français

L’Alliance

Walaandé, l’art de partager un mari

Auteur(s) : Djaïli Amadou AMAL
Pays de parution : Liban, Tunisie
Langue(s) : arabe

Une coédition des éditions Al Intishar / Centre de publication arabe (Liban), Dar Al Farabi (Liban) et Med Ali Éditions (Tunisie), soutenue par la Fondation Prince Claus, récompensant un flux de traduction rare et favorisant la diffusion des œuvres d’un continent à un autre.

Walaandé, l’art de partager un mari met en exergue les réalités que vivent au quotidien les femmes dans un ménage polygamique. Les principaux thèmes évoqués sont la polygamie, l’éducation de la femme, la discrimination, la violence à l’encontre des femmes, le mariage précoce et forcé, la répudiation.

Ce roman est un vibrant témoignage de la vie des femmes éplorées par des années de musèlement affectif. Un roman qui, autant que possible, balaie les promesses des lendemains chantants qui noient les réalités du quotidien maussade, conflictuel, stressant voire dramatique d’un foyer polygamique riche de sa variété de la gent féminine, des signes extérieurs d’aisance mais achalandés de problèmes.

C’est l’histoire d’une famille musulmane aisée de Maroua comme il y en a tant, où le père de famille, homme d’affaires roule-carrosse, aligne une progéniture nombreuse, s’entoure d’une cour infinie de serviteurs, renouvelle son cheptel féminin au gré de ses humeurs et des rencontres fortuites.

Quatre épouses, une ribambelle d’enfants et un nombreux personnel domestique animent la vie quotidienne d’une maisonnée qui dispose du confort nécessaire pour mener une vie fastueuse. Mais non. Walaandé décrit plutôt une existence fastidieuse pour tous.

Derrière les lambris dorés ornant les remparts servant de clôture à cette concession immense où parfum, couleurs et fleurs annoncent en principe les saveurs du bien-être des gens riches, il n’y aurait finalement qu’ennui, solitude, attente, angoisse, complots et jalousies. Mais surtout, cette dictature masculine, cette condescendance du « répudiateur suprême », cet époux au verbe naguère mielleux qui, du temps où il sollicitait les faveurs de sa cible, lui avait décrit la beauté du mirage où il allait hélas, l’enchaîner. C’est à peine si dans la déclamation de son amour, il ne lui avait fait visualiser les battements de son cœur. La même mélodie du bonheur à Aïssatou, Djaïli, Nafissa, Sakina. Les mêmes déceptions pour toutes.

Ce roman est, comme toute œuvre de l’esprit, inspiré du réel, où vies et envies, charmes et larmes, incertitudes et frustrations ankylosent les énergies féminines, flétrissent les beautés naguère envoutantes. Les travers de la polygamie telle que décrite ici en font un écho au long soupir étouffé de ces milliers de femmes, qui dans leur jeunesse avaient rêvé de l’homme amoureux ; et non seulement de cette limousine parfumée qui d’ailleurs pour luxueuse qu’elle soit, se révèle finalement, la version extérieure d’une prison où s’enterrent les rêves.

Djaïli Amadou AMAL est la première écrivaine du Nord Cameroun. C’est une jeune métisse Peuhle et Égyptienne par sa mère. Cette mixité de ses origines a sans doute favorisé sa liberté d’écrire, écrire seulement, et plus encore sur un sujet jusque là tabou dans sa société, le mariage polygamique, qui on le sait est étroitement lié au mariage précoce des jeunes filles.
Djaïli Amadou AMAL fait sans doute partie de la fine fleur de la nouvelle mouvance des écrivains camerounais du terroir. Son roman a déjà connu une réimpression en moins de six mois. Elle a fait une tournée très remarquée au Cameroun et au Tchad dans les réseaux des Alliances françaises sur le thème de la polygamie.

