeste pour une édition indépendante

Auteur(s) : Susan Hawthorne ; Agnès El Kaïm (trad.)
Pays de parution : Cameroun, France, Mali, Suisse
Langue(s) : français
Prix : 9 € ; 10 CHF ; 3000 FCFA

« Un système économique et social est en état d’équilibre
dynamique lorsque des voix différentes peuvent être entendues ».

Inspiré de la notion de biodiversité, le terme « bibliodiversité » fait référence à un ensemble de publications variées dans le paysage éditorial, représentatives d’un système culturel équilibré où toutes les voix peuvent s’exprimer. Aujourd’hui, l’uniformisation des médias et la concentration des secteurs de l’édition et de la librairie favorisent le développement d’une culture standardisée et soumise, à grand renfort de campagnes marketing, à des exigences de rentabilité plus que d’originalité et de qualité. En quête d’une autre voix, les petits éditeurs indépendants entendent bien maintenir la diversité culturelle.

S’inspirant de son propre parcours, l’auteure, militante féministe australienne et éditrice indépendante engagée, fait ici le lien entre l’évolution de la place de la femme dans notre société et la bibliodiversité, entre l’oppression des femmes et celle
des créations à la marge, dédaignées par les poids lourds de l’édition. À l’heure du numérique et de l’autopublication, elle rappelle les fonctions indispensables de relecture et de mise en forme assurées par l’éditeur, qui garantissent la qualité d’un
ouvrage. Elle s’attache aussi à mettre en avant les talents d’innovation des petites structures indépendantes, développant une nouvelle forme d’ « écologie de l’édition » en marge des grosses structures vers une véritable bibliodiversité du XXIe siècle.

Une traduction de l’anglais vers le français, couplée à une coédition solidaire entre 4 éditeurs en France (éditions Charles Léopold Mayer), en Suisse (éditions d’en bas), au Mali (Jamana) et au Cameroun (Presses universitaires d’Afrique).

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Journée internationale de la bibliodiversité, 21 septembre 2016

La bibliodiversité… elle est le quotidien des éditeurs indépendants, ce qui les anime. Pourquoi en faire une journée spéciale alors ? Pour marquer le jour du printemps dans l’hémisphère Sud, pour que les livres occupent les espaces publics, pour échanger, se retrouver, partager, débattre, s’amuser… Parce que la diversité d’idées est indispensable à la construction de sociétés démocratiques, parce que les éditeurs indépendants en sont des acteurs, aux côtés des auteurs, des traducteurs, des illustrateurs, des libraires, des bibliothécaires…

Cette année, parmi les festivités et activités prévues :
Au Québec, les éditions Mémoire d’encrier organisent en partenariat avec la Maison de la Syrie une rencontre littéraire Syrie-Québec
En Syrie, les éditions Atlas Publishing réuniront des libraires et éditeurs au cœur de Damas
Au Chili, le collectif EDIN diffusera un catalogue des productions des éditeurs indépendants dans les principales bibliothèques du pays ; des animations filmées ponctueront la journée
En Colombie, les espaces publics (parcs, places publiques) seront investis par les éditeurs du collectif REIC
En Italie, les éditeurs indépendants membres de la FIDARE font entendre leurs voix dans un appel
En Espagne, le ministère de la Culture lance une campagne en faveur de la bibliodiversité
Au Pérou, le collectif EIP organise une foire du livre indépendant, du 23 au 25 septembre, à suivre sur Facebook
En Argentine, le collectif EDINAR prévoit des lâchers de livres, des rencontres...

Suivez l’ensemble des animations sur les réseaux sociaux et sur le blog du Jour B.

Et ici, la vidéo du Jour B 2016 !

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Les éditeurs indépendants à Francfort en 2016 !

Du 19 au 23 octobre prochain, retrouvez les éditeurs indépendants à la foire du livre Francfort : plus de 25 maisons d’édition indépendantes des quatre coins du monde seront présentes à Francfort !
Les contacts des éditeurs sont disponibles dans le document joint. N’attendez plus pour prendre rendez-vous !

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Appel à la liberté d’expression et d’édition en Turquie, 22 août 2016

L’Alliance internationale des éditeurs indépendants appelle les autorités turques à libérer immédiatement les éditeurs, les auteurs et journalistes, actuellement détenus. Il est nécessaire que la liberté d’expression et d’édition en Turquie soit garantie. Se joignant à l’Association des éditeurs turcs, l’Alliance condamne la fermeture sommaire de maisons d’édition et de médias, qui constitue une véritable violation des droits de l’homme, et demande aux autorités turques d’annuler ces fermetures.