Date de publication de la traduction en arabe : 2013, 144 pages, 16,5 X 21,5 cm, ISBN : 978-614-404-419-3
Édition originale : 2010, éditions Ifrikiya, Cameroun

Quatrième de couverture de Walaandé, l'art de partager un mari

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Le Comité international des éditeurs indépendants réuni à Paris, 17-19 octobre 2013

Pays de parution : France

Le Comité international des éditeurs indépendants (CIEI) se réunira à Paris du 17 au 19 octobre à la BULAC (Bibliothèque universitaire des langues et des civilisations) pour sa réunion annuelle. Au programme de ces journées : présentation et analyse par les éditeurs des premières conclusions (outils et recommandations) issues des ateliers préparatoires des Assises internationales de l’édition indépendante ; préparation de la rencontre générale clôturant les Assises au Cap en septembre 2014.

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La diffusion des ouvrages de sciences humaines et sociales : quelles stratégies innovantes pour tirer son épingle du jeu ?, 13 - 15 octobre 2013, Francfort (Allemagne)

Pays de parution : Allemagne

Après Guadalajara en novembre 2012, Paris, Bologne en mars 2013 et Ouagadougou en juin 2013... le 6e atelier des Assises internationales de l’édition indépendante aura lieu à Francfort du 13 au 15 octobre 2013, sur le thème « Diffusion et distribution des ouvrages de sciences humaines et sociales : quelles stratégies innovantes ? ».

Quinze éditeurs d’Amérique latine, d’Asie, d’Europe et d’Afrique partageront leurs expériences et leur savoir-faire, leur permettant de s’interroger sur les solutions offertes par le numérique pour la diffusion de leurs ouvrages, de mutualiser certains outils, et de faire naître des projets de traductions et coéditions.

Cet atelier est organisé en partenariat avec la Foire du livre de Francfort, et grâce au soutien de la Fondation de France, du Centre national du livre et du Goethe-Institut en Afrique du Sud.

Pour plus d’informations sur les Assises, cliquez ici !

Les éditeurs seront également présents tout au long de la Foire du livre de Francfort (du 9 au 13 octobre) sur leur stand respectif et/ou sur le stand de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants (hall 5.0 D111).

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Loin de mon père

Auteur(s) : Véronique TADJO ; préface d'Emmanuel DONGALA
Pays de parution : Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Maroc, Rwanda, Togo
Langue(s) : français
Prix : 2 500 FCFA ; 45 DM ; 3 300 RWF

Nina, jeune métisse franco-ivoirienne, doit regagner sa terre d’enfance pour les funérailles de son père, le célèbre docteur Kouadio. L’occasion des retrouvailles dans la grande famille lui révèle le personnage de son père, ses zones d’ombre, son héritage inattendu et les secrets de famille. Elle est alors prise dans l’engrenage des désillusions et de la solitude, dans un pays en proie à la montée de la guerre civile.

Loin de mon père nous invite d’une manière subtile à une plongée dans la famille et la société ivoirienne en crise. De cette œuvre dense, émanent authenticité, générosité, tolérance, espoir et poésie.

Née à Paris d’un père ivoirien et d’une mère française, Véronique TADJO est poète, romancière et auteur de livres pour la jeunesse qu’elle illustre le plus souvent elle-même. Elle a passé toute son enfance et fait l’essentiel de ses études à Abidjan, puis s’est spécialisée dans le domaine anglo-américain à la Sorbonne Paris IV. Elle a enseigné à l’Université Nationale de Côte d’Ivoire pendant plusieurs années. Après avoir beaucoup voyagé, elle réside actuellement à Johannesburg (Afrique du Sud) où elle est Professeur à l’Université du Witwatersrand.

Date de publication de la version panafricaine : 2013, 262 pages, 11,5 X 19 cm
Édition première en France : Actes Sud (2010)

Une coédition solidaire « Le livre équitable ».

Collection Terres solidaires

Créée en 2007, la collection « Terres solidaires » est une expérience collective. Elle propose des textes littéraires d’autrices et auteurs africain.e.s, édités par un collectif de maisons d’édition en Afrique francophone. Grâce au principe de la coédition solidaire, les textes circulent, sont disponibles et accessibles pour les lecteurs africains ; l’écosystème du livre local est préservé et renforcé.
La collection « Terres solidaires » est soutenue par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

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La civilisation, ma mère !...