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Observatoire de la bibliodiversité

Séquence 12 : le rôle de l’assistant éditorial

Un rôle essentiel

  • C’est l’assistant éditorial (communément appelé « éditeur ») qui assure le suivi éditorial du manuel. Son travail sur les manuscrits implique une collaboration avec différents intervenants.

  • Outre la collaboration avec les auteurs, dont nous détaillons ci-dessous les principales difficultés, il prend en charge la concertation avec le graphiste (préparation de copie pour la mise en pages et pointage essentiellement) et la fabrication (sur les images notamment). Il travaille également avec le correcteur et s’occupe des documents. (Voir également à ce sujet « Éditer, c’est créer » dans la séquence 1, ainsi que la séquence 2.)

Les tâches de l’assistant éditorial

  • L’assistant éditorial est au cœur de l’élaboration du contenu et de la forme interne du manuel. Il adapte les manuscrits et dirige le travail des intervenants qui vont apporter leur contribution au manuscrit initial. En effet, les manuscrits des auteurs vont être transformés de multiples fois avant de devenir des chapitres publiés et c’est l’assistant éditorial qui supervise les opérations et les interactions entre les différents intervenants. Voici l’ensemble des tâches que prend en charge l’assistant éditorial.

  • Dans les petites structures, l’équipe d’auteurs est en général récente, et l’assistant éditorial chargé du suivi de l’ouvrage aura bien souvent un rôle de rédacteur lui-même, corrigera et amendera le texte, travaillera avec les auteurs de manière étroite, car ceux-ci n’auront pas encore l’habitude de rédiger un manuel et ce sera à l’éditeur de les former, voire parfois de s’y substituer. Souvent, même s’il y a un directeur d’ouvrage, celui-ci n’a pas assez d’expérience pour partager avec l’éditeur le travail de supervision du manuel.

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Séquence 13 : les outils de l’assistant éditorial

Coordonner les calendriers

  • L’assistant éditorial collabore avec une équipe d’intervenants dont chacun a un rôle précis et c’est lui qui organise leur travail et le valide. Sa difficulté principale est donc d’arriver à accorder les calendriers de chacun, pour que le maquettiste ait du travail en continu, que le correcteur (souvent une correctrice) ne doive pas relire tout d’un coup, etc. Il doit veiller à étaler les remises des travaux de chacun et c’est parfois un véritable casse-tête.
  • Un tableau de suivi des étapes d’élaboration du manuel est indispensable pour ne rien oublier. Il peut prendre la forme d’un rétroplanning. Sur un tableau Excel, les parties et chapitres du manuel sont listés dans une colonne et les différentes étapes qu’ils doivent parcourir sur une ligne. Chaque étape contient des dates de début et de fin, calculées en fonction du bon à tirer (BAT). Chaque semaine, un point est fait avec les dates réelles, par élément du manuel, du début et de la fin de l’étape. Cela permet de vérifier le nombre de manuscrits en cours de rédaction, en cours de mise en pages, en cours de correction, les manuscrits que l’on a commencé à illustrer, etc. Voici un exemple de rétroplanning.

Le chemin de fer

  • Autre outil indispensable de l’éditeur : le chemin de fer. Un chemin de fer est un document sur lequel figure à la queue leu leu toutes les pages d’un livre, et où la page de droite et la page de gauche en vis-à-vis sont accolées. Cela constitue une sorte de train avec des wagons, d’où le nom. Il permet de vérifier l’alternance page de droite/page de gauche et de visualiser la répartition des illustrations, ainsi que de contrôler la pagination de l’ouvrage.
  • Dans le scolaire on préférera utiliser un tableau Excel qui reprend l’intégralité des parties et chapitres du manuel, avec un suivi automatique du foliotage : on liste dans le tableau les différentes parties du manuel, comme un sommaire, et on y associe un nombre de pages. Cela permet de s’assurer que chaque partie du manuel contient le nombre requis de pages et commence au bon endroit (en effet, dans un manuel, on commence souvent les chapitres toujours sur la même page, paire ou impaire et il faut donc contrôler le folio). Cela permet aussi, quand ce nombre de page ou ce folio bouge pour un chapitre, de surveiller l’impact sur les autres chapitres et sur la pagination totale du manuel.
  • D’une manière générale on a tendance, au cours de l’édition d’un manuel, à avoir besoin de plus de pages que ce qu’on avait prévu. Si on a fait un chemin de fer en utilisant le maximum de pages possible par rapport aux contraintes de l’impression, on risque de se trouver coincé. Il vaut donc mieux garder une réserve quand on crée le chemin de fer ; par exemple, pour un ouvrage de 96 pages, composés de 2 cahiers de 48 pages à l’impression, il vaut mieux faire un chemin de fer sur 90 pages et compter 6 pages blanches de réserve.

Suivi de l’iconographie

  • Un troisième outil indispensable pour les manuels de collège et lycée : un tableau de suivi de l’iconographie. Ce tableau nomme chaque image (dessins, photos…) et précise à quel stade en est la commande et quel est le crédit (pour les photos).
  • Cela permet de suivre avec précision les étapes de l’illustration, ce qui est essentiel quand on a recours a des dizaines d’images. Voici un exemple de tableau de suivi de l’iconographie.

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Séquence 14 : comment et avec qui l’éditeur prépare-t-il le manuscrit ?

L’assistant éditorial et les auteurs

  • Quand il y a un directeur d’ouvrage, celui-ci peut prendre en charge les relations avec les auteurs et leur demander les modifications qui s’avèrent nécessaires dans leurs manuscrits, voire corriger les manuscrits lui-même. Si les corrections auxquelles procède le directeur d’ouvrage sont pertinentes, cela peut enrichir le manuel : les autres auteurs sont alors des rédacteurs d’un premier manuscrit que le directeur d’ouvrage va reprendre, mettre en forme et harmoniser à son goût, ce qui va garantir l’uniformité et la cohérence du manuel. Ce travail allège d’autant celui de l’assistant éditorial, qui quand il n’y a pas de directeur d’ouvrage doit se charger lui-même de l’harmonisation des différents chapitres. Il faut cependant avoir prévu ce cas de figure dans le contrat, car le manuscrit d’un auteur est censé être respecté. Sinon, les auteurs mécontents pourraient se retourner contre l’éditeur qui laisserait un directeur d’ouvrage ou un assistant éditorial reprendre intégralement leurs manuscrits. Dans ce cas, l’auteur est appelé « contributeur ». Il en est de même en cas de défaillance de l’auteur : on peut faire reprendre son travail par quelqu’un d’autre, mais il faut l’avoir mentionné au préalable dans le contrat.
  • Quand le directeur d’ouvrage a choisi les auteurs, il existe un risque que celui-ci prenne trop de libertés avec le travail des auteurs, refasse ce qu’ils ont réalisé, rédige de nouveau des parties, etc., alors que ce qu’ont produit les auteurs est de bonne qualité. Simplement, il a une idée différente de ce qu’il convient de faire, ou a du mal à travailler en équipe et il lui est plus simple de s’arroger un droit de correction. L’assistant éditorial lui-même peut-être tenté de reprendre massivement le travail des auteurs. Outre que cela fait travailler plusieurs personnes à la même chose, alors que le calendrier est déjà très serré, cela perturbe le travail des auteurs car ceux-ci ne reconnaissent plus leurs manuscrits et se déresponsabilisent, voire ne travaillent plus sur le contenu. Il n’est pas facile pour un auteur de voir son manuscrit transformé, corrigé et modifié par quelqu’un d’autre. Quand cela s’avère nécessaire, il faut le faire avec délicatesse et sans évincer l’auteur. Il faut toujours prendre soin de l’associer au travail qui est fait sur son manuscrit, lui demander son avis, etc.
  • L’excès inverse est de laisser les auteurs prendre en charge la conception du manuel sans intervenir autrement que comme assistant des auteurs. Hormis dans certaines grandes maisons où les équipes sont rodées et travaillent en autonomie, l’assistant éditorial est la seule garantie que le contenu et la présentation du manuel vont respecter le concept initial, la maquette prévue, les résultats du test et les attendus d’un manuel scolaire. Il faut donc qu’il prenne toute sa place, qu’il n’hésite pas à tout contrôler et à intervenir si quelque chose ne correspond pas à ce qu’on attend du manuel final. Très souvent, les auteurs tiennent beaucoup à conserver leurs manuscrits tels qu’ils les ont imaginés et ont du mal à tenir compte des contraintes de la maquette (trop de texte, trop d’images car on veut « tout mettre »), du niveau des élèves (manuscrit trop difficile car on veut aller le plus loin possible). Ils leur est difficile de faire des choix et l’assistant éditorial doit être ferme pour que le manuel reste conforme à ce qui a été prévu. Sinon, on est obligé d’augmenter le nombre de pages, le format, les marges rétrécissent, et finalement l’aspect visuel du manuel, qui demeure primordial, en pâtit (voir « L’aspect physique du manuel » dans la séquence 4).
  • Autre difficulté : nombre de bons professeurs ont développé une technique d’enseignement qui fonctionne très bien dans leur classe mais ne savent pas du tout comment transmettre leur pratique au travers d’un manuel qui a pour caractéristique d’être utilisé par un professeur qu’ils ne connaissent pas, dont ils ignorent le niveau de formation et les capacités professionnelles, et par des élèves qu’ils n’ont pas en face d’eux. Ces auteurs rendent alors un manuscrit confus, tout au long duquel on doit être guidé si on veut arriver à suivre. Or, ces auteurs ne seront pas là pour expliquer aux professeurs comment utiliser le manuel et, même s’il existe un livre du professeur pour cela, il faut tenir compte du besoin de clarté du professeur qui doit avoir une compréhension spontanée du manuel sans être obligé de lire son « mode d’emploi ». Il faut alors que l’assistant éditorial soit ferme et fasse reprendre le manuscrit jusqu’à ce qu’il ait le niveau requis, quitte à lui faire perdre de la valeur. Les tests d’utilisation du manuel que l’on pratique avec des professeurs, ou même en classe avant parution, permettent de contrôler cela.