Auteur(s) : Driss CHRAÏBI ; préface Abdelkader DJEMAÏ
Pays de parution : Algérie, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Rwanda, Togo
Langue(s) : français
Prix : 2 500 FCFA ; 400 DA

La Civilisation, ma mère !... est le portrait vif et plein d’humour d’une mère aimée et aimante qui se heurte avec entrain aux multiples progrès de la modernité. Née orpheline, pauvre et mariée très tôt à un homme plus âgé qu’elle, condamnée à remplir son rôle d’épouse au foyer, l’héroïne va apprendre à lire et à écrire dans une société marocaine traditionnelle et conservatrice. Elle participera avec enthousiasme aux luttes pour l’indépendance du Maroc et pour la libération de la femme arabe.
Parue en 1972, cette œuvre du patrimoine littéraire africain, habilement servie par une prose poétique, mérite, par la confrontation de deux mondes qu’elle met en scène, d’être l’un des points de passage des espaces littéraires maghrébins et subsahariens aux nombreux référents communs. Roman de la libération de la femme et du refus de la fatalité, La Civilisation, ma mère !... est aussi l’aventure d’une nouvelle naissance africaine qui demeure une préoccupation actuelle.

Né en 1926 au Maroc, Driss CHRAÏBI s’installe en France à partir de 1945 pour ses études. Révélé par son roman Le Passé simple en 1954, il est l’auteur d’une œuvre importante, tour à tour féroce et ironique, abordant des thèmes comme le colonialisme, l’immigration ou encore la place de la femme dans la société traditionnelle marocaine.
Décédé en 2007, Driss CHRAÏBI est l’un des grands écrivains marocains de langue française.

Date de publication de la version panafricaine : 2013, 214 pages, 11,5 X 19 cm
Édition première : Denoël, 1972

Une coédition solidaire « Le livre équitable ».

Collection Terres solidaires

Créée en 2007, la collection « Terres solidaires » est une expérience collective. Elle propose des textes littéraires d’autrices et auteurs africain.e.s, édités par un collectif de maisons d’édition en Afrique francophone. Grâce au principe de la coédition solidaire, les textes circulent, sont disponibles et accessibles pour les lecteurs africains ; l’écosystème du livre local est préservé et renforcé.
La collection « Terres solidaires » est soutenue par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

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L’Alliance présente à la Foire du livre de Francfort, 9-13 octobre 2013

Pays de parution : Allemagne

L’équipe de l’Alliance vous donne rendez-vous sur le stand hall 5.0, numéro D111 – stand collectif partagé avec les membres de l’Alliance –, pour découvrir l’association, pour rencontrer des éditeurs indépendants et connaître leurs productions.

Écrivez-nous pour prendre rendez-vous avec l’équipe de l’Alliance et/ou avec un éditeur membre de l’Alliance.

La présence de l’Alliance à Francfort ne s’arrête pas là : du 13 au 15 octobre, et en partenariat avec la Foire du livre de Francfort, la Fondation de France et le Centre national du livre, l’Alliance organisera le 6e atelier des Assises internationales de l’édition indépendante, sur le thème de la « Diffusion des ouvrages de sciences humaines et sociales : quelles stratégies innovantes pour tirer son épingle du jeu ? ». Cet atelier réunira 15 éditeurs indépendants d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et d’Europe. Pour plus d’informations sur les Assises 2013-2014, cliquez ici.

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Que faites-vous le 21 septembre prochain, journée internationale de la bibliodiversité ?

Les éditeurs indépendants vous attendent pour fêter à leur côté la 4e édition du Jour B, Journée internationale de la bibliodiversité !

En Argentine, au Cameroun, au Chili, en Guinée Conakry, à Madagascar, au Pérou… et bien ailleurs, éditeurs indépendants, libraires et lecteurs feront vivre ensemble la diversité éditoriale.

Suivez les activités du Jour B 2013 ici, et cliquez ici pour découvrir la vidéo du Jour B 2013, réalisée en Argentine.

Contactez-nous pour que nous relayions toutes les initiatives qui auront lieu dans votre pays à l’occasion du Jour B.

Le Jour B en 2013 : premières retombées !