L’assistant éditorial et le correcteur

  • Le correcteur s’assure que la syntaxe, l’orthographe et la grammaire sont respectées. Il est aussi un relecteur, c’est-à-dire qu’il prend garde au sens de ce qu’il lit et relève ainsi nombre de problèmes que les auteurs et l’assistant éditorial, pris dans le feu de l’action, ne voient plus. Il relit intégralement les chapitres à plusieurs reprises (au moins deux) et traque les coquilles, les fautes et les aberrations liées aux diverses manipulations faites sur les manuscrits. Arrivant en fin d’étape, après toutes les autres interventions, la correction est souvent réalisée à la va-vite. C’est pourtant un moment essentiel qui met parfois au jour de véritables problèmes qui ont échappé à la vigilance de l’assistant éditorial : phrases coupées à la mise en pages, légende d’images erronée, titre absent ou sans rapport avec le document, etc. L’éditeur communique avec le correcteur par un système de signes de correction. Ce système a pour principe de montrer en marge ce qui doit être repris, pour que ce soit bien visible et qu’on puisse « pointer », c’est-à-dire vérifier que le maquettiste a bien pris en compte toutes les modifications. L’assistant éditorial valide ou efface ce que demande le correcteur, règle les questions qu’il soulève avec l’auteur ou le directeur éditorial, puis transmet la copie au maquettiste qui va intégrer les demandes de corrections. Il pointe ensuite les corrections. Voici un récapitulatif des signes de correction, issu du Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale française.

Cliquez sur l’image pour l’ouvrir. Cliquez sur « Zoom » pour l’agrandir ou la rétrécir. Cliquez sur la croix pour la fermer.