  • en Argentine, un pique-nique de la bibliodiversité ;
  • au Chili, une libération de livres dans sept quartiers de Santiago ;
  • en Colombie, et avec le soutien du ministère de la Culture des lectures, des rencontres et débats autour de la production éditoriale des éditeurs indépendants ;
  • en France, l’Oiseau Indigo en partenariat avec les libraires et les bibliothécaires parrainent des ouvrages ;
  • à Madagascar, un lâcher de livres et des rencontres ;
  • au Pérou, une campagne d’affiches très réussie ;
  • dans le monde arabe, la réalisation d’une affiche par le designer syrien Fadi Assaf - voir ci-dessous.

Un événement largement relayé par les professionnels au quatre coins du monde :

Et aussi :
Un kit pour faire votre Jour B (étiquettes et posters à découper et à coller) !

Poster du Jour B dans le monde arabe, réalisé par le designer syrien Fadi ASSAF

La vidéo du Jour B 2013 !

Téléchargez et diffusez le logo du Jour B

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Diez lecciones sobre estudios culturales

Auteur(s) : Maria Elisa CEVASCO ; trad. René PALACIOS MORE
Pays de parution : Argentine, Chili, Uruguay
Langue(s) : espagnol
Prix : 290 pesos Uruguay

Une coédition « Le livre équitable » entre les éditions Trilce (Uruguay), la marca editora (Argentine) et les éditions Lom (Chili). Le texte original a été publié en portugais en 2012, par les éditions Boitempo (Brésil), membre de l’Alliance. La traduction et la coédition de ce titre ont bénéficié du soutien de la Fondation Prince Claus.

Date de parution : 2013, 136 pages, 16 X 23 cm
ISBN (Uruguay) : 978-9974-32-613-2
ISBN (Argentine) : 978-950-889-226-3

Diez lecciones sobre estudios culturales
Version Argentine (la marca editora)

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Le livre équitable : un réel enjeu pour demain. Coéditions, cessions de droits et autres partenariats éditoriaux solidaires - 14 au 17 juin 2013, Ouagadougou (Burkina Faso)

Pays de parution : Burkina Faso

Atelier préparatoire et thématique des Assises internationales de l’édition indépendante

16 éditeurs d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine se retrouveront au Burkina Faso pour ce 5e atelier des Assises.
À partir d’un bilan des partenariats éditoriaux développés au sein de l’Alliance depuis 10 ans, les éditeurs se donnent comme objectifs de :
* mettre en place de nouveaux projets éditoriaux solidaires ;
* établir un guide et/ou une charte des « bonnes » pratiques éditoriales accompagnant le logo « Le livre équitable » ;
* renforcer et initier des partenariats interprofessionnels.

Cet atelier sera clôturé par le lancement de la dernière coédition solidaire : À quand l’Afrique ? Entretien de Joseph KI-ZERBO avec René HOLENSTEIN - le 17 juin aux Archives nationales de Ouagadougou.

L’Alliance adresse ses remerciements les plus chaleureux à l’Organisation internationale de la Francophonie et au Centre national du livre pour leurs soutiens si précieux à la mise en place de cette rencontre.

Pour suivre les Assises et pour toute information supplémentaire, cliquez ici !

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Observatoire de la bibliodiversité

Recommandations « Outils numériques et langues africaines », Conakry, novembre 2017

Lire ci-contre les recommandations et conclusions formulées par les éditeurs d’Afrique francophone à l’issue de l’atelier sur les « Outils numériques et l’édition en langues africaines » organisé par l’Alliance en novembre 2017 à Conakry, grâce au soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie et en partenariat avec les éditions Ganndal.

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Le piratage de livres scolaires au Mali, interview de Sékou Fofana, éditions Donniya (Mali)

Sékou Fofana est directeur littéraire des éditions Donniya (Mali), membre du Bureau de l’Organisation malienne des éditeurs de livres (OMEL) et Secrétaire du Bureau de l’association panafricaine Afrilivres. Les éditions Donniya sont membres de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants.

Peux-tu nous faire un état des lieux du piratage au Mali ? Est-ce un piratage individuel ou industriel ? Quels sont les titres et les genres concernés ?
Au départ, il s’agissait simplement de quelques individus qui le faisaient pour avoir des copies de livres qu’ils n’avaient pas, mais depuis quelques années, nous sommes victimes d’un piratage à grande échelle du manuel scolaire. Les éditions Donniya ne sont pas les seules à être touchées par ce problème, c’est l’ensemble des éditeurs de manuels scolaires qui subissent le piratage. En ce qui concerne les pirates, il s’agit, pour certains, de commerçants qui vont en Chine pour acheter des produits et qui en profitent pour imprimer des livres là-bas, attirés par la manne financière que représente la rentrée scolaire. Ils impriment quelques titres en grande quantité et les font venir au Mali par containers. Certains ne prennent même plus la peine d’aller en Chine et impriment sous nos yeux, directement au Mali. Cela commence vraiment à affecter le travail que nous faisons au quotidien, car ils vendent leurs livres à des prix parfois 10 fois inférieurs aux nôtres, alors qu’ils ne payent ni taxes ni droits d’auteurs. Cela met en péril toute la filière du livre, sachant que, sans les manuels scolaires, beaucoup d’éditeurs ne pourraient pas produire de livres de littérature générale.

Comment les éditeurs maliens ont-ils réagi face à ce phénomène ?
Il y a deux ans, en 2015, les éditions Donniya ont été averties d’un acte de piratage par un de nos employés qui avait eu vent de l’impression de nos livres dans une imprimerie de la place. Nous nous sommes adressés au procureur, et accompagnés de la gendarmerie, nous avons effectué une perquisition dans cette imprimerie. Effectivement, nous avons prouvé qu’ils produisaient des copies de nos livres. L’année suivante, il a refait la même chose, et nous avons décidé d’aller en justice. Comme certaines ONG achetaient ces ouvrages piratés, nous avons aussi porté plainte contre elles. Malheureusement cela n’a pas abouti mais ça a quand même fait une mauvaise publicité aux ONG qui ont décidé de ne plus acquérir de livres piratés.
Dorénavant, nous nous inscrivons dans une logique de lutte collective. Quand il y a un problème, l’éditeur n’intervient pas de façon individuelle mais c’est l’association des éditeurs qui s’en charge et qui sert de rempart pour éviter que ces choses-là ne prospèrent.

Comment se positionnent les pouvoirs publics sur ces questions ?
Chaque fois qu’il y a un problème, nous les saisissons. La dernière fois, c’est le Bureau malien du droit d’auteur qui nous a assistés. Leurs avocats nous ont aidés à rédiger la plainte. En ce sens, nous avons eu de l’accompagnement des pouvoirs publics. Le ministère de la Culture, en tant que tel, ne nous aide pas trop. Ils ont l’expérience avec les musiciens, mais ils n’ont pas réussi à endiguer le problème. Comme ils accordent encore moins d’importance au livre qu’à la musique, nous n’attendons pas grand-chose de ce côté-là. Si dans le futur, ils prennent conscience que le livre est un facteur de développement, peut-être qu’ils s’y intéresseront… Quand nous faisons l’Assemblée générale de notre association, nous invitons les autorités pour les sensibiliser. Nous invitons le ministère de la Culture, la douane et la police mais aussi tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans l’importation des livres. La douane a en effet autorité pour saisir les livres qui entrent illégalement. Mais dans la pratique, cela ne se fait pas : les gens peuvent rentrer avec des livres sur le territoire malien sans autorisation. Il y a donc beaucoup de sensibilisation à faire dans ce sens.
Les 13 et 14 décembre 2017, nous organisons justement un atelier afin de sensibiliser les autorités sur ce problème. Nous allons les interpeller (les ministères de l’Économie et de la Culture) afin qu’ils prennent des engagements pour nous soutenir.