L’assistant éditorial et les documents

  • L’assistant éditorial travaille enfin sur les documents ; il consulte d’abord ce que l’auteur a demandé ou proposé comme document puis soit il commande un document existant, soit il fait créer le document nécessaire. Il choisit donc l’ensemble des documents qui accompagnent le cours :
    • cartes en géographie ;
    • photos d’expériences en physique-chimie ;
    • planches anatomiques et images de nature en biologie ;
    • extraits de textes de littérature en français ;
    • extraits de textes de philosophes en philosophie ;
    • extraits d’articles et de textes d’économistes en économie ;
    • dessins pour les exercices dans les petites classes ;
    • photos illustratives ;
    • dessins illustratifs, etc.
  • Les textes : en général, les textes sont commandés, aux éditeurs de livres ou de revues et journaux à qui ils appartiennent. C’est le service administratif qui s’occupe généralement de ces commandes et qui suit les arrivées des autorisations sur un tableau, ainsi que l’envoi des exemplaires du livre et le règlement des factures. Une règle à ne pas oublier quand on commande un texte : il faut respecter celui-ci et donc ne pas le retoucher. Le respect du droit d’auteur impose de ne pas transformer un texte que l’on commande (excepté en le coupant). Sinon, il faut demander à l’auteur du texte son autorisation. Voici un exemple de commande.
    Cliquez sur l’image pour l’ouvrir. Cliquez sur « Zoom » pour l’agrandir ou la rétrécir. Cliquez sur la croix pour la fermer.
  • Les dessins et les cartes : ils sont commandés à des illustrateurs et cartographes préalablement choisis. Il est important de discuter avec eux du planning des remises et du mode de réception des images. Par exemple, si les dessinateurs dessinent de manière traditionnelle, sur du papier, il faut prévoir de scanner les images et il vaut mieux le savoir au préalable. Il est souvent préférable pour l’éditeur que les dessinateurs scannent leur dessin, même s’ils l’ont d’abord réalisé sur papier. Il leur est alors possible de le retoucher par exemple, tâche qui incombe sinon au maquettiste. Cela permet aussi de prévoir le texte, s’il y a lieu, sur un calque à part, au lieu de l’inscrire directement sur l’image. Le texte est généralement soumis à de nombreuses corrections et on peut ainsi aisément le modifier. Il est indispensable de demander d’abord un brouillon au dessinateur, pour ne pas avoir à commander une autre image si celle-ci ne convient pas. Il est également judicieux de commander des formats d’images beaucoup plus grands que la taille des images telles qu’elles figureront dans le manuel : rétrécir une image permet d’augmenter la précision du trait et la rend plus belle et plus distincte. En outre, si des corrections doivent être apportées, ce sera beaucoup plus facile sur une image de grande taille. Enfin, il vaut toujours mieux demander trop que pas assez : on peut détourer un détail d’une image si on ne veut plus conserver que ce détail par exemple, mais il est difficile d’ajouter un fond qui n’aurait pas été dessiné.
  • Les photographies : hormis les photos d’expériences scientifiques, qui doivent souvent être réalisées pour le manuel (à moins qu’on en trouve sur des sites spécialisés), les photographies sont la plupart du temps commandées à des agences ou à des photographes. De nombreux sites d’agences permettent de chercher et de commander des images d’art, de biologie, etc. : Corbis, AKG, Magnum, Biosphotos. Pour des photos à faible coût et libres de droits utilisables commercialement, on préfèrera Fotolia. Pour les reproductions d’œuvres d’art, il faut toujours bien tenir compte du fait que commander un fichier d’image à une agence ne veut pas dire qu’on a acquis les droits de reproduction de l’œuvre photographiée, qui sont à demander à l’artiste ou à ses ayants droit. Tous les fichiers des photographies doivent être commandés au moins en 300 ppp ou dpi, résolution indispensable pour l’impression papier. Ces photos doivent (normalement !) également être photogravées à la taille à laquelle elles sont utilisées pour un bon rendu d’impression.
  • Une difficulté importante dans ces différentes opérations, que ce soit la correction ou la commande des documents, réside dans l’estimation du moment où il convient de les effectuer : on a tendance à reporter au maximum la correction pour qu’elle intervienne quand les chapitres ont déjà un degré de réalisation proche du stade final, et à lancer la création des cartes et dessins quand la mise en pages des chapitres est déjà bien avancée. De même, on essaie de demander les droits de reproduction des textes et les fichiers des images quand on est sûr de les utiliser. Mais, si on diffère exagérément ces différentes opérations, on se retrouve en fin de conception du manuel avec une somme trop importante de choses à commander et à corriger. Il faut donc s’obliger à entamer ces activités à un moment où le chapitre est encore en cours, quitte à annuler certaines commandes, à devoir refaire la correction, etc.
  • L’assistant éditorial, enfin, commande, valide et rassemble tous les travaux des différents intervenants (images, texte, correction, mise en pages…) et fait en sorte que chaque élément concorde avec les autres. Ainsi, il va proposer à l’auteur de changer une question concernant une image parce que celle qu’il aura trouvée ne correspond pas à ce qui avait été initialement demandé par l’auteur, une correction dans un chapitre va se répercuter dans un autre chapitre, la mise en pages va exiger que l’auteur procède à des coupes, que l’illustrateur recadre son image en portrait et non plus en format paysage, etc. En fin de conception, c’est l’assistant éditorial qui va, avec les folios définitifs, remplacer les renvois par des folios exacts. C’est aussi lui qui harmonise l’ensemble et veille à ce que les proportions de chaque élément dans chaque chapitre soient cohérentes : pas trop d’images ou de texte dans un chapitre par rapport à un autre, pas d’images en double dans deux chapitres, texte et exercices d’un niveau de difficulté progressif tout au long du manuel, etc.

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