Avez-vous essayé de faire des campagnes de sensibilisation auprès des familles également ?
Oui, c’est important de faire ce travail car les familles ne comprennent pas pourquoi les livres que nous leur vendons sont plus chers que ceux qu’elles trouvent au marché. On ne peut pas les blâmer de rechercher des livres qui sont moins chers, étant donné que la vie est chère et que quand on a dix enfants à la maison, il faut trouver un moyen d’avoir des manuels pour chaque enfant.
Je pense qu’il faut surtout sensibiliser les libraires par terre car c’est auprès d’eux que les familles vont acquérir les manuels scolaires. Je pense que nous pouvons envisager une coopération avec eux pour qu’ils vendent nos livres. En ce sens, je pense que nous avons une part de responsabilité, car si nous leur permettons d’avoir nos livres à un bon prix, ils seront intéressés pour les vendre. Mais leur bon prix et notre bon prix ne sont pas forcément le même ! À l’heure actuelle, le dialogue n’est toujours pas établi entre les éditeurs et les libraires par terre, je pense qu’il faut essayer de se parler.

Dans un tel contexte, comment envisagez-vous le numérique ? Comme une façon de contourner ce phénomène ou au contraire comme une nouvelle menace ?
Je crois que le numérique peut être une solution, au moins temporaire. Le temps qu’ils comprennent comment pirater nos livres numériques, cela peut nous donner une marge d’avance sur eux. Il faudra du temps pour qu’ils acquièrent ces compétences. Mais cela pose le problème des infrastructures : tout le monde n’a pas encore de tablette ou de smartphone. Il faudrait aussi des investissements des pouvoirs publics dans le domaine du numérique pour le secteur éducatif, mais à ma connaissance il n’y a eu que quelques expériences, peu nombreuses. Cependant, il y a un ministère de l’Économie Numérique, cela laisse entendre qu’ils explorent ce champ. Nous nous disions justement qu’il fallait aller voir ce ministère, au nom de l’Organisation malienne des éditeurs de livres (OMEL), afin de leur proposer un projet de soutien au livre numérique. Ils pourraient être intéressés puisqu’ils n’ont pas de projet de ce genre à l’heure actuelle. À la longue, si nous arrivons à numériser nos contenus, le numérique pourrait être une alternative pour contourner le phénomène de piratage tel que nous le connaissons.

Interview réalisée à Conakry le 23 novembre 2017 par Matthieu Joulin (équipe permanente de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants).

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Manual de edición. Guía para estos tiempos revueltos

Auteur(s) : Manuel GIL
Pays de parution : Argentine
Langue(s) : espagnol

Nouvelle édition publiée en 2017 par la marca editora (Argentine), en coédition avec EDINAR (Argentine) et le CERLALC.
Ouvrage de référence publié initialement par le CERLALC.

ISBN : 978-950-889-299-7
264 pages / 20 X 25 cm

Pour en savoir plus.

Voir également ci-dessous l’édition péruvienne du Manual de edición, éditée par La Travesía Editora, maison d’édition péruvienne, membre du collectif EIP au Pérou.

« Manual de edición », La Travesía Editora, Perú

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Re|Penser les politiques culturelles 2018 (rapport mondial Convention 2005 Unesco)

Re|Penser les politiques culturelles 2018 (rapport mondial Convention 2005 Unesco)
La créativité au cœur du développement

Extrait de la préface du rapport :

« Ce nouveau Rapport Mondial de l’UNESCO “Re|Penser les politiques culturelles” est un outil précieux dans la mise en œuvre de la Convention de 2005 sur la Protection et la Promotion de la Diversité des Expressions Culturelles. Cette Convention désormais ratifiée par 146 Parties, dont l’Union Européenne, est le fer de lance de l’UNESCO dans son action pour renforcer les capacités de production de création et de diffusion des biens, des activités et des services culturels. Les États se voient soutenus dans leur droit souverain de mener des politiques publiques pour le développement de secteurs industriels culturels et créatifs forts et dynamiques.
L’UNESCO s’attache à développer avec eux des politiques publiques plus efficaces et plus durables en ce sens. Notre feuille de route est claire et requière la collaboration des gouvernements et des acteurs nongouvernementaux dans 4 domaines-clés : renforcer la gouvernance de la culture, améliorer les conditions de mobilité des artistes, intégrer la culture dans les stratégies de développement durable, et promouvoir les droits humains et les libertés fondamentales. Ces quatre objectifs sont étroitement liés à l’Agenda 2030 pour le Développement Durable ».

Audrey Azoulay
Directrice générale de l’UNESCO

Lire le rapport en français ici.

Octavio Kulesz, membre du Labo numérique de l’Alliance, est l’auteur du chapitre 3 de ce rapport : Les politiques culturelles à l’ère des plateformes numériques.

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Charte des professionnels de l’édition et code éthique, réalisée par l’Organisation malienne des éditeurs de livres (Mali), 2017

« Ce document a pour objet de préciser les critères permettant de délimiter les contours de la profession d’éditeur de livres, de manuels scolaires et de matériels didactiques au Mali. Il détermine aussi les règles déontologiques et fonctionnelles de base devant régir les relations entre les éditeurs et l‛ensemble des professionnels de la chaîne du livre.
Ce code n’a pas de pouvoir coercitif, mais il constitue une référence pertinente dans la pratique éditoriale et la définition des différents métiers de la chaîne du livre. »

Cette Charte a été réalisée par l’OMEL (Organisation malienne des éditeurs de livres) en avril 2017, qui a autorisé l’Alliance à la diffuser sur son site Internet.

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L’impression numérique de livres en Afrique de l’Ouest et centrale et Madagascar

Étude de faisabilité d’implantation de structures d’impression numérique pour les éditeurs indépendants, par Gilles Colleu (novembre 2017)

Parmi les 80 recommandations issues des Assises internationales de l’édition indépendante (2012-2014), les éditeurs appelaient les pouvoirs publics et les organismes internationaux à « favoriser et soutenir l’implantation d’imprimeries numériques et d’imprimeries à la demande dans les pays (notamment d’Afrique subsaharienne) » pour favoriser l’accès au livre.
L’Alliance a ainsi souhaité lancer en 2016 une étude de faisabilité d’implantation d’imprimeries numériques en Afrique subsaharienne et Madagascar. Avant tout, il s’agissait de savoir si l’impression numérique est une alternative adaptée, et dans quelles conditions. Pour ce faire, l’étude recense les besoins des professionnels locaux  ; puis elle présente les potentialités et les avantages mais aussi les limites de l’impression numérique au vu des réalités contextuelles et des pratiques des éditeurs francophones d’Afrique subsaharienne et Madagascar. Enfin, elle propose des scénarios de faisabilité pour la mise en place de pôles d’impression numérique.

En s’intéressant tout autant à la dimension technique de l’impression numérique qu’à ses potentialités de développement dans un contexte africain francophone, cette étude va au-delà d’une étude de faisabilité et propose des éléments de réflexion sur les modèles économiques et stratégiques de l’édition indépendante.

Cette étude a reçu le soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie.
Une version longue de l’étude existe, réservée aux éditeurs membres de l’Alliance.
Pour toute question ou commentaire, n’hésitez pas à contacter l’équipe de l’Alliance.

Gilles COLLEU, auteur de l’étude
Ancien professeur de l’IUT des métiers du livre d’Aix-en-Provence, ancien Directeur de la production et du numérique pour les éditions Actes Sud, Gilles Colleu a fondé et dirige avec Jutta Hepke les éditions Vents d’ailleurs (La Roque d’Anthéron, France), membres de l’Alliance internationale des éditeurs indépendants. Il cogère le pôle d’impression numérique Yenooa et l’incubateur Rue des éditeurs et participe activement au Labo numérique de l’Alliance (tutorat, formation).

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Francfort en français : appel à la cohérence pour plus de bibliodiversité

Alors que s’ouvre d’ici quelques semaines la Foire du livre de Francfort (11-15 octobre 2017), mettant à l’honneur la France et les langues françaises, l’Alliance internationale des éditeurs indépendants souhaite rappeler certains enjeux essentiels pour les éditeurs indépendants et la bibliodiversité, tels qu’exprimés par les 400 éditeurs de 50 pays en 2014, dans la Déclaration internationale des éditeurs et éditrices indépendants.

La France a souhaité, dans le cadre de son invitation à Francfort, accorder une place aux éditeurs du Sud et nous nous félicitons de cette belle opportunité. Nous espérons ainsi que cette ouverture constituera une étape supplémentaire pour que les professionnels francophones apprennent à se connaître davantage, à dialoguer et échanger. Ces rapports de confiance et de curiosité, qui sont au cœur de l’Alliance, ont en effet fait leur preuve depuis plus de 15 ans, ayant donné naissance à des coéditions et des traductions inédites entre les continents.

Cependant, d’autres aspects de « Francfort en Français » vont à l’encontre de cette dynamique positive. Des opérations de dons de livres de la France vers l’Afrique, entre autres, sont ainsi organisées à Francfort cette année. En particulier, les 30 000 livres qui seront présentés sur le Pavillon français sont destinés à être distribués dans plusieurs pays à l’issue de la Foire – et ce alors même qu’une vingtaine d’éditeurs africains sont invités à prendre part à la Foire, sur un stand « Afrique/Haïti ». Comme nous le mentionnions dans plusieurs communiqués et dans le programme de nos activités à Francfort (voir ici), les dons de livres, même s’ils procèdent d’une bonne intention, peuvent venir fragiliser l’économie locale de la chaîne du livre. Ils représentent aussi une hégémonie culturelle violente s’ils ne sont pas précautionneusement pensés avec les professionnels du livre des régions destinataires qui sont les relais et médiateurs auprès des lecteurs.

Nous appelons ainsi à la responsabilité de chacun : pouvoirs publics, associations et professionnels, pour que ces dons soient faits en concertation avec les éditeurs africains présents mais aussi en dialogue avec les libraires locaux africains. Il s’agit des conditions élémentaires pour des échanges équilibrés et respectueux de l’environnement des acteurs.

Il est urgent de repenser le don de livres. Il est prioritaire d’encourager et de soutenir des partenariats éditoriaux équitables et pérennes.

Nous espérons que la volonté de montrer la francophonie dans sa diversité et pluralité à Francfort s’accompagnera d’actes significatifs de la part des pouvoirs publics au Nord comme au Sud. Il est en effet indispensable qu’une volonté politique accompagne un changement de prisme et de rapports entre les pays de la francophonie.

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La bande dessinée au Niger

Peu connu pour son dynamisme en matière de BD, de livres illustrés ou de presse satirique, le Niger n’est pas, a priori, un terrain favorable à l’expression des illustrateurs et des dessinateurs. Démonstration avec cet état des lieux des productions en matière de bandes dessinées.

Lire l’article intégral : « La bande dessinée au Niger », par Christophe Cassiau-Haurie.
Un état des lieux publié par Africultures, le 29 août 2017 à retrouver ici.

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La bande dessinée au Mali

Le Mali, pays sahélien de quatorze millions d’habitants n’a pas une grande tradition en matière d’édition. Durant longtemps, la seule maison d’édition du pays était un éditeur public, créé dans les années 1960 avec des capitaux de l’Etat : EDIM (EDitions Imprimerie du Mali). C’est seulement en 1988 que des éditeurs privés arriveront sur le marché.

Lire l’article intégral : « La bande dessinée au Mali », par Christophe Cassiau-Haurie.
Un état des lieux publié par Africultures, le 21 juillet 2017 à retrouver ici.

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Enquêtes, témoignages et sensibilisation sur les répercussions du don de livres à Madagascar, 2002-2015

Depuis plusieurs années, l’Association des éditeurs de Madagascar (AEdiM) et particulièrement l’une de ses membres, Marie Michèle Razafintsalama (éditions Jeunes malgaches), mène un travail d’enquêtes de terrain sur les dons de livres à Madagascar.

Différentes actions de sensibilisation ont été menées par cette éditrice auprès d’associations, organisations et professionnels localement mais aussi en France, qui portent leurs fruits progressivement, par exemple :

Lire aussi l’interview de Marie Michèle Razafintsalama publiée par le magazine en ligne ActuaLitté en novembre 2016 : « Madagascar : “À force de dons, les gens pensent que le livre ne s’achète pas.” »

Écouter ici l’émission « Cap Océan Indien », sur RFI, du 22 mai 2011 : L’appel de l’éditrice Marie-Michèle Razafintsalama.

Lire ci-contre les résultats des enquêtes sur le don de livres menées à Madagascar entre 2003 et 2012.

Ecouter l’interview de Marie Michèle Razafinstalama dans l’émission « Cap Océan Indien », sur RFI (22 mai 2011)

